Stratégie Flandre – Pays-Bas

Comment convaincre les Wallons qu’il ne sert à rien de courir après Mère Flandre. Maurice Bologne écrivait en préambule d’une réédition de « La Lettre au Roi » (Inst. J. Destrée, Charleroi, 1981) :  « …puisque le Flamand ne recule jamais  et qu’il a  la douce obstination têtue du fanatisme, sauf événements imprévus, on en reviendra au régime inauguré par le prince d’Orange en 1814 ». Le Bénélux en est un prélude.

Là, effectivement, il y a lieu de s’inquiéter lorsque la presse de Flandre décerne le titre de « numéro uno » à un Wallon et que  le bon peuple de Wallonie pousse ses gosses dans les classes d’immersion en néerlandais afin d’en faire d’inutiles bons bilingues car seul un Flamand détient cette qualité pour décrocher un emploi intéressant!

Valmy

La langue comme lien dans le mémorandum stratégique Flandre-Pays-Bas
17 juillet 2017, Theo Lansloot

Traduit du néerlandais

Le mémorandum stratégique flamand (voir Doorbraak du 14/07/2017) met, à juste titre, l’accent sur la langue commune des « Bas Pays ». En ce qui concerne la langue, le gouvernement, tant aux Pays-bas qu’en Flandre, a déjà effectué tout un travail.

Ainsi fut fondée l’Union Linguistique en 1980.

L’Union Linguistique

Cette institution intergouvernementale mène une politique commune sur le plan international au profit de la langue et de la littérature néerlandaises et en particulier dans l’Union européenne. Elle définit l’orthographe et la grammaire officielle et fixe une terminologie identique au bénéfice de la législation et des publications officielles. L’Union Linguistique, qui inclut aussi le Suriname et les Antilles néerlandaises est une réalisation majeure unique au monde.

L’union culturelle néerlando – flamande

L’espoir que l’Union Linguistique conduise à une Union culturelle néerlandaise-flamande  demeure vain jusqu’à présent. En 1993 et ​​1994, le Comité interparlementaire de l’Union Linguistique a adopté à l’unanimité une motion en ce sens.

Pour l’instant, cette union n’a pas été mise en œuvre sur base d’un prétexte : bien évidemment une langue mais deux cultures.

Le 17 Janvier 1995 les Pays-Bas et la Flandre ont bien signé à Anvers un traité culturel mutuel. Le 18 décembre 2008, la Seconde Chambre du Parlement néerlandais adopta une motion qui demandait au gouvernement d’élargir la coopération culturelle avec la Flandre sous l’égide de l’Union Linguistique. Une majorité politique s’exprimait ainsi pour une union culturelle entre les Pays-Bas et la Flandre. Cependant, il n’y a toujours rien.

La langue officielle

Depuis 1648, date de la création de la République des Sept Provinces Unies Néerlandaises, le gouvernement néerlandais utilise le néerlandais. La langue officielle fut néanmoins fortement influencée, dans la plupart des cas, par des calvinistes brabançons aisés qui émigrèrent du Sud vers le Nord et principalement vers le Randstad, la conurbation de l’ouest des Pays-Bas. Voilà pourquoi l’Eglise Réformée s’adresse encore à Dieu par le tutoiement brabançon « gij ».

En Flandre, la langue a parcouru un chemin beaucoup plus long. Sans la politique linguistique du Royaume des Pays-Bas (1815-1830), le néerlandais n’aurait pas survécu à 1830. Le Royaume-Uni, par ses arrêtés linguistiques, introduisit une renéerlandisation de nos régions. A partir de 1823, le « Nederduits » devint la langue de toutes les affaires publiques dans ce que nous appelons aujourd’hui la Flandre. La situation dans le royaume belge se révéla bien plus difficile. Une version officielle en néerlandais de la Constitution belge ne date que de 1967. Avant, cette version avait seulement le statut de la traduction. Ce n’est qu’en 1970 que les régions linguistiques furent fixées dans la Constitution. Depuis lors, les modifications ne peuvent y être apportées que par une loi spéciale.

La lutte linguistique en Flandre

Depuis 1830, la Flandre a dû attendre longtemps avant d’être autorisée à pouvoir vivre sa langue et sa culture de manière autonome. La suite de tout ça fut et est encore toujours un conflit linguistique. Cela est particulièrement vrai dans Bruxelles, sa propre capitale autoproclamée. Les Flamands négligent souvent leur langue et leur orthographe. Souvent ils s’en montrent encore trop fiers. Biens des mots n’appartenant pas à la langue officielle sont légion. Les médias pourraient, en ce domaine, jouer un rôle d’exemple influent et enrichissant.

La plupart, cependant, laisse largement à désirer.

Lors d’une récente visite d’Etat en Slovénie par le Premier ministre Charles Michel, ses interlocuteurs lui posèrent la question si, outre le français, le néerlandais était réellement parlé en Belgique. Sa réponse en vint à se résumer qu’il s’agissait d’un néerlandais nuancé.

Pourtant, même s’il n’a pas tout à fait tort, un ministre-président fédéral belge ne peut pas s’exprimer ainsi alors qu’il doit son poste à la majorité néerlandophone de ce pays.

