Wallonie, réveille-toi !

Par André Dumont

Les déclarations incisives des leaders flamands lors de la célébration de leur fête nationale, le 11 juillet dernier, confirment l’arrivée à son terme de la confrontation communautaire Wallonie-Flandre engagée depuis 1830.

Il est de plus en plus évident que la Flandre est proche de son autonomie. Cette perspective devrait inciter les Wallons à se préoccuper d’urgence de l’avenir de leur région, aujourd’hui plongée dans une situation financière et économique alarmante.

Sous la houlette du Ministre Président wallon, Monsieur Elio Di Rupo, belgicain déclaré, la Wallonie accepte la mainmise financière de la Flandre sur ses forêts, ses terres agricoles, ses hôtels, ses résidences et ses industries : Durbuy, Pairi-Daiza, tout autant que le village flamand des Barrages de l’Eau d’Heure ne sont que la face visible d’une occupation réfléchie et méthodique de notre région.

Monsieur Elio Di Rupo ignore l’identité wallonne, il s’en tient à l’histoire belge du professeur Henri Pirenne. Il n’ignore pas que parmi ses prédécesseurs, Guy Spitaels, Jean-Claude Van Cauwenbergh et Robert Collignon n’ont pas manqué de déclarer la Belgique ingouvernable à l’issue de leur mandat présidentiel. Paul Magnette a identifié la Wallonie en Europe en refusant de signer l’accord économique et commercial, le CETA. Mais devenu Président du Parti Socialiste, il a envisagé une entente avec le Président de la SPA, Conner Rousseau, pour faire un gouvernement avec la NVA sans ignorer pourtant le partenariat NVA-SPA de la Ville d’Anvers. Rappelé à l’ordre par ses militants, il est rentré dans le rang où le silence est d’or. Il a laissé la parole au sémillant Président du MR, Pierre-Henri Bouchez, qui ne cesse d’affirmer sa ligne belgicaine et qui a proposé de refédérer les partis du Nord et du Sud scindés depuis 1970 ! Comment ne pas y avoir pensé plus tôt ?…

La Wallonie ne manque pas d’atouts économiques : ses laboratoires de recherches, ses industries, ses voies de communication routières, ferroviaires et fluviales, ses aéroports et surtout ses ressources naturelles : la pierre, le bois et l’eau. Mais ces dernières sont valorisées par la Flandre. La pierre de nos carrières est utilisée pour endiguer les marées montantes, les meubles fabriqués à Malines sont faits du bois de nos Ardennes et l’eau de nos nappes phréatiques alimente à prix coûtant les consommateurs flamands.

Les administrateurs fédéraux sont en majorité flamands, ce qui est logique considérant nos populations respectives. Ce qui l’est moins, c’est notamment le RER terminé en Flandre, les travaux d’infrastructures portuaires de Zeebrugge et d’Anvers ainsi que l’aménagement de l’aéroport de Zaventem à charge du budget fédéral. Nos députés et sénateurs wallons en sont très conscients mais, préoccupés par leur réélection, ils se gardent d’intervenir pour éviter de provoquer une élection anticipée les privant de leurs mandats. En face de l’impérialisme flamand, un seul a donné sa démission : le sénateur François Perin.

Très soucieux de nos deniers publics, nos mandataires entretiennent sept ministres sans la Fédération Wallonie-Bruxelles, absolument inutile, ces compétences pouvant être reprises par la Région Wallonne du jour au lendemain. En fait, cette Fédération sans revenus fiscaux et non élue est une aberration coûteuse.

Bruxelles, capitale de la Flandre, n’a jamais revendiqué son appartenance à la francophonie. Aujourd’hui multilingue, c’est désormais l’anglais qui y est utilisé comme langue véhiculaire. Bruxelles n’a jamais été solidaire de la Wallonie. Quand celle-ci était prospère, les administrateurs wallons et bruxellois de nos industries se trouvaient à la Société Générale de Banque à Bruxelles pour partager les bénéfices. Quand celle-ci a disparu, ils se sont évaporés dans la nature en emportant la caisse et en laissant à la Wallonie ses terrils et ses friches industrielles.

Si vous traversez la frontière linguistique puis frontière d’état depuis 1962, vous aurez à juste titre, le sentiment de découvrir un pays différent par ses campagnes et ses villes, par la mentalité de ses habitants. De réforme en réforme de nos institutions, la Flandre construit son autonomie et on constate que des décisions prises par nos gouvernants sont d’application en Flandre depuis des mois, si pas des années.

