Le TGV des Wallons

Il est à nouveau question du chemin de fer et des choix stratégiques opérés par la ministre fédérale en charge de ce dossier. Voici une semaine, on pouvait lire sur le site de La Libre Belgique que des contacts ont été pris entre la ministre de la Mobilité Jacqueline Galant et son homologue français Alain Vidaliès afin d’analyser la réouverture des lignes ferroviaires gare de Quévytransfrontalières Charleroi-Maubeuge et Mons-Aulnoye-Aymeries.

La demande émanerait de Jacqueline Galant dont le journal français La voix du Nord a recueilli les explications : « Les relations ferroviaires à grande vitesse étant actuellement suspendues entre les villes belges de Liège, Namur, Charleroi, Mons et la capitale française, mes collaborateurs examinent la possibilité d’une réactivation du trafic voyageurs entre Mons-Quévy-Aulnoye-Aymeries et Charleroi-Jeumont-Maubeuge ». La remise en service des trains sur ces tronçons permettrait selon la ministre « de renforcer les liens humains, économiques, culturels et touristiques ».

Fort bien, ce remaillage du Hainaut historique avec deux lignes transfrontalières, mais si c’est pour faire oublier la remise en service du Thalys qui, reliant Liège à Paris, dessert les principales villes wallonnes, on ne peut pas vraiment dire que la Wallonie gagne au change. On pourrait même parler d’une rustine qui ressemble à du sparadrap, pour qu’on n’en parle plus, ni avec les Wallons, ni avec les Flamands. Mais voilà justement que les élus wallons donnent de la voix, y compris ceux du parti de Madame la Ministre, comme on peut le lire aujourd’hui sur le site de la RTBF :

ThalysLa ligne à grande vitesse qui relie Liège à Paris en passant par Namur, Charleroi et Mons est à l’arrêt depuis le 1er avril 2015. Une suspension a priori temporaire, justifiée à l’époque par la nécessité de réaliser des mises à jour techniques sur ce qu’on appelle communément « la dorsale wallonne ».

Ces travaux ont été réalisés, mais le Thalys n’est toujours pas de retour sur les rails. Et les députés wallons s’impatientent.

Deux propositions de résolution sont sur la table du parlement régional, qui en débattra ce 16 février. L’une émane d’une réminiscence de l’ex-majorité Olivier, soit l’actuelle paire PS-cdH élargie à Ecolo. Elle réclame la réouverture « dans les plus brefs délais » de cette liaison rapide, « élément éminemment important d’un point de vue économique, touristique et culturel ».

L’autre texte est co-signé par 6 députés MR. Et il va dans le même sens, encourageant le gouvernement régional à « proposer au Gouvernement fédéral, à la SNCB et éventuellement à la société Thalys (NDLR: le MR est aussi favorable à l’ouverture de ce marché à d’autres opérateurs) de réviser son offre de transport de et vers Paris à travers la dorsale wallonne en vue d’y améliorer sa vitesse commerciale ».

« Actuellement, la Wallonie est déficiente en terme d’attractivité, précise Pierre-Yves Jeholet, chef de groupe des Bleus au parlement régional. C’est donc un débat sur lequel le MR wallon est ferme: nous sommes favorables à ce que le Thalys puisse à nouveau circuler sur la dorsale wallonne ».

C’est aujourd’hui aussi que La Libre Belgique se penche sur la situation du rail wallon. L’édito de Francis Van de Woestyne commence ainsi :

Notre enquête sur la SNCB le confirme, outrageusement : le rail wallon est le parent pauvre du rail belge. La situation est ubuesque : il faut plus de temps pour aller d’Arlon à Bruxelles qu’il y a 40 ans. Pourquoi ? Et que faire ?

Oui, que faire… ?

6 réflexions sur « Le TGV des Wallons »

  1. La dorsale wallonne nécessitait certes des travaux pour permettre la circulation du Thalys entre Liège, Namur, Charleroi, Mons et Paris.
    Le gros problème étant toutefois la faible utilisation de ce réseau par les usagers.
    Le parcours du Thalys partant de Cologne vers Liège, Bruxelles, Paris est aussi rapide et les usagers de Namur, Charleroi et Mons peuvent prendre ce TGV à Bruxelles.
    Actuellement, le redressement de l’économie wallonne ne dépend vraiment pas de la  »dorsale wallonne », mais d’une politique d’amélioration de l’enseignement, de l’abandon du « clientélisme » des partis politiques, d’une gestion saine des intercommunales, de l’arrêt des gaspillages financiers dans des missions, dites économiques mais qui ne sont que touristiques, ainsi que d’une modification en profondeur de la stratégie syndicale.

