Le Monde au chevet de la Wallonie

Par Paul MELOT

Le journal Le Monde a publié, ce 15 novembre, un article au titre interpellant : Pour la Wallonie, l’électrochoc du risque de faillite.

N’étant pas abonné, je n’ai pas pu lire l’intégralité de l’article mais j’en devine le contenu. Ce qu’il faut retenir, c’est avant tout le fait que LE MONDE s’interroge sur le devenir de la Wallonie, donc nécessairement sur la viabilité d’une région voisine… et francophone.

Cela m’inspire trois commentaires. Au risque de me répéter, je voudrais pointer ceci :

 1) La gestion catastrophique du gouvernement wallon, du gouvernement Di Rupo et des gouvernements précédents, qui ont rendu la Wallonie exsangue au même niveau que la Grèce de 2008, AVANT les premières aides européennes. L’article du Monde rappelle le constat de Bart DE WEVER (évidemment !) MAIS cela ne doit pas faire oublier que, dès 2011, le Professeur GAZON, chiffres à l’appui (jamais contestés depuis et même corroborés par le CERPE, Université de Namur, … en Wallonie, donc !), informait l’opinion wallonne – tellement endormie – de l’état catastrophique de nos finances et d’une réelle possibilité de faillite de la Wallonie.

2) La réaction politique de Di Rupo, soucieux de réduire à rien le communiqué de BELFIUS s’inquiétant de la probable montée du PTB au vu de l’impossibilité de redressement de la Wallonie par les partis traditionnels (on a le droit de penser que le PTB ferait mieux que ceux qui ont gouverné jusqu’à maintenant mais il n’est pas certain que ce soit le sens du communiqué de Belfius). Notons aussi les réactions du même Di Rupo aux propos tenus par J.-L. Crucke qui, tout libéral social qu’il soit, n’a quand même rien d’un communiste !

3) Tout cela avec, de surcroît, les perspectives sombres d’une faillite de la Communauté française (perspectives elles aussi annoncées et un peu dévoilées, du bout des lèvres, par Daerden jr., ministre des Finances de la CF), précédant celle, presque inéluctable, de la Wallonie. Il n’y a en effet aucun lien structurel entre l’Etat fédéral et les communautés, donc, en cas de faillite, ce sont les régions de Bruxelles (francophone) et la Wallonie qui devront banquer pour sortir la Communauté française (FWB) de l’ornière financière.

A la lecture de ce qui précède, on peut donc comprendre ce qu’un article d’un journal étranger (d’un important journal français) peut susciter en réactions chez Di Rupo et d’autres, quand la presse francophone belge – puissamment aidée par les aides publiques – informe timidement ou pas du tout des risques énormes pesant sur l’avenir de la Wallonie.

4 réflexions sur « Le Monde au chevet de la Wallonie »

  1. Demain s’ouvre en Tunisie a Djerba le 18me sommet de la
    Francophonie. Ce sommet coincide avec le 50eme anniversaire
    de l’OIF cofondes par les Présidents tunisien et sénégalais
    un événement passé sous silence par l’alliance wallonie france
    triste au moment où l’anglicisation fait rage en Belgie

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  2. Ce qui est surtout inquiétant, c’est que la France relaie un point de vue exclusivement flamand. En gros, tout est de la faute des bons à rien de gauchistes assistés wallons. On connaît la chanson…

    Ce discours-là, simpliste et partial, profondément anti-wallon (et crypto-raciste) et démobilisateur, est aussi celui de certains rattachistes, mais il n’augure rien de bon en ce qui concerne un « rapprochement » ou même un « rattachement » à la France. Si vous croyez que la France voudrait de nous après une telle propagande noire.

    Pour changer, si on parlait un peu de tout ce que la Flandre nous pille et nous vole, de leur milices armées pour nous taper dessus, de leur haine recuite envers la France où ils tiennent un double discours de serpent , en faisant ami-ami avec les Français pour mieux les coloniser. Le nord de la France, à présent, c’est surtout le sud de la Flandre… et les Flamands dressent les nordistes à détester la France, justement.

    Evidemment, ce n’est pas en faisant le paon sur Doorbraak qu’on abordera sur sujet.

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  3. La faillite pourrait effectivement se révéler salutaire.
    Problème: un Etat ou une structure étatique ne tombe pas en faillite, tout au plus en cessation de paiement.
    L’exemple de la Grèce n’augure rien de bon, surtout pour la population wallonne .
    Pour rappel, souvenez-vous du « dépeçage » économique par l’Allemagne et de la vente à l’encan, à la Chine, de certain port maritime.
    Déjà sous feu Monsieur Spitaels, le journal Le Soir, avait publié un croquis humoristique montrant le Président Spitaels , habillé à la mode versaillaise du 18e siècle, sautant de joie à l’idée d’être pauvre.
    L’idée de base du PS unitariste était, et le demeure, de s’appauvrir, jusqu’à l’abyssal, afin d’éviter le divorce entre Flandre et Wallonie.
    En 1831, la Hollande n’accepta la séparation qu’en imposant à la Belgique le paiement de sa dette publique.
    La Flandre n’ignore pas la manœuvre wallonne mais son patronat ne souhaite pas en supporter la charge, si le politique se risquait à choisir l’indépendance.
    Il faut craindre que l’Union Européenne, dominée par l’Allemagne face à une France européiste et affaiblie volontairement par la Macronie, ne nous impose un scénario à la grecque mais sous « directorat » de la Flandre.
    Ainsi, le Benelux renaitra réellement de ses cendres et les Messieurs d’Amsterdam accepteront, alors, le projet d’une confédération grande néerlandaise dont ils seront les bénéficiaires.
    Une France, africanisée et islamisée, ne se rappellera pas le cri de Valmy: Vive la Nation !