La Wallonie n’a plus de média. Le journal Le Soir, défenseur d’une Belgique unie, nous abreuve jour après jour de culture flamande. Il sera bientôt bilingue. La RTBF n’est pas en reste en nous gratifiant tous les jours de reportages ornés du drapeau noir-jaune-rouge et en nous offrant chaque semaine, le jeudi au JT de 19h30, une édition spéciale consacrée aux « nouvelles de Flandre ». Heureusement, il nous reste les symboles de notre union nationale. La Wallonie républicaine est devenue monarchiste. Le Roi Philippe de Saxe-Cobourg-et-Gotha a placé ses enfants dans une école flamande. Notre équipe de football : « Les Diables Rouges », le maillot aux couleurs nationales orné d’une bouteille de Jupiler-Belgium, soulève l’enthousiasme de ses supporters alors que les joueurs exercent leurs talents à l’étranger. Heureusement, les frites et Manneken-Pis maintiennent intacte notre image pour les visiteurs étrangers. Le lion, symbole du pays, a perdu sa langue rouge en Flandre tout en gardant sa force alors que notre coq wallon a perdu ses ergots et ses plumes.

Une certitude cependant : personne ne pourra reprocher aux Wallons d’avoir cassé la Belgique.

12 réflexions sur « Wallonie, réveille-toi ! »

  1. Je me pose une question en tant que ex-Bruxelloise, comment envisagez-vous l’autonomie de la Flandre ? Le roi qui parle Flamand pour commencer, c’est le roi Albert qui a commencé avec cette absurdité, alors que leur parler est une véritable catastrophe et une honte pour la Belge bilingue que je suis et contre ce que les flamands souhaitent faire. Quelle utopie ! J’ai entendu le roi Philippe faire pareil ce qui m’exaspère. Je tiens à signaler que les Néerlandais dans les médias ou dans les affaires utilisent l’Anglais. Ce qui pour moi est normal. Au moins tous le monde se comprend.
    Cela n’empêche pas de garder sa langue d’origine et de la revendiquer. Comme dans tous les pays.
    Très sincèrement je me demande comment cette scission peut avoir lieu ? Au niveau des lois, de la mise en place et de la destitution de la fonction Royale. Pour le reste de votre article, j’apprends des événements qui me ferait bondir à Bruxelles. J’écoute Vivacité Bruxelles sur internet comme avant 2004, et c’est toujours amusant. 😀

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  2. Madame Antoinette Spaak déclara, il y a belle lurette, que tout pouvait arriver en Belgique mais que cela prenait le temps d’une génération. Hélas, pour les Wallons le temps d’une génération politique s’éternise lamentablement. Que de temps perdu !
    Seule consolation, l’Histoire montre que les soubresauts révolutionnaires, comme leurs suites, prennent autant de temps.
    Mais, pourtant, dans les livres, la durée ne se perçoit pas ainsi.

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  3. Oui mais comment réveiller la Wallonie ?
    En cliquant sur le présent site que peut-on y lire : LE « VOTE SENTIMENTAL » DE 1945 ! Eh, oui !
    Triste épisode d’une longue saga wallonne, de 1912 à nos jours, de clairvoyance, de révoltes oratoires, de manifestations, de rodomontades, de reniements, de pudeurs patriotiques belgophiles, d’hésitations et d’attentisme.
    LA WALLONIE ET LA FRANCE, UNE ÉVIDENCE, mais comment concevoir la paralysie des Wallons alors qu’ils pourraient régler la question belge en toute sérénité avec les Flamands selon le canevas tchèque et slovaque ?
    Les Flamands n’attendent que çà, au point qu’ils manœuvrent en ce sens tout en se déclarent non révolutionnaires.
    Anticipez donc les suites probables de l’actuelle exigence majoritaire communautaire.
    Au parlement de la rue de la Loi, la Wallonie ne représente qu’un petit tiers des voix ! Le calcul est facile.
    Le présent compagnonnage entre la NVA et la VB plus la perte d’influence des « partis traditionnels » flamands, ce qui va réveiller leur branche nationaliste, permet d’entrevoir la suite des événements. Magnette et consorts ne l’on pas vu venir.
    A cela, la jeunesse de Flandre éduquée écoute avec intérêt le message identitaire et nationaliste de Schild & Vrienden (en français « Bouclier et Amis ») et son dynamique fondateur, Dries Van Langenhove, membre du KVHV Gand.
    En Wallonie, il n’existe rien à opposer à ce front nationaliste sauf des « bêlges », des « bisounours », et des idéologues « hors sol », pour rester poli.
    S’il existe effectivement une menace de type bénéluxienne pour la Wallonie, la jeunesse de Flandre n’a cure de cette option.
    Les Wallons sont des ETRANGERS indésirables à l’instar de l’immigré !
    De plus, comme le capitalisme purement belge n’existe plus, la aussi, il n’existe plus de digue face à la marée nationaliste de Flandre.
    Philippe premier et ses enfants scolarisés au Gemeenschap Onderwijs et en Grande-Bretagne n’y changeront rien.