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    1. Monsieur Francis Van de Woestyne de La Libre Belgique se moque de ses lecteurs et des Wallons.
      Que faire: Simplement reprendre le travail là où TOUS les responsables wallons abandonnèrent le rail de leur Région au mauvais vouloir du couple Belgique-Flandre. Et, permettez le clin d’œil, suivre le conseil de Bart Dewever: régionaliser la SNCB et INFRABEL. Cela coûtera très cher (toutefois moins cher qu’actuellement) mais la Wallonie tiendra en ses mains SA politique de mobilité. Il est quasi certain que la Wallonie pourra obtenir la collaboration de la France et, ainsi, de l’Europe sans oublier le Grand-Duché de Luxembourg (victime collatérale). Que n’avons nous perdu de temps et d’argent au sein du Royaume Belgique ?

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  2. Si elle gère ça comme elle l’a fait avec le changement des horaires de trains, alors on est pas sauvé!!! Avec une Wallonie française, tout cela serait réglé de soit!!! Pendant ce temps là, le chemin de fer flamand se porte très bien, merci pour lui! Au même titre que le réseau routier et autoroutier d’ailleurs!
    Quand on retourne voir ma belle-famille dans le Nord (chez les ch’tis), on passe par deux itinéraires, soit l’ancienne Nationale 43 (Charleville-Mézières, Sedan, Hirson, Cambrai) soit par l’autoroute (Namur, Charleroi, Mons, Valenciennes) et bien savez-vous que lorsqu’on revient vers Arlon, par l’autoroute E411, une fois passée la station service de Wanlin (encore en Province de Namur), il n’y a plus d’aire de service digne de ce nom jusqu’à Habay (Trucks Center) et après ça, il faut attendre le Grand-Duché avec l’aire de Capellen (Burger King). C’est honteux, tout simplement. Perso, j’préférerais sans lumière, mais avec des aires de repos convenables!!! Il en faudrait au minimum une entre Tellin et la frontière luxembourgeoise…Mais bon, comme la plupart de l’argent part en Flandre et qu’ils en ont marre de donner aux Wallons (le peut qu’il nous reste…). Mais comme on est toujours « demandeurs de rien »!!!

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  3. Vous avez raison, Valmy, alors que la solution saute aux yeux, le belgicain Van de Woestijn refuse de la voir et encore moins de l’envisager. Quant aux Wallons, ils ont toujours refusé la régionalisation de la NMBS, alors qu’il aurait été de leur intérêt vital de l’exiger ; il y a des années que je le dis (mais les Wallons ont peur de tout et craignent de froisser leurs « amis néerlandophones » – on voit ce qu’ils en obtiennent en retour : qui n’a pas de respect pour soi-même ne récolte que le mépris de la part des autres). Bonne nouvelle quand même : à partir de demain, une liaison Thalys Bruxelles-Strasbourg sera assurée quotidiennement via les lignes TGV Nord (vers Charles-de-Gaulle) et Est, en 3h40, pour pallier les carences de la NMBS et surtout le refus de celle-ci de moderniser sérieusement la ligne 162, qui met actuellement Arlon à près de trois heures de Bruxelles et Strasbourg à près de six heures. Il n’était plus tolérable pour nos partenaires européens que les deux capitales européennes ne puissent être reliées que par le tortillard de la NMBS. Bientôt – si ce n’est pas déjà le cas – on ralliera Bruxelles à Arlon en TGV, via correspondance à Metz et Luxembourg : ça ira plus vite.

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    1. Moi qui veut un jour faire une journée à Strasbourg avec les enfants en TGV, préfèrerais le prendre à Arlon que d’aller jusqu’à Luxembourg-Ville, mais bon…la ligne TGV Est Luxembourg – Strasbourg vient seulement d’être complètement achevée, alors Arlon… Mais vous avez raison, Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg, en tant que principales villes européennes, devraient avoir une ligne TGV qui les relie, digne de leurs rang!!!

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  4. Aussi longtemps que les Wallons n’auront pas compris la nécessité d’une régionalisation de la SNCB devenue SNCW et d’une étroite collaboration de celle-ci avec la SNCF, ils subiront une espèce d’arriération ferroviaire, caractérisée par la vétusté des infrastructures, l’indigence des moyens et un enclavement de plus en plus paralysant entre Flandre et France…

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