Aux Pays-Bas, la langue se parle presque de la même façon qu’en Flandre. Le dialecte amstellodamois est aussi inintelligible que, par exemple, le dialecte anversois. Un conseiller communal du parti D66 a déjà proposé, en 2008, qu’Amsterdam adopte l’anglais comme seconde langue au profit des habitants et des touristes. A Bruxelles, le français tient ce rôle, non officiel. Voilà pourquoi le ministre-président Bourgeois fut particulièrement sublime à entendre lors de son discours du 11 juillet : « Les dialectes flamands peuvent être beaux mais pour l’espace public nous n’avons besoin que d’une seule langue : le néerlandais. C’est la langue qui unit tous les locuteurs néerlandais, également de par le monde. C’est la langue qui unit les anciens et les nouveaux flamands. »

Une confédération Flandres – Pays-Bas?

Le Français Charles Rogier, l’un des fondateurs de l’Etat belge, suggéra en 1860 d’ériger une Confédération des Pays-Bas. Cela n’a jamais été plus loin parce qu’en 1868 il fut poussé hors du champ politique.

Comme le mémorandum stratégique de 2017 vise à peu près à la même chose, il n’y a apparemment rien de nouveau sous le soleil. Que dans un temps prévisible, la Wallonie choisisse un régime communiste n’est peut-être pas étranger à ça.

Une Confédération Pays-Bas-Flandre s’élèverait dans la liste des dix populations les plus riches de l’Union européenne, ce qui n’est pas sans intérêt.

Les Pays-bas avec ses presque 17 millions d’habitants y arrive tout juste.

La population de la Flandre tourne actuellement autour des 6,5 millions d’habitants. Cet élément, ainsi que des considérations économiques et internationales devraient amener les Pays-Bas à y réfléchir.

Une réflexion sur « Stratégie Flandre – Pays-Bas »

  1. Comment libérer la Wallonie du Belgium ? Simplement en appliquant la LOI BELGE à Brussel !
    Tout commence par une « blague bien belge », lue sur le site de 7/7 du 17/08/2017. Il paraît que « le premier vice-président du Sénat Karl Vanlouwe (N-VA) a remplacé le « B » de la plaque d’immatriculation de sa voiture de fonction par un « VL », ce qui est illégal. Le sénateur nationaliste a reçu une amende mais refuse de la payer ». (…) (…) « Une histoire qui ne fait en tout cas pas rire la présidente du Sénat Christine Defraigne (MR), laquelle considère que le sénateur N-VA ne « respecte pas sa fonction. » « Je prends note de l’infraction au code de la route alors que nous nous sommes engagés à respecter les lois du peuple belge. (…) (…) C’est une façon de ne pas respecter l’architecture de notre pays et la loyauté fédérale issue de la sixième réforme de l’État, une façon de récuser notre système constitutionnel ». « L’affaire devrait être abordée lors du bureau du Sénat du 28 août ». Cela s’appelle quotidiennement du « SURREALISME BELGE » sur les ondes de RTL et de la RTBF.
    Mais si le sénateur K. Vanlouwe doit appliquer la sacrosainte loi belge, pourquoi ne la respecte-t-on pas en matière linguistique dans la Région bruxelloise ? (Le Vif du 17/08/2017) « Le rapport linguistique 2016 du vice-gouverneur de la région linguistique bilingue Bruxelles-Capitale vient de sortir. « La loi linguistique à Bruxelles restera toujours lettre morte », estiment les députés Veerle Wouters et Hendrik Vuye. « Pour le Conseil d’état, la législation linguistique est d’ordre public et doit être appliquée en permanence par toutes les administrations et les fonctionnaires. Pour beaucoup de francophones, la législation linguistique fait partie du « pacte des Belges ». Ils considèrent l’usage du français dans la périphérie bruxelloise comme un droit sacré. Régulièrement, ils portent plainte auprès de l’une ou l’autre instance internationale, telle que le Conseil d’Europe. » « Mais qu’en est-il des administrations locales françaises à Bruxelles ? Elles font partie de la Région linguistique bilingue Bruxelles-Capitale. Bilingue signifie que le français et le néerlandais sont sur un pied d’égalité, du moins d’après la Constitution et la loi. Au fond, les administrations communales francophones et les CPAS se moquent de la loi linguistique. » (…) (…) (…) À Bruxelles, la loi linguistique restera toujours lettre morte parce que les gouvernements régional Bxl et fédéral se comportent comme des hypocrites et « Il n’y a pas que les Flamands au gouvernement bruxellois qui se comportent comme Ponce Pilate, les Flamands au gouvernement fédéral le font aussi. Les députés flamands qui osent fuir une réunion quand il s’agit de la loi linguistique à Bruxelles, qui aurait pu croire cela ? Pourtant ils le font. Ils s’en lavent les mains, même quand la solution est à portée de main. Ainsi, la loi linguistique restera toujours lettre morte. Seulement, il n’y a plus moyen de fuir. Ponce Pilate n’est plus. Nous ne manquerons pas de nous en charger. » Voilà qui est clair comme de l’eau de roche : application de la LOI BELGE et le BROL SURREALISTE s’effondrera !! D’ailleurs, n’est-ce-pas le bon moment pour prendre aux mots « Les ex-présidents du cdH, Joëlle Milquet, et du PSC, Philippe Maystadt, qui mettent (…) en garde contre l’instabilité, la désunion francophone et le populisme (…) et en appellent à « une sortie collective de crise dans le calme, le respect mutuel, le sens des responsabilités et de l’intérêt général ». (Le Vif du 18/08/17). Eh ! Bien, chers politiques, commencez par appliquer la LOI BELGE en matière linguistique à Brussel « dans l’intérêt général » (sic) !!!

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