Joyeux enfants de la Bourgogne…

Par Georges-Henry Simonis

On ne connait pas suffisamment l’importance des liens qui unissent la Wallonie et la Bourgogne, spécialement en Entre-Sambre-et-Meuse.

Sans remonter à Philippe le Bon, ou aux foires médiévales qui attiraient nos ancêtres à Dijon ou à Troyes, je constate les liens qui se sont tissés grâce à de nombreux jumelages : Philippeville  avec  Saulieu, Couvin avec Montbard, Walcourt avec Chatillon-sur Seine, Ciney avec  Semur-en-Auxois, Florennes avec Longvic (Dijon), Silenrieux (Cerfontaine) avec Recey-sur-Ouche, Tamines (Sambreville) avec  Nuits-Saint Georges

L’amour du bon vin n’y est certainement pas étranger avec, dans ce domaine aussi, une différence bien belge entre les Flamands, plus attirés par les vins de Bordeaux qui leur parvenaient par bateaux, et les Wallons plus proches de ces routes terrestres devenues pour beaucoup des itinéraires de vacances classiques par Couvin, Charleville, Poix-Terron, Mazagran, Vitry-le-François…

Il est une autre raison, non moins honorable : au début de la guerre de 1914, de nombreuses familles wallonnes ont fui les hordes allemandes qui faisaient preuve d’une violence inouïe. On n’a pas assez parlé des massacres de Dinant ou de Tamines qui ont fait des milliers de morts, hommes, femmes et enfants…  Les Wallons ont trouvé en Bourgogne  une hospitalité exceptionnelle qui a laissé de nombreuses traces dans le cœur des gens. D’où tous ces jumelages plus que folkloriques. Les territoires ont de la mémoire…

Aujourd’hui, enfin, les Wallons s’émancipent peu à peu de la Belgique artificiellement créée au XIXème siècle pour se rapprocher de leur mère-patrie. Il ne me déplairait pas que les maires des communes concernées, et les comités de jumelage, participent à ce rapprochement en marche. Qui plus est, pourquoi la Région wallonne, et son nouveau gouvernement impromptu, ne pourrait-elle encourager ces rapprochements et en susciter d’autres, spécialement avec les Régions françaises les plus proches et les métropoles voisines ?

Ainsi, si Liège est déjà jumelée avec Lille et Nancy, et Tournai avec Troyes, Charleroi aurait tout à gagner à se rapprocher rapidement de Reims et de Dijon, en profitant de l’amélioration sensible des liaisons routières qui se profile enfin vers le Sud et, espérons-le, demain à l’Ouest vers la Haute Sambre, Maubeuge et les autoroutes françaises.

Qu’on se le dise ! Vive la France et vive la Wallonie !

3 réflexions sur « Joyeux enfants de la Bourgogne… »

  1. Effectivement, je vis en France et suis abasourdi par l’annonce d’un nouveau PS le 21/08 !!!!! Nous verrons, mais j’ai déjà mon idée et je pense que sans un PROFOND renouveau, ce ne seront que des emplâtres !!!!!

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  2. Tout à fait d’accord avec vous Monsieur Simonis.
    Vous posez la bonne question :  » pourquoi la Région Wallonne, et son nouveau gouvernement impromptu, ne pourrait-elle encourager ces rapprochements et en susciter d’autres, spécialement avec les Régions Françaises les plus proches et les métropoles voisines ?  »
    Et ne faudrait-il pas ajouter : « pourquoi les gouvernements wallons successifs, détenant pourtant autant de pouvoirs que le gouvernement flamand en matière internationale, n’agirent-ils pas avec la même obstination flamande pour s’accrocher à la France comme leurs homologues nordistes s’acharnent à reconstruire une Confédération néerlandaise, héritière de l’Union d’Utrecht ? »
    Hors le bon vin de Bourgogne, n’oublions pas que notre malheur commença en 1363 lorsque le roi de France, Jean II le Bon, céda le duché de Bourgogne à son fils cadet Philippe le Hardi pour le récompenser de sa vaillance au cours de la Guerre de Cent Ans.
    En 1369, Philippe épousa Marguerite de Maele, fille unique du comte de Flandre. A partir de ce moment-là, l’ensemble territorial bourguignon fut constitué de 2 groupes de seigneuries : au Sud les « Etats de par-delà » et au Nord, les « Etats de par-deçà ». Et, nous Wallons sommes toujours « cul par-dessus tête » parce que Marie de Bourgogne, orpheline de Charles le Téméraire épousa Maximilien de Habsbourg !
    Cela dit: Vive la France et vive la Wallonie française !

