André Flahaut passe aux aveux

Valmy souhaite partager ceci avec vous :

Je viens de lire un article intéressant sur levif.be.

Écrit par César Botero González, Militant du PS – Licencié en sciences politiques et science des religions. Voici son opinion (31/07/17 à 10:18 – Mise à jour à 11:35)

André Flahaut passe aux aveux

André Flahaut: « Si Elio Di Rupo part, il n’y a plus de parti! ».
Il se trompe et les militants apprécieront. Lorsqu’il n’y a plus de parti parce que son président part, le parti n’est pas un parti, c’est une bande des thuriféraires se trémoussant au va-et-vient de leurs encensoirs. Mais le PS, dans sa grande majorité, n’est pas de cet acabit, c’est tout autre chose.
Voilà l’aveu inattendu de l’un des affidés du président du PS. « A l’insu de son plein gré », il apporte la preuve de ce que j’ai affirmé dans Levif.be du 13/02/17 : « Le camarade président est persuadé d’être l’homme providentiel, irremplaçable et indispensable qui mènera le PS à la victoire aux prochaines élections. […] Ces individus qui se croient indispensables sont têtus comme une mule. » Pour preuve, il n’excluait pas, en juin 2016 d’être candidat à sa propre succession à la tête du PS en 2019. Cela ferait 24 ans de présidence ou plus s’il décide de se représenter en 2024 ou encore en 2028.
Merci, André Flahaut, avec votre aveu vous apportez de l’eau à mon moulin et du grain à moudre aux militants qui se demandent si vous n’êtes pas tombé sur la tête.

Elio Di Rupo est devenu l’homme providentiel et irremplaçable aux yeux et à cause de son entourage, grâce à une stratégie simple : vous me soutenez, je vous soutiens ; tu nous soutiens, nous te soutenons. C’est pourquoi, dans un langage marin, des ténors et des… sopranos du PS nous annoncent une catastrophe si Elio part. Ce fut d’abord Laurette Onkelinx : « ce serait scandaleux, alors que le parti est dans la tempête, que le capitaine dise : « je m’en vais ». Ce genre de dégagisme pourrait désagréger le parti ». Et récemment André Flahaut : « Quand la mer est démontée, que le navire tangue, le capitaine reste à bord et se bat. [… ] Si Elio di Rupo part, il n’y a plus de parti. »

L’encens trouble la raison dans les espaces confinés des hautes instances du PS et sème l’inquiétude parmi les militants. Voilà donc la confirmation de ce que l’on veut nous faire croire : Elio Di Rupo est le PS. Le Président-Soleil peut parodier le Roi-Soleil et se dire : le PS c’est moi. Et sans lui, pas de PS.

Le départ d’Elio Di Rupo ne suffirait pas à remonter la pente, mais ce serait le signe fort d’un nouveau départ pour un nouveau PS.
C’est le contraire qu’il fallait dire. Sans le parti il n’y a plus d’Elio Di Rupo et encore moins d’André Flahaut et autres Grands Propriétaires du PS. Ils ne seraient pas ce qu’ils sont. Même Di Rupo l’admet lorsqu’il s’exclame dans son discours du 2 juillet au congrès de « Les Lacs de l’Eau d’Heure » : « J’ai coutume de dire que la force du PS, ce sont ses militants ».

Olivier Maingain va plus loin en adoptant la formule d’une ancienne cheffe de parti : « Antoinette Spaak a eu cette jolie formule et je la fais mienne aujourd’hui : « le parti ne me doit rien, c’est moi qui dois tout au parti. Je dois ce que je suis à la force collective de mon parti, j’ai toujours voulu préserver cette force collective, tant mieux si, demain, d’autres poursuivent cette aventure. »  Sont-ils sincères ?

La déclaration d’André Flahaut permet de dégager quelques conclusions :
1. Quand les hautes instances entendent monter la gronde des militants d’en bas, la cour panique et sonne le tocsin dans les médias à la manière d’un chantage.

