« La nation belge est morte, et l’Etat belge est condamné, car la nation flamande en pleine affirmation d’elle-même aboutira à la création de son propre Etat. »
Citoyen français, haut fonctionnaire de la République (il a été Directeur du Fonds de solidarité vieillesse de septembre 2001 à septembre 2010) aujourd’hui retraité, Jacques Lenain a découvert la réalité belge il y a une douzaine d’années, après la lecture du « Choix de la France » de Paul-Henry Gendebien.
« Cette question belge concerne très directement la France, avec une portée toute importante. Et particulièrement favorable : un patriote français ne peut que se réjouir devant la perspective de voir son pays s’enrichir de trois millions et demi ou quatre millions et demi de nouveaux concitoyens, culturellement déjà pleinement assimilés et dont l’intégration politique et institutionnelle ne pourra être que facile et rapide. Aussi, je m’y suis intéressé de manière croissante. »
Jacques Lenain publie ses analyses sur le blog qu’il a créé en 2010. Ce blog, intitulé « Belgique française » (http://www.belgique-francaise.fr/introduction/home), est un manifeste en faveur d’une Belgique francophone intégrée dans la République française avec ses structures et son identité propres. Il y développe le concept d’union-intégration.
Il s’en explique :
« Force m’a été de constater que cette réunion de la Wallonie à la France, avec Bruxelles, cette « grande idée », n’allait pas se concrétiser aisément. Parce que l’Etat belge a su construire, depuis deux siècles, un système d’allégeance au Royaume particulièrement efficace et une image de la France « affreusement jacobine » et « terriblement laïque » particulièrement repoussante. Si bien que cette idée est encore peu défendue en Belgique, et très mal défendue, car la plupart des rattachistes franco-belges, et P.-H. Gendebien précisément, par ignorance de l’évolution du cadre politique et institutionnel français, et par hostilité très excessive à l’héritage institutionnel belge, ont défendu jusqu’à présent un mode d’absorption de la Wallonie voire de Bruxelles par la France qui passerait par la disparition totale dudit héritage, en faisant ainsi fi de deux siècles de construction juridique belge et de trente ans d’autonomie régionale de la Wallonie et de Bruxelles. Et parce qu’ils n’ont pas su se créer un appui actif en France, où la question belge restait presque totalement ignorée il y a trois ans encore. Ils ne sont donc pas entendus. Milieux dirigeants et élites actives de Belgique « francophone » préfèrent la tutelle flamande, très pesante mais bien connue, à une assimilation française, trop crainte parce que mal comprise.
« Il n’empêche que la crise belge s’est accélérée et approfondie, depuis 2007 précisément, après trente ans d’une illusion sur la permanence du Royaume entretenue par la transformation de l’Etat belge en Etat fédéral. La prolongation artificielle de cette continuité par une nouvelle réduction de l’Etat central pour satisfaire l’appétit national flamand dans l’attente du règlement du sort de Bruxelles, dernière et unique obstacle à la dissolution du Royaume, ne peut plus continuer à faire illusion. Il ne s’agit plus aujourd’hui que de préparer sa dénaturation et/ou sa fin. Il me parait que les « francophones » de Belgique doivent désormais choisir entre l’acceptation d’une tutelle colonisatrice flamande, de plus en plus envahissante, ou une forme de libération, celle en apparence illimitée mais très incertaine et dangereuse d’un Etat propre sans la Flandre, ou celle, suffisante et solide bien que limitée, que peut apporter une appartenance à la France, sous la condition que la République sache faire une offre séduisante, et convaincante une fois négociée.
« Pour ma part, j’essaie donc de contribuer, tant côté français que côté belge, à promouvoir, au-delà du constat à faire partager que l’Etat belge est frappé d’un mal mortel qui peut l’emporter à tout moment, un modèle de réunion de la Wallonie et de Bruxelles à la France qui soit respectueux de leur identité et de leur autonomie, et qui garantissent aux populations wallonne et bruxelloise le maintien des services publics et des protections sociales dont ils bénéficient dans le présent cadre belge. Un modèle qui peut donc prendre appui sur le fait que la République française, République décentralisée comme l’affirme désormais sa Constitution, peut offrir à la Belgique française un statut particulier d’autonomie apte à permettre son intégration progressive et harmonieuse dans l’ensemble français. »
Nous reprenons ici des analyses que Jacques Lenain a publiées sur le site de l’AWF :
1. En 1860, Nice et la Savoie sont rattachées à la France. A bien des égards, il s’agit d’un cas de figure identique à celui de la Wallonie (et de Bruxelles) : https://alliancewalloniefrance.wordpress.com/2012/01/15/un-precedent-nice-et-la-savoie/
2. Le regard de Jacques Lenain sur la « Fédération Wallonie-Bruxelles » : https://alliancewalloniefrance.wordpress.com/2012/01/06/la-fwb-sous-la-loupe-de-jacques-lenain/
3. Sur le tracé des frontières : https://alliancewalloniefrance.wordpress.com/2013/11/27/saint-nicolas-est-wallon/
4. Sur l’avenir de Bruxelles : https://alliancewalloniefrance.wordpress.com/2013/04/21/comment-jacques-lenain-voit-lavenir-de-bruxelles/
https://alliancewalloniefrance.wordpress.com/2013/04/27/bruxelles-ville-internationale/
https://alliancewalloniefrance.wordpress.com/2013/05/18/le-plan-b-francophone-une-chimere/
https://alliancewalloniefrance.wordpress.com/2013/05/29/la-chimere-wallo-brux-ii/
https://alliancewalloniefrance.wordpress.com/2013/06/16/pour-en-finir-avec-le-plan-b/
5. Le débat est ouvert : https://alliancewalloniefrance.wordpress.com/2013/04/09/la-france-et-pas-le-wallo-brux/
“Ces hommes qui ont changé l’univers n’y sont jamais parvenus en gagnant des chefs, mais toujours en remuant des masses.”
Napoléon Bonaparte
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Au départ, j’étais plutôt pour l’union-assimilation (devenir français, point barre), mais vous avez réussi à me convaincre du bien fondé de l’union-intégration (qui aurait l’avantage d’être accepté par un plus grand nombre de wallons)!
Maintenant dans pareil cas, si les français décidaient que c’est « assimilation » ou rien du tout, moi, ça me dérange pas! Cependant, si on peut garder quelques « habitudes » de fonctionnement « à la wallonne », et que les français l’acceptent, alors pourquoi pas…
Mais à condition de devenir français à part entière (carte d’identité française, passeport français, etc…). Je ne voudrais jamais d’une « Belgique française » mais bien d’une « Wallonie française ».
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L’Alsace a bien des particularités (quoique avec la nouvelle région Grand Est, je ne sais pas si elle les a encore) que n’ont pas les autres régions donc je ne voit pas pourquoi ce serait impossible pour la Wallonie, pour le reste, vous devrez accepter la centralisation au fédéralisme.
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En effet, oublions la Belgique et vive la Wallonie
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