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  3. Espérons, Monsieur Simonis, que les Wallons s’émancipent enfin du Belgium, cette « colonie pénitentiaire » britannique. On ne peut qu’applaudir tous les jumelages entre localités, ville, wallonnes et françaises, pour autant que ceux-ci dépassent l’amitié et le folklore.
    Concernant les Affaires étrangères, les Régions wallonne et flamande possèdent de larges compétences en droit international dont la capacité de signer des conventions et des accords avec d’autres Etats sans devoir passer par les fourches caudines fédérales du Belgium. Or, force est de constater que les Wallons ne les utilisent pas à bon escient vers la France au contraire de la Flandre qui en use et en abuse vers les Pays-bas avec un volontarisme admirable. Si les gouvernements wallons successifs s’étaient démenés comme leurs homologues de Flandre, la Wallonie serait depuis longtemps connectée à la France par tous les moyens de communications existants : aériens, terrestres, ferroviaires, fluviaux et même informatiques. Mais, il faut toujours forcer l’inertie des autorités wallonnes qui avancent vers la France comme les Luxembourgeois à Echternach. Le département des affaires étrangères peut être scindé complètement ; il l’est déjà en partie ! Rien n’interdit, au préalable, aux deux Régions de placer leurs intérêts sous la protection diplomatique d’Etats reconnus (NL et Fr), comme la Suisse protège les intérêts des entités étatiques non reconnues internationalement.
    Il fallut des années pour faire sauter le bouchon de Lanaye ; il ne faudrait « que cinq minutes de courage » pour faire disparaître celui de la « Communauté française-Wallonie-Bruxelles » (sic), avatar dénaturé et dispendieux d’un souvenir belgeois. « Qui plus est, pourquoi la Région Wallonne, et son nouveau gouvernement impromptu, ne pourrait-elle encourager ces rapprochements et en susciter d’autres, spécialement avec les Régions Françaises les plus proches et les métropoles voisines ? » Mais, pourquoi les gouvernants wallons ne s’inspirent-ils pas des travaux de Monsieur Lenain, magnifique marche à suivre vers la France, pour avancer leurs pions vers Paris ? Si la Flandre travaille d’arrache-pied dans l’optique de construire une Confédération-Grande-Néerlandaise, pourquoi la Wallonie ne peut-elle agir de même et suivre le mode d’emploi de Monsieur Lenain ?
    Le confédéralisme prôné par Bart De Wever n’est jamais qu’un attrape-nigaud pour Wallons frileux, effrayé à l’idée d’un divorce. Rien n’interdit de créer deux armées pour autant qu’elles demeurent dans l’OTAN. Si la « Zeemacht » peut obéir à un état-major néerlandais, l’armée wallonne pourrait obéir à un état-major français d’autant que la France possède à cet effet une institution expérimentée : la Légion étrangère.
    Quant à la Justice et la Sécurité, pourquoi les laisser unitaires sous gestion majoritaire flamande, alors qu’elles sont déjà régionalisées pour partie ?
    Comme vous l’écrivez, il est grand temps pour les Bourguignons de déboucher leurs bouteilles ; le son du bouchon attirera peut-être les Wallons ?
    Vive la France ! Vive la Wallonie française !

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