2. Si Elio Di Rupo est le PS, c’est lui le principal responsable de ce qui arrive au parti. C’est lui qui fait tanguer le navire quand la mer est démontée.

3. Si le capitaine Di Rupo ne peut pas abandonner le navire en pleine tempête, personne d’autre que lui ne peut le piloter bien qu’il ait contribué à le faire tanguer. Bizarre comme raisonnement. Dans ce genre de situation, on change de capitaine.

4. La cour le soutient parce que sans Elio, pas de cour. Elle lui est redevable de l’avoir mise en lumière, de l’avoir aidée à faire carrière. D’autres le soutiennent parce qu’ils rêvent de rejoindre la cour.

5. La figure du capitaine à la barre, au milieu de la tempête, véhicule un autre message : celui qui opposerait sa candidature à la présidence du parti à celle de Di Rupo commettrait quelques fautes graves : crime de lèse-majesté, atteinte à l’unité du parti et déloyauté.

6. Imaginons que des dirigeants plus jeunes et plus récents tiennent ce raisonnement : et si je posais ma candidature à la présidence du PS. Ce serait bien. La démocratie suppose la possibilité de choisir. Et puis, j’ai quelques idées novatrices pour réinventer le socialisme, galvaniser les militants, proposer d’autres horizons à nos citoyens.

7. Eh bien, non. Notre presque candidat finira par se dire : ça n’ira pas. Celle-là soutient Di Rupo bec et ongles, parce que s’il tombe, elle l’accompagnera dans sa chute. Et celui-là non plus pour les mêmes raisons. Si je suis candidat et je perds, c’est fini pour moi, « adieu veau, vache, cochon, couvée ». Je dois donc adhérer à la candidature unique d’Elio s’il décide de se faire réélire en 2019 par plus de 93.6% de voix comme en 2014 ou 97,6% comme un 2011. Afin d’éviter des élections dont on connait les résultats à l’avance, pourquoi ne pas le nommer à durée indéterminée, avec pleins pouvoirs irrévocables ?

8. Le travail des militants… bof… des colleurs d’affiches, distributeurs de tracts, organisateurs de boudin-purée-compote. Seul compte le travail d’un groupe réduit qui décide sans consulter les militants.

9. Les groupes de réflexion qui surgissent un peu partout dans le but de trouver des solutions à la crise du parti ne valent rien puisque le PS est Di Rupo et Di Rupo est le PS. « démocratique ».
Puisque le parti c’est Elio avec sa cour, la démocratie interne est ce qu’elle est et cela malgré le chantier des idées.

Parlons-en :
1. Après avoir été débarqué une première fois par le MR, Elio lance le chantier des idées. Le but était de « rendre la parole aux militants ». Il reconnaît qu’ils ne l’avaient pas. Pendant le chantier des idées et après non plus. En revanche, il l’a donnée aux experts. Les militants qui n’étaient pas d’accord avec eux avaient 3 minutes pour les réfuter ou parfois deux comme au cours du dernier colloque sur la démocratie interne. Comble de l’ironie. Les débats contradictoires brillèrent par leur absence.

2. Le chantier commença le 22 mars 2015 et se termina le 22 octobre 2016. Aujourd’hui, 28 mois plus tard, aucun militant ne connaît les comptes rendus de ses 15 colloques.
Voilà pourquoi André Flahaut, Laurette Onkelinx et d’autres courtisans, nous prédisent la fin du parti si le président-soleil partait.
Le cas Di Rupo impose une solution pour l’avenir : limiter les mandats de président du parti et des fédérations à deux maximum.
Le départ d’Elio Di Rupo ne suffira pas à remonter la pente, mais ce sera le signe fort d’un nouveau départ pour un nouveau PS. Le parti semble oublier que les électeurs de gauche sont beaucoup plus nombreux que les militants et que leur méfiance à l’égard des socialistes augmenterait si son président ne part pas. Tous ceux qui choisissent le PTB dans les sondages ne le choisiront pas dans les urnes si le PS montre une réelle volonté de changer radicalement. C’est le message des sondages.

