Chômage, arrêts maladie, congés … : la Belgique pas si généreuse

La Wallonie a été une des régions les plus riches du monde, avec de grands entrepreneurs. Elle a également été à la pointe du combat mené par la classe ouvrière pour une société plus démocratique et plus solidaire. Elle est profondément attachée aux mécanismes de la sécurité sociale et elle sait qu’elle est devenue, avec le temps, dépendante de la majorité flamande qui tire aujourd’hui la Belgique en veillant jalousement à ses propres intérêts.

De pionnière, la Wallonie est devenue la championne… de l’autodénigrement. Mais elle se rattrape en se proclamant « belge ». Evidemment, la fin annoncée de la Belgique suscite inquiétude, incrédulité, refus. La perpétuelle remise en question de la solidarité financière entre la Flandre et la Wallonie renforce, en Wallonie, le sentiment que le « royaume de Belgique » est un pays de cocagne auquel il faut s’accrocher pour ne pas tomber dans un trou sans fond. Cela n’aide pas la Wallonie à retrouver la confiance et à libérer tout son potentiel. La relation qui unit la Wallonie à la Flandre est loin d’être émancipatrice; à partir du moment où elle conduit la Wallonie à se nier elle-même, osons dire que cette relation est dommageable et même toxique.

La Belgique est devenue un héritage encombrant. Pour s’en défaire, il faut, régulièrement, que les habitants de Wallonie soient confrontés à la réalité des chiffres. Il faut répéter que la Belgique est davantage un problème qu’une solution. Ce qui donnera des perspectives à la Wallonie, ce n’est pas le confédéralisme à la belge ou à la flamande…

Allocations de chômage, congés, arrêts maladie…En se basant sur une vaste étude de données provenant de l’OCDE et de la Commission européenne, Le Figaro a fait la comparaison de ces avantages sociaux à travers le monde. La position de la Belgique dans ce classement est parfois étonnante.

prestations sociales

Le journal français Le Figaro a analysé les données de l’étude Glassdoor Economic Research sur les meilleures prestations sociales – allocations de chômage, rémunération lors des arrêts maladie, durée des congés de maternité et paternité, nombre de jours de congés payés et de jours fériés – à travers une petite vingtaine de pays, de l’Allemagne à la Norvège, en passant par la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les États-Unis.

La politique sociale menée à travers l’Europe se révèle, et ce n’est pas nouveau, bien plus généreuse que celle adoptée aux États-Unis où certaines tranches de la population n’ont pas accès à la sécurité sociale et où les employés n’ont que très peu de jours de congé. L’étude pointe de grandes disparités entre les systèmes des différents pays analysés. Les prestations de la Belgique dans ce classement sont parfois étonnantes.

Congés annuels

L’étude a analysé les jours non travaillés dans 17 pays. La Suède, la France et le Danemark sont les pays les plus généreux en terme de vacances. Ils offrent à leurs travailleurs un minimum de 25 jours de congés payés annuels. La Belgique, l’Italie, la Grèce, l’Allemagne, le Portugal et la Suisse se conforment au minimum légal de 20 jours par an. En France, 10 jours fériés s’ajoutent aux 25 jours de congés payés, ce qui place le pays juste derrière l’Espagne (14 jours fériés) et l’Autriche (13 jours fériés). En Belgique, l’octroi de congés est très différent selon les règlements en vigueur dans les entreprises (publiques ou privées). A noter qu’aux États-Unis, il n’y a pas de congés payés obligatoires, mais les sociétés octroient la plupart du temps au minimum une dizaine de jours par an.

Allocations de chômage

Le pays qui se montre le plus généreux avec ses chômeurs est le Danemark. Le gouvernement danois offre en effet 90 % des revenus en cas de chômage pour une durée pouvant s’étendre jusqu’à 104 semaines (2 ans). La Belgique et les Pays-Bas proposent également des avantages sociaux très attractifs. En bas du classement, le Royaume-Uni qui propose seulement 66 à 84 euros par semaine, selon l’âge, et ce pour une durée maximale de 26 semaines.

En cas d’arrêt de travail pour maladie, c’est aux Pays-Bas que le système est le plus attrayant pour les travailleurs qui peuvent s’absenter jusqu’à 104 semaines tout en continuant à percevoir 70 % de leur salaire pendant l’intégralité de cette période. Les employés allemands peuvent s’absenter 78 semaines maximum, ils perçoivent dans ce cas 100 % de leurs revenus au début, 70 % par la suite. En Belgique, le taux de remplacement est variable, selon les barèmes en vigueur, et la période maximale d’absence est de 52 semaines. Dans l’Hexagone, le congé maladie peut durer jusqu’à 26 semaines, et ouvre les droits à une indemnisation financière à hauteur de 50 % des revenus de l’employé.

Congés parentaux

On aurait pensé retrouver les pays scandinaves en haut du classement des pays les plus généreux en termes de congés parentaux, ce sont pourtant la France et l’Allemagne qui ont mis en place le congé parental le plus long: 156 semaines, soit 3 ans, dont 52 semaines sont rémunérées en Allemagne et 26 en France. C’est au niveau de la durée maximale des rémunérations que la donne change. La Suède se démarque en proposant pas moins de 69 semaines de congés rémunérés. La Belgique, pour sa part, en propose beaucoup moins: 17. La Suisse n’a pas appliqué de congé parental légal et si en Irlande et en Angleterre, le congé parental est de 18 semaines pour chacun des parents, il se prend sans solde.

Congé de maternité/paternité

Pour la mère

Tous les pays européens prévoient un congé de maternité légal d’au moins 14 semaines. Le congé le plus long proposé est, de loin, celui du Royaume-Uni, talonné par l’Irlande. Ces deux pays offrent respectivement 52 et 42 semaines. En matière de compensation financière, les nouvelles mères autrichiennes, danoises, françaises, allemandes, néerlandaises et espagnoles touchent 100 % de leurs revenus antérieurs pendant l’intégralité de leur congé. Le pays le moins généreux en termes d’indemnisation financière est l’Irlande, avec seulement 26 semaines rémunérées sur 46, sur la base forfaitaire de 230 euros par semaine. La Belgique offre moins de semaines (15), mais elles sont rémunérées à 75 % du dernier salaire. Elle se place devant l’Allemagne et la Suède.

Pour le père

Le congé de paternité n’est pas réglementé par l’Union européenne, mais bien par les gouvernements de chaque pays. En Belgique, le nouveau père a droit à 10 jours de congés rémunérés. La Finlande ne faillit pas à sa réputation de pays encourageant l’égalité homme-femme dans ce domaine. Elle se montre la plus généreuse avec 45 jours payés pour le papa. Au contraire de la Norvège, qui lui octroie 10 jours, mais sans salaire. En Italie, le papa a droit à un seul jour et à deux aux Pays-Bas tandis que les pères allemands, irlandais et suisses ne bénéficient d’aucun droit à la naissance de leur enfant.

Tous les chiffres en détail ICI

2 réflexions sur « Chômage, arrêts maladie, congés … : la Belgique pas si généreuse »

  1. « La Belgique est devenue un héritage encombrant. Pour s’en défaire, il faut, régulièrement, que les habitants de Wallonie soient confrontés à la réalité des chiffres. Il faut répéter que la Belgique est davantage un problème qu’une solution.  » D’accord mais la REPETITION doit venir des représentants politiques élus par les Wallons sinon à quoi servent le parlementarisme et la démocratie ?

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