Par VALMY
Belgique à quatre régions : une chimère ! Quelle importance s’il s’agit d’un contre-argument ?
Dans un couple en désespérance, la volonté, partagée ou non, de séparation déclenche le divorce.
Ensuite, les avocats s’en mêlent pour la garde des enfants, des animaux de compagnie et le partage du patrimoine.
Depuis 1830, l’histoire de Belgique se présente comme une succession de frustrations des Wallons et des Flamands dont la responsabilité incombe à l’Etat belge, sorte d’Etat « fransquillon-bruxello-colonial » à la « sauce anglaise ».
Mettre fin aux frustrations implique le divorce et la scission de ce pays artificiel qui a généré la « belgitude », une sorte de nationalisme terre à terre, bon enfant, bruxello-centré, stérilisant qui empêche les Wallons de voir la réalité.
Feu Monsieur François Perin déclara que l’Etat belge se disloquerait étapes par étapes jusqu’au jour où il resterait à se partager la dette belge. Nous y sommes !
En vue de l’échéance de 2024, les Wallons proposent une Belgique à quatre régions autonomes impliquant la disparition des communautés, annihilant ainsi l’influence politique pernicieuse des fransquillons-bruxello-belgicains.
Quatre régions autonomes induiraient une confédération de quatre Etats indépendants dont la nation flamande.
En 2024, le Mouvement flamand fêtera son 150e anniversaire, dans cette optique les Flamands proposent un « modèle 2 + 2 », la Flandre & Bruxelles, la Wallonie & l’Ostbelgien, soit une pseudo confédération de deux Etats apparemment indépendants, sans exclusion des « Communautés », dans une Belgique fédérale « coquille vide » dominée par les Flamands.
L’option « modèle 2+2 », les Wallons doivent la refuser car une Belgique « coquille vide » à la flamande, toujours bruxello-centrée, ajoutée aux entraves du Benelux, signifie le piège d’un retour au sein du royaume des Pays-Bas de 1815, sous une peau d’âne euro-bénéluxienne !
Libérer les Wallons de la Belgique impliquerait une version bruxelloise du « Walen buiten » soit, ENFIN, la scission de la RTBF au profit de Liège, de l’ULB au profit de Charleroi, et de toutes les structures culturelles fédérales à partager entre la Wallonie et la Flandre.
Tout dépendra de la négociation mais aucune n’aboutira si les Wallons à la table ne se projettent pas dans un avenir post-Belgique comme les Flamands œuvrant à la reconstruction de la Nation néerlandaise méridionale, incluant logiquement la Région de Bruxelles.
Les Wallons, séparatistes en 1912, régionalistes depuis 1918, tirent encore des plans sur la comète, s’affolent, s’agitent entre le retour à la Nation française, la survie de la sécurité sociale belge et le sort de la monarchie Saxe-Cobourg-Gotha.
En 1830, avant la scission du Royaume des Pays-Bas et l’apparition de la « Belgique », un gouvernement « belge », révolutionnaire, provisoire, se constitua ex nihilo afin de négocier entre parties, d’égale à égale, mais l’Europe et la Grande-Bretagne s’ingérèrent.
Le schéma peut se répéter aujourd’hui, avec l’avantage de l’existence de gouvernements régionaux élus démocratiquement, mais où seule l’Europe tentera de s’immiscer.
Toutefois, si l’esprit du « paternalisme politique fransquillon-bruxello-belgicain » ne disparaît pas, les négociations risquent d’être entravées par les sempiternelles questions de Bruxelles, son financement et la dette publique de l’Etat fédéral.
Il semble donc impératif, comme dans le schéma de 1830, que la Flandre et la Wallonie se parlent d’égale à égale, donc en « Etats indépendants » en excluant tout ingérence parasite.
Est-ce vraisemblable ? OUI !
Si une Nation flamande indépendante s’avère viable, une Wallonie indépendante, certes moins riche mais non pauvre, l’est également, surtout débarrassée du « boulet et du gouffre financier » bruxello-belgicain.
Déclarée indépendante, la Wallonie pourra choisir son destin et se tourner vers la France, seul choix naturel.
En 2008, Jacques Attali, économiste, écrivain et haut fonctionnaire français déclara que « sans faire campagne pour le rattachement de la Wallonie, la France devra bientôt dire publiquement que, si par malheur, la Belgique venait à se défaire, cela pourrait être de son intérêt d’accueillir la Wallonie (…). Le prix à payer pour la France serait sûrement plus faible que ce que cela lui rapporterait, ne serait-ce que par l’augmentation de ses droits de vote dans les institutions européennes. » Sans s’en rendre compte, Jacques Attali marche dans les pas d’Henri IV !
Quid de la Région de Bruxelles et de l’Ostbelgien ?
La Région de Bruxelles, même dégraissée des fonctionnaires wallons, s’avère viable par sa situation exceptionnelle au sein de la Flandre. De plus, la présence des instances de l’Union européenne, de l’OTAN, lui conservent une réelle attractivité pour le secteur privé sans oublier l’investissement matériel et humain de la Flandre.
Historiquement thioise, aujourd’hui brabançonne métissée et internationale, Bruxelles détient des atouts pour un avenir apaisé dans un cadre historique retrouvé :
- soit autonome, amicale vis-à-vis de la Flandre, bilingue avec le maintien d’institutions communautaires internes ;
- soit un destin « berlinois » confortant l’autonomie d’une Région bilingue associée économiquement à la Flandre et une ville, Bruxelles, élevée au rang, respectable et honorable, de capitale des Pays-Bas méridionaux ressuscités.
