Archives pour la catégorie Editorial

André Dumont est décédé

Un des plus anciens militants de la cause wallonne et réunioniste nous a quittés à l’âge de 95 ans : André DUMONT. Il était vraisemblablement le plus ancien participant au Congrès wallon de 1945 encore en vie puisqu’il y accompagna son papa René; âgé alors de 18 ans, il en était sans doute aussi l’un des plus jeunes militants. Notre président honoraire, Paul DURIEUX, lui remit, il y a quelques années, un coq wallon de cristal lors d’une assemblée générale à Liège, au Palais des Congrès.

Outre sa défense inconditionnelle de la Wallonie, il créa en 1960, avec quelques amis, le mouvement international de chorales « à cœur joie international » regroupant des centaines de milliers de militants du chant et de la paix à travers le monde.

Infatigable porteur de projets, dont l’union de notre Wallonie à la France, il fut également président des commerçants de Charleroi et de l’union des classes moyennes du Hainaut.

Nous partageons la peine de son fils Patrick, membre éminent du Bureau exécutif et du Conseil général de notre ALLIANCE WALLONIE France.

Les funérailles d’André DUMONT seront célébrées au Temple protestant de Charleroi, ce mardi 31 mai à 10h15.

Georges-Henry Simonis est décédé

L’Alliance Wallonie France apprend avec grande tristesse le décès de notre ami et affilié Georges-Henry SIMONIS, docteur en droit et magistrat honoraire, à l’âge de 74 ans, le 20 mai 2022. (Les obsèques auront lieu ce mercredi 25 mai, à 10h, à l’église de Gourdinne.)

A sa compagne et à sa famille, notre salut fraternel et nos très sincères condoléances. Nous nous souviendrons de la pertinence de ses prises de paroles, de son engagement sans faille à la cause wallonne et de son vif souhait de voir rejoindre cette chère Wallonie à la Nation française qu’il aimait tant…

Les inquiétudes de Claude Eerdekens

Le démantèlement de la Belgique est un processus lent, certes, mais, de réforme en réforme et de renoncement en renoncement, il n’est pas sûr du tout que les inévitables concessions faites à la Flandre pour retarder le moment de la séparation, soient de nature à garantir le meilleur avenir possible à la Wallonie et à ses habitants.

Voici un quart de siècle, Claude Eerdekens, alors chef de groupe socialiste à la Chambre, avait électrisé l’assemblée en déclarant que, face à la pression flamande, la Wallonie avait une autre option que de céder au chantage permanent d’une Flandre à la fois plus riche, plus nombreuse et plus consciente de ses intérêts, déjà pressée de couper le cordon (et surtout les cordons de la bourse) avec une Belgique francophone dans laquelle elle ne se reconnaissait pas.

Dès que la Belgique est devenue officiellement fédérale, en 1993, les plus hautes autorités flamandes ont réclamé le confédéralisme et la pression sur la sécurité sociale est allée crescendo, avec l’image insupportable d’une Flandre qui serait la vache à lait de la Wallonie. C’est ce genre de discours, cette accusation de défendre un fédéralisme de consommation qui, le 10 juillet 1996, fit sortir Claude Eerdekens de ses gonds. « Si vous voulez que la France se trouve aux portes de Bruxelles… », a-t-il lancé. Suffisant pour produire un emballement médiatique…

Presque vingt-six ans plus tard, le démantèlement de la Belgique se poursuit. Une 7e réforme de l’Etat est annoncée pour 2024. Claude Eerdekens nous a autorisés à publier ce qui suit.

« Il est évident que 2024 est une échéance particulièrement inquiétante.

« Comme Jules Gheude l’a exprimé début mai 2022 dans « Le Monde », un succès des partis nationalistes flamands, NVA et Belang, pourrait aboutir à ce que les Flamands partisans de l’indépendance de la Flandre soient demain majoritaires à la Chambre.

« Il y a par contre d’autres éléments qui doivent être pris en considération. Ils me font penser que le pire serait à venir.

« 1°) La Flandre est l’une des régions économiquement les plus prospères d’Europe.

« 2°) La Wallonie tente de se redresser. Toutefois, le niveau d’emplois n’est pas suffisant, malgré certains succès remarquables enregistrés dans des entreprises de pointe en lien avec nos universités.

« 3°) La santé financière très périlleuse de la FWB pourrait mettre en péril les finances wallonnes.

« Les Wallons et les Bruxellois francophones perdent de vue qu’en Belgique, les pensions des enseignants des trois régions et communautés sont payées par l’Etat fédéral. Il est vraisemblable qu’à terme, les Flamands puissent exiger que chacun doive assurer le financement des pensions.

« D’ici quelques années, sauf redressement et miracle à venir, la situation financière de la Communauté française deviendra intenable. Tout le monde en est conscient.