Ne pas l’oublier non plus : si le parti part, il n’y a plus d’Elio Di Rupo et compagnie. Et puis, si un parti s’effondre après le départ de son président c’est parce qu’il n’aurait jamais dû exister. Le socialisme est une chose, les partis socialistes une autre.

2 réflexions sur « André Flahaut passe aux aveux »

  1. Cet article de Bertrand Henne, journaliste à la RTBF, ne vient-il pas, par miracle, confirmer l’état d’esprit des compagnons de parti d’Elio Di Rupo ?

    André Flahaut: « Si Elio Di Rupo part, il n’y a plus de parti! ».

    Di Rupo, le miroir du pouvoir
    Bertrand Henne
    Publié à 09h00
    Elio Di Rupo, le président du PS, a effectué sa rentrée hier. Avec un livre: “Nouvelles Conquêtes”. Une communication très calculée, mais qui révèle un homme enfermé dans sa propre image.
    Les livres sont parfois les miroirs de l’âme des hommes. Le message principal dans ce miroir, c’est qu’Elio Di Rupo estime qu’il est le seul à pouvoir sauver le PS.
    Car le livre est en deux parties, une partie autobiographique et une autre programmatique.
    Avant de parler du PS, Elio Di Rupo parle de lui.
    Le PS et Elio Di Rupo, les deux sont indissociables, comme dans une relation fusionnelle, presque maladive.
    Les baraques de Morlanwelz
    Ce livre, ce miroir, nous renvoie une image déjà bien connue, une histoire très forte même si elle s’épuise à force d’être rabâchée.
    La jeunesse pauvre à Morlanwelz, l’importance de l’école, la découverte du PS, l’accession au trône de Mons dans la douleur, l’affaire Truschnach où il a été bassement trahi en pleine affaire Dutroux.
    Rien de neuf dans ces pages. Le miroir Di Rupo, le récit personnel, l’émotion c’est une carte qu’il a déjà joué souvent. Il tente la séduction. C’est sa marque de fabrique, sa recette de communication qui lui a si bien réussi par le passé.
    La question c’est: est-ce que le public va encore le croire, croire en sa sincérité. Toute la question est là: Elio Di Rupo est-il capable d’être crédible?
    La dernière fois qu’il avait joué la séduction avec cette phrase à propos des chômeurs exclus “mon coeur saigne” ça avait été un flop magistral.
    Eco-socialisme
    Dans la deuxième partie du livre. Elio Di Rupo regarde dans le miroir, pour voir l’avenir. Il parle d’Eco-socialisme, de semaine de travail de quatre jours, d’un réseau unique d’enseignement, de légalisation du cannabis.
    Là non plus rien de vraiment neuf. C’est une compilation d’idées qui semble charpenter le futur du PS. C’est pleinement le rôle d’un président de parti de tenter une synthèse politique. Mais encore une fois la question sera celle de la crédibilité.
    Un exemple, hier Elio Di Rupo s’est fendu d’un Tweet: Je pense très sincèrement que le monde se porterait nettement mieux si mes propositions étaient mises en œuvre.
    Première réaction sur Twitter… ”Elio Di Rupo votre compte a été piraté” et puis une longue suite de moqueries ou son manque de modestie est raillé.
    Que retenir de ce livre miroir? Qu’Elio Di Rupo veut revenir à la normalité. Parler programme et parler de lui. Comme avant quand ça marchait bien.
    Mais ce retour à la normalité apparaît comme désincarné, détaché. Comme si Elio Di Rupo était aveuglé par son reflet dans le miroir, prisonnier de son reflet, de sa propre image.

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