L’option « berlinoise » devrait titiller l’imagination des Flamands qui, jusqu’à ce jour, portent des œillères alors qu’ils sont dirigés par des historiens gantois ou anversois, esquivant le glorieux passé du duché de Brabant.
L’Ostbelgien ne compte que 78.000 habitants ; sa taille ne constitue pas un obstacle à son autonomie.
Ce territoire composé des cantons d’Eupen et de Saint-Vith, prussiens depuis le 19e siècle, belges depuis 1920, jouit d’une place exceptionnelle dans la « très allemande » Union Européenne.
Eupen, siège de l’Eurégio-Meuse-Rhin, bénéficie de l’attention de deux puissantes « marraines » : l’association REGIO Aachen et le District de Cologne.
Sans oublier qu’elle se situe également au sein d’une seconde région transfrontalière : la Grande Région qui englobe toute la Wallonie et la Région du Grand Est (Champagne-Ardenne-Lorraine-Alsace) à l’Allemagne et au Grand-Duché de Luxembourg.
L’Allemagne protège toujours les siens !
Régionaliser l’Etat belge est-ce crédible ? Oui !
En réalité, les fonctions régaliennes de l’Etat belge dépendent déjà des Régions, de l’Union européenne, de l’OTAN et du SHAPE.
La régionalisions de la Justice et de la police fédérale existe déjà dans les cartons.
« Le roi est nu mais personne n’ose encore l’avouer au « bon peuple. »
A l’occasion, l’imagination règne en maître en Belgique.
Par exemple, La Banque nationale de Belgique, instituée par une loi du 5 mai 1850, est dotée de la forme juridique de société anonyme (SA). Son capital social est détenu pour moitié par l’État.
Faudrait-il régionaliser une société anonyme ?
Inutile, adapter son conseil d’administration à la nouvelle réalité devrait suffire dans un premier temps.
Comment agir pour L’Office national des pensions, le SPF Pensions et l’ONSS ?
Rien n’empêche la Flandre et la Wallonie, dans l’actuel cadre belge, de leur attribuer une forme juridique similaire à celui de la Banque Nationale, le temps de clarifier la situation née d’un divorce prévisible, tout en leur permettant de continuer leurs tâches une fois les indépendances déclarées.
Pourquoi punir la population innocente ?
Quid de la dette de l’Etat belge ?
La Flandre se rêve tel le chaton d’une bague qui attend d’accueillir la pierre précieuse : la Région de Bruxelles.
Elle propose donc le modèle « modèle 2+ 2 ».
Dans ce poker menteur institutionnel, la Wallonie devrait lui opposer, de bonne guerre, le « modèle 4 Régions ».
Les Wallons devraient enfin convaincre les négociateurs flamands qu’ils ne craignent pas un avenir solitaire, n’ayant déjà plus rien à attendre de la Belgique.
La Wallonie a tout intérêt à se débarrasser du « boulet belgo-bruxellois » et de conclure un accord avec la Flandre qui réglerait la dette publique à son avantage, sans emprunter un euro.
En principe, le partage sur base des moyens économiques, le PIB, serait le plus avantageux pour la Wallonie.
Le seul moyen d’appâter la Flandre en ce sens : troquer Bruxelles à la « sauce berlinoise » ou se figer sur les 4 Régions !
Bien entendu, si la Flandre se cabre, il reste la menace d’un rattachement éclair de la Wallonie à la France avant la signature de tout pacte entre les divorcés.
La Flandre devrait alors négocier la dette publique avec Paris.
Cette probabilité inquièterait déjà les politiques flamands.
Comment réagirait l’Union européenne, qui ne vaut pas mieux que l’Europe de Metternich ?
S’opposerait-elle vraiment à l’implosion du Royaume de Belgique et à son partage logique entre Pays-Bas, France, si l’Allemagne pouvait à cette occasion réintégrer l’Ostbelgien dans le heimatland ?
Ce serait difficile à défendre devant une cour de justice internationale, alors que le Conseil de l’Europe et l’Union Européenne œuvrent et financent des structures transnationales, les Eurorégions, pouvant à terme affaiblir les cadres étatiques existants.
Etrangement, la Wallonie est imbriquée dans deux structures qui rappellent les possessions de l’Empire germano-habsbourgeois et les ambitions territoriales de l’Allemagne contemporaine :
- la première : l’Eurégio-Meuse-Rhin,
- la seconde : la Grande Région.
Autre fait curieux, pourquoi seule la Flandre peut-elle se lier à la France par le biais du Groupement Européen de Coopération Territoriale (GECT) West-Vlaanderen /Flandre- Dunkerque-Côte d’Opale ?
Pourquoi n’existe-t-il aucune Région transfrontalière entre la province de Hainaut et le Hainaut français, le Cambrésis, la Champagne et la Flandre française (l’Artois) ?
L’Escaut et la Sambre ne prennent-ils pas leur source en France et n’irriguent-ils pas notre province hennuyère ?
Pourquoi n’existe-t-il aucune Région transfrontalière wallo-française entre la province de Namur ou la province de Luxembourg et la Champagne, l’Ardenne et la Lorraine sans devoir dépendre de structures germaniques ?
La réponse à toutes ces questions : l’obstacle Belgique !
Comme l’écrivit Monsieur François Perin, « la Belgique ne représente plus aucune nécessité sur le plan diplomatique mondial. »
L’ombre de Palmerston vient de s’évanouir définitivement avec le Brexit.
Il devient impérieux de détricoter l’Etat belge, étouffer les « cris d’angoisse d’Elio Di Rupo » et rendre aux Wallons leur fierté.
Ils n’ont plus rien à attendre de la Belgique.
Il leur reste trois ans pour se convaincre qu’ils peuvent se prendre en charge.