« 4°) Les Gouvernements actuels, tétanisés par la progression des extrémistes, le Belang en Flandre et les communistes en Belgique francophone, font tourner la planche à billets dans une course éperdue pour éviter le pire. Un jour, il faudra malgré tout rembourser cette dette à tous les créanciers de nos pouvoirs publics.

« 5°) Les pouvoirs communaux sont proches de la déconfiture par des transferts de charges du Fédéral vers le local qui épuisent ce que j’appelle « le baudet communal ».

« 6°) Les dépenses des zones de police, des zones de secours explosent.

« 7°) Au 1er janvier 2021, la perception du précompte immobilier a été régionalisée.

« L’indexation des salaires, heureusement pour le personnel communal en fonction de la hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie, fait exploser les coûts salariaux des communes, de même que la facture énergétique.

« Les unes après les autres, les communes wallonnes vont tomber en faillite.

« Je ne pressens rien de positif pour l’avenir, même si par nature je suis optimiste.

« Il serait du devoir de tous les politiques d’oser dire la vérité aux citoyens sur la gravité de la situation financière de notre Pays, de la Région, de la FWB et de nos communes et provinces.

« En conclusion, je partage le sentiment qu’en 2024 et dans les années qui suivront, face à la progression des indépendantistes en Flandre, la situation des Wallons et des Bruxellois francophones sera de plus en plus inconfortable dans notre Pays.

« On va devoir terriblement se retrousser les manches et faire preuve d’imagination. Personne à ce stade n’est en mesure de prédire l’avenir. »

Jules Gheude dans le Monde

Cela fait plus de 30 ans que Jules Gheude, ancien collaborateur de François Perin, dont il revendique l’héritage, s’emploie à étayer, dans les médias, le choix sinon la nécessité d’une réunion de la Wallonie à la France.

Il vient de signer une tribune dans le journal français Le Monde, auquel nous renvoyons nos lecteurs :

https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/07/et-si-en-2024-la-wallonie-devenait-francaise_6125096_3232.html

Le gouvernement fédéral sonde les citoyens

En vue d’une éventuelle septième réforme de l’Etat (en 2024, soit demain), le gouvernement fédéral a créé une commission chargée de cette matière. Les vice-premiers ministres Clarinval (MR) et Verlinden (CD&V) en sont les responsables.

Une grande opacité règne dans les travaux de la commission, signe que tout ne semble pas aller sur des roulettes ! En manque d’idées (?), la commission joue à son tour le jeu d’une consultation des citoyens, de la société civile, des milieux académiques et des autorités locales… à défaut de vouloir lancer et organiser un référendum d’initiative populaire.

Après un premier appel, un site vient de voir le jour : unpayspourdemain.be.

Nul doute que les membres et sympathisants de l’Alliance Wallonie France exprimeront leur avis réfléchi relatif aux besoins et nécessités d’une Wallonie bien malmenée dans ce qu’on persiste à appeler un « Etat ».

Sondages

En 2012, l’Alliance Wallonie France avait donc organisé un vote populaire sur les marchés de l’agglomération liégeoise et au-delà – presque 5000 votants – relayé par le journal La Meuse.

Cette année, le média RTL-TVI a repris notre idée et nous inspire deux réflexions :

1) la politique française nourrit bien plus l’opinion publique belge que ce que l’on pense…

2) … ce qui réduit d’autant la « pertinence » d’une affirmation insidieusement distillée ici et là que la France ne serait bien vue que pour les vacances et à négliger pour le reste.

En bref, voici les résultats de ce sondage RTL-TVI (1635 personnes interrogées) :

a) pour l’ensemble de la Belgique : 1. Macron 54% 2. Le Pen 12% 3. Zemmour et Hidalgo 8% 4. Mélenchon 6% 5. Pécresse 1% etc… ;

b) en Flandre : 1. Macron 2. Le Pen 3. Hidalgo ;

c) à Bruxelles : 1. Zemmour 2. Mélenchon ;

d) en Wallonie : 1. Macron 2. Le Pen 3. Zemmour.

De son côté, l’A.W.F. récidivait en organisant sa propre consultation populaire (anonymat garanti et un seul vote permis par participant). Dès lors que la barre de publication avait été raisonnablement fixée à 3000 participations, et que ce nombre n’a pas été atteint, notre « sondage » n’a de valeur relative que pour les affiliés et sympathisants. Ils ont placé en tête Macron, suivi ex-aequo par Mélenchon et Zemmour.

Dans la foulée de ce qui précède, nous estimons, les mêmes causes produisant les mêmes effets, qu’il n’y a pas lieu de poursuivre la consultation en vue du deuxième tour de l’élection présidentielle. Ainsi, les participants qui ont volontairement manifesté leur souhait d’être contactés pour la suite seront évidemment joints et informés de nos décisions.