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  4. Une hirondelle ne fait le printemps. L’argent n’a pas d’odeur mais il demeure le nerf de la guerre. En un mot comme en cent, l’argent peut faire plier nombres d’obstacles nés de réticences admises comme infranchissables. L’article qui suit nous promet peut-être des surprises et des évolutions plus rapides que les prédictions astrales et l’assise de la monarchie des Saxe-Cobourg, étrangère tant aux Flamands qu’aux Wallons.
    Si les Messieurs d’Amsterdam regardent les Flamands de haut, les revenus des ports de Flandre attirent leurs convoitises.
    Et le rapprochement de ces derniers à Rotterdam les enrichiraient encore plus.
    La Flandre maritime vaudra bien une messe pour les calvinistes…
    Valmy.

    Daardaar · OPINIONS 01·12·22

    Vers un retour du Royaume-Uni des Pays-Bas ?
    Ce serait la 15e puissance économique mondiale

    Jan Ritzen est analyste en banque d’investissement chez Van Lanschot Kempen et vit à Amsterdam.
    AuteurJan Ritzen et traducteurHerve Voglaire Sanchez

    L’argent a le don de délier les langues.
    Voilà un cliché non dénué d’un fond de vérité : les Néerlandais sont tout de suite captivés par ce qui touche de près ou de loin à leur portefeuille.
    J’ai grandi à Anvers et, après avoir vagabondé en Suisse et à Paris, je vis maintenant à Amsterdam depuis plus de trois ans. Ces derniers temps, lorsque je me présente et que mon accent flamand trahit mes origines belges, on me demande souvent si la Flandre ne voudrait pas (à nouveau) rejoindre les Pays-Bas. Un Néerlandais un tant soit peu averti est au courant des dysfonctionnements croissants de notre gouvernement fédéral et des velléités séparatistes du nord de notre pays.
    Il a notamment en mémoire les interminables et pénibles négociations dans le cadre de la formation du gouvernement, même si ce processus a également duré 299 jours aux Pays-Bas après les dernières élections.
    « Pourquoi un Belge enlève-t-il ses lunettes lors d’un contrôle d’alcoolémie ? Parce que cela fait deux verres de moins« , m’a récemment lancé un collègue néerlandais, taquin, avant une réunion.
    Bien que de nombreux Néerlandais considèrent encore le Belge comme un bon à rien, un simplet damné de l’Histoire, ils s’accordent sur un point : ensemble, les Plats Pays pourraient gagner des gros sous.
    Mauvaises blagues à part, lever la frontière de 1839 – année de la reconnaissance du royaume de Belgique – « rapporterait des guldens », explique un jeune Néerlandais en engloutissant une bitterbal lors d’un apéro urbain, un vendredi après-midi.
    Il faut dire que l’argent a le don de délier les langues.
    Voilà un cliché non dénué d’un fond de vérité : les Néerlandais sont tout de suite captivés par tout ce qui touche de près ou de loin à leur portefeuille.
    Et ils se rendent bien compte que, par les temps qui courent, trouver de nouvelles sources de croissance économique s’avère de plus en plus compliqué.
    L’idée d’un mariage entre la Flandre et les Pays-Bas n’est plus vraiment en vogue.
    Pourtant, le président de la N-VA, Bart De Wever, plaide régulièrement en faveur d’une réunification.
    Louis Tobback, le coryphée socialiste, ne cache pas ses convictions orangistes.
    La création de la Belgique, selon lui, relève de la « stupidité ».
    « Avec un produit intérieur brut cumulé dépassant les 1 300 milliards d’euros, les Pays-Bas et la Flandre constitueraient la quinzième puissance économique mondiale. »
    À cet apéro organisé dans les rues d’Amsterdam, on discute des arguments en faveur d’une fusion en toute décontraction, toujours sous l’angle des affaires.
    Ensemble, les Pays-Bas et la Flandre représentent un marché d’environ 25 millions d’habitants.
    Avec un produit intérieur brut cumulé dépassant les 1 300 milliards d’euros, ils constitueraient la quinzième puissance économique mondiale.
    Les ports d’Anvers et de Rotterdam pourraient fusionner pour devenir la principale porte d’entrée économique du nord-ouest de l’Europe, au lieu de se faire concurrence.
    En cette époque de guerre des talents, un marché du travail unifié serait le bienvenu.
    La police et la justice pourraient joindre leurs forces afin de lutter contre la narco-criminalité au-delà des frontières nationales actuelles.
    Et la liste des hypothétiques avantages est encore longue.
    La réunification apparaît peut-être comme un retour en arrière, mais il n’empêche qu’une telle démarche pourrait pérenniser et accroître notre prospérité.
    Qui pourrait s’y opposer ?
    Que je sache, les Belges ne seraient pas forcés de commander des croquettes à l’automate, ni de s’enfiler des harengs, ni de porter une chemise orange.
    Mais sans doute ne suis-je pas assez neutre.
    À trop fréquenter le chien, on finit par attraper ses puces.

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