Quoi qu’il en soit, notre plus profond désir reste que la FRANCE, pays des lumières et de la tolérance, demeure calée sur les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité (et nous ajoutons pour notre mouvement : de pluralisme garant de la démocratie) et ne succombe pas aux extrémismes dont nous constatons hélas les ravages dévastateurs en Ukraine !

Vive la République, vive la France.

Cotisations 2022

Notre trésorière, Madame DECROISSON a été victime des inondations à Esneux. Les cartes d’attestation de paiement des cotisations d’affiliés et sympathisants sont parties dans l’Ourthe et viennent d’être réimprimées. Elles seront expédiées sous peu. Merci pour votre compréhension.

Pour celles et ceux qui n’auraient pas encore effectué leur versement, voici les modalités de paiement des cotisations pour l’année 2022 (ne pas oublier de mentionner votre adresse, trois nouveaux affiliés – qui se reconnaîtront – ne l’ont pas fait, il leur est demandé de se signaler en répondant à cet appel).

Compte BE26 0682 4499 3129 (BIC GKKBEBB) de l’A.W.F., 22 rue Fêchereux, 4130 Esneux (ou au compte « discret » BE55 0882 4070 0744).

 Soit 12 euros/an : allocataires sociaux, étudiants, retraités ou membre d’une même famille.

 Soit 24 euros/an : membre ordinaire

 Soit à partir de 30 euros : membre d’honneur (ou de soutien).

 Possibilité d’ordre permanent mensuel de 2.5, 5 ou 10 euros.

Grand merci d’avance ! Vous le savez, l’ALLIANCE WALLONIE FRANCE fonctionne sans aucun subside.

Le Conseil général.

Choisissez votre président(e) de la République

Le contexte perturbé que nous connaissons ne diminue pas l’importance de l’élection présidentielle en France. A la différence de trop de Français qui ne voient plus l’intérêt d’aller voter, nous sommes nombreux, en Wallonie, à regretter de na pas pouvoir choisir l’homme ou la femme qui incarnera la République française pour les cinq années à venir. C’est la raison pour laquelle l’AWF vous permet de participer virtuellement à cette élection, sous la forme d’un sondage, et sans la moindre prétention scientifique, ni la moindre intention de donner un sens quelconque aux résultats.

Voici cinq ans, nous avons procédé à un autre type de sondage en nous rendant sur les marchés et en sollicitant les passants qui, le plus souvent, se sont très volontiers prêtés au jeu. Nous avons ainsi recueilli plus de cinq mille votes et nous avons été heureux de constater, après dépouillement, que le choix de ces Wallons pris au hasard coïncidait avec celui qu’exprimaient alors les Français.

Cette fois-ci, alors que le positionnement des candidats à la présidence est à l’image des tensions qui traversent la société française, nous lançons un sondage en ligne et nous ne savons pas quelle en sera la dynamique. Pour un mouvement pluraliste comme le nôtre, très attaché à la culture du débat, la démarche est un peu plus risquée. Aussi prenons-nous l’engagement de publier les résultats du sondage mais à la condition d’avoir obtenu un minimum de 3000 votes exprimés. Dès à présent, nous tenons également à souligner que ces résultats ne pourront en aucun cas être interprétés comme une expression de ce que voudrait l’AWF en tant que tel.

Cela étant dit, il ne nous reste plus qu’à inviter les citoyens de Wallonie à faire leur choix.

Pour accéder au vote, cliquez ici.

Régionalisation des soins de santé

Par Paul MELOT

Il n’est nullement anodin de voir une ministre FEDERALE de l’Intérieur (Annelies Verlinden) quitter ses préoccupations quotidiennes de premier policier du pays pour revendiquer la conclusion de ce qu’elle dit être coulé dans l’encre de l’accord de son propre gouvernement, annonçant par la même occasion que son président de parti (CD&V) s’exprimera sous peu sur ce sujet.

Soit l’accord existe et, théoriquement, il doit être exécuté, soit il n’y a pas d’accord et on n’en parle plus… Un peu facile de dire cela ! Pas d’accord ou l’ignorer, c’est se voiler la face : nous savons déjà qu’il y a une majorité potentielle flamande dans le gouvernement régional flamand, ce qui n’est en rien le cas du gouvernement fédéral… Par contre, au fédéral, les voix du CD&V, de la NVA, liste De Decker et du Belang sont majoritaires dans le camp flamand (55/88) et revendiquer l’adoption de la scission des soins de santé avant 2024, fin de législature, c’est sérieusement lancer une polémique interne à la Flandre, dans laquelle il n’est en rien joué que la minorité, toujours flamande, se mette au diapason de la majorité… flamande, donc !

Avant même de livrer combat – s’ils l’osent…- les partis francophones sont déjà battus ! Pourquoi ?

VERLINDEN déclare que l’on doit scinder avant les élections – cela est tout à fait possible de garder des compétences régionalisées au sein du gouvernement fédéral – et que la discussion sur la scission du budget c’est pour après les élections de 2024, donc dans la toute GRANDE négociation. Ce faisant, elle dévoile les cartes car, il ne faut pas être devin, « si vous ne voulez pas scinder les soins de santé, alors nous revendiquerons la scission totale de la sécurité sociale » (vieux refrain flamand)! Soit la fin du pays.

Penchons-nous un instant sur la scission des soins de santé, donc la scission du budget, donc pour la Wallonie (j’en fais la démonstration quand on veut), 30% au moins de frais supplémentaires en santé pour les Wallons, 30% de moins pour les remboursements, 30% de frais d’hospitalisation en plus (avec en corollaire augmentation « automatique » de l’assurance hospitalisation !). Si on y ajoute l’augmentation des prix de l’énergie et de ce qui y est également relatif – voir à ce sujet le coût des inondations -, la faillite programmée des finances wallonnes ET de la Communauté française, dès 2024, fin programmée elle aussi des transferts N-S (acceptée par les partis wallons en 2014, Loi de financement en échange d’un bol d’oxygène financier pour passer, à courte, très courte vue le cap de la législature), il est bien difficile de penser que les partis francophones demandeurs d’argent pour ne pas avouer leur incapacité à maîtriser la situation financière dans laquelle ils ont plongé notre Wallonie, ne se laisseront pas berner, une fois encore ! Quand on sait également que des dizaines de milliers de Wallons pauvres n’ont pas recours à la médecine pour se soigner, on peut également mesurer l’amplification de cette détresse sociale chez nous.

 A défaut du refus ABSOLU des partis wallons, de tous les partis, de négocier quoi que ce soit en matière de sécurité sociale, tous secteurs confondus, donc de s’interdire de trahir l’électorat wallon, j’affirme que la scission des soins de santé est déjà pliée ! La plus proche actualité me contredira ou pas.

Communiqué de l’ALLIANCE WALLONIE FRANCE

De nombreux traités et accords de coopération ont été conclus à plusieurs reprises par la Communauté française et la Région wallonne dans le cadre des compétences internationales dont elles disposent.(X) Certains de ces textes visent les relations de ces entités fédérées avec la République française.

Parmi eux, l’ALLIANCE WALLONIE FRANCE a relevé un texte signé le 22.03.1999, publié ici et en France (2000-90 du 02.02.2000) portant accord de coopération linguistique, culturelle, éducative et scientifique entre le Gouvernement de la Communauté française de Belgique et la République française.(XX)

L’ALLIANCE WALLONIE FRANCE s’interroge tout particulièrement sur les suites concrètes données :

 –  aux échanges d’informations et d’expériences prévus à l’article 6 : actions communes, conditions d’accès aux études ; 

–  aux soutiens de projets émanant des institutions universitaires relevant des parties à l’accord de coopération et en particulier les projets susceptibles de bénéficier de financements multilatéraux (art. 9).

Il est en effet intéressant de connaître quel usage a été fait de cette coopération dans la quête de subsides européens orientés vers la relance et les innovations numériques.

Puisque ces accords prévoient également la création de commissions mixtes qui doivent, à dates régulières, évaluer la mise en application des mesures conjointement décidées, il était bien normal que l’ALLIANCE WALLONIE FRANCE puisse prendre connaissance des effets escomptés de ces accords. 

Nous apprenons, avec effarement, que ladite commission ne se serait plus réunie… depuis 2009 !

L’ALLIANCE WALLONIE FRANCE aimerait connaître les raisons pour lesquelles DOUZE années se sont écoulées, vraisemblablement sans contacts, alors que de tels accords de coopération, correctement appliqués, eussent sans doute favorisé des collaborations fructueuses.  Il lui paraît utile de pouvoir compter, dans un débat démocratique, sur les capacités d’investigation de la presse pour éclairer les retombées financières dont se privent ainsi la Communauté française et la Région wallonne, malgré leur endettement alarmant.

L’ALLIANCE WALLONIE FRANCE invite tout organe de presse intrigué par cette inexplicable inertie à se pencher sur les effets désastreux de cette politique du verbe préférée à des actions pragmatiques et réalistes.

  (X) 1) Décret du 17.12.2003 entre tous les gouvernements transfrontaliers relatif aux collectivités territoriales et organismes publics locaux. Un décret similaire a également été signé en 2004, en fin de législature, entre la Région wallonne et la République française.

         2) Décret du 16.03.2007 ; échange de notes diplomatiques relatif à la coopération dans les régions frontalières.

(XX) Décret du 09.12.1999 tel que décrit ci-dessus.