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  4. Attention j’aime la France……. mais la France n’est plus un état souverain.
    Pour qu’elle le redeviennent elle doit quitter l’Europe .🤔

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  5. Me fait penser à la chanson de Souchon…… »rame,rame,rameur,ramez……..on n’avance à rien dans ce canoë…..,l’à-haut on t’mène en bateau………: notre futur hymne…..????

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  6. La Flandre n’a pas besoin d’une séparation nette. Plus facilement et rapidement, la Flandre continue à progresser vers son autonomie de plus en plus large. Une autonomie qui lui donne quasis les statuts d’un état, qui n’est pas officiel, mais qui l’est bien officieusement. Un état officieux qui se renforce grâce à l’union avec la Hollande, afin de renforcer sa position internationale.
    Pire, le tandem Hollande-Flandre garde la main sur les 2 régions Bxl et la Wallonie via l’enveloppe de plus en plus vide « Belgïe » absorbée par cette union néerlandaise.
    Pour rappel, les ambassades belges sont devenues néerlando-flamande-« belge ». Notre politique extérieure est sous influence néerlandaise. Notre armée se néerlandise de plus en plus, comme le prouve l’intervention du général en chef de l’armée néerlandaise, venu à la VRT, exiger l’achat du F35 pour faciliter l’intégration de la force aérienne dans l’armée néerlandaise.
    Le pire, c’est la colonisation néerlandaise de la Wallonie par les néerlando-flamands; Le village néerlandais des barrages de lEau d’Heure, la flamandisation des Ardennes et des zones touristiques wallonnes. La main mise du Boerenbond sur des zones agricoles wallonnes et du Voka sur des zonings wallons n’en sont que quelques exemples.
    La Wallonie s’enfonce et Bxl ajoute une couche en profitant du brol wallo-brux pour, grâce aux médias bruseleer (RTBrux, Le Soir Brux, La Libre Brux et RTLBrux étouffer l’identité wallonne pour bruxelliser la Wallonie afin de profiter des finances wallonnes déjà exsangues, au profit des institutions bruxelloises en faillite. Sans compter qu’aujourd’hui, les CPAS Bruxellois poussent leurs allocataires, souvent immigrés à s’installer en Wallonie, présentée comme un extension de Bxl.
    La question n’est donc plus si la Flandre va se séparer de la Belgïe, mais plus urgent, QUAND la WALLONIE va-t-elle se libérer de la domination flamande et du brol wallo-brux et de Bxl ?

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    1. Oui, C’est toute la question. Toutefois, sur le plan touristique, la présence de Flamands et de Hollandais, comme d’autres nationalités d’ailleurs, réveille certains coins endormis de Wallonie. Depuis des lustres, la Wallonie socialiste n’a malheureusement AUCUNE réelle compétence et stratégie en matière de tourisme. C’est d’un lamentable « fonctionnarisme à la soviétique » malgré l’amabilité et le dévouement individuel des intervenants locaux.
      Toutefois, pour en revenir à votre alarme, une colonie coûte cher et les Hollandais sont avant tout des profiteurs mais pas des payeurs.
      A contrario, la Flandre, par la voix de Monsieur Jambon, propose d’accompagner la Wallonie financièrement afin qu’elle ne s’effondre pas. Mais cette proposition, faussement « altruiste », précède de peu la partie de « poker menteur » entamée entre Bart De Wever et Paul Magnette. Les nationalistes flamands on enfin compris qu’on n’attire pas les mouches avec du vinaigre. Il semble bien que le « deal » sera, comme prévu depuis longtemps par la NVA, je t’achète mon confédéralisme ou je te laisse tomber comme une vieille chaussette.
      Macron-Magnette même dilemme !
      Pour terminer, sans réveil wallon, un autre piège menace la Wallonie: la délocalisation vers la Flandre de ce qui lui reste d’industries.
      Espérons que la crainte d’une victoire électorale du VB pousse Bart à des solutions extrêmes !

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    2. Le Vlaams Belang n’est pas séparatiste… mais colonialiste, c’est pire !

      https://www.rtbf.be/info/regions/detail_plusieurs-drapeaux-flamingants-ont-ete-deployes-par-le-vlaams-belang-a-trois-ponts?id=10548750

      Le plus drôle c’est qu’apparemment, il s’agit d’une réaction à la décision d’un bourgmestre (belgicain) qui voulait leur imposer de pavoiser le drapeau belge à côté du drapeau flamand. Résultat : des drapeaux flamands partout. Les réactions sur la toile sont tout aussi gratinées : les belgicains trouvent des excuses au… Vlaams Belang !

      Notez qu’on n’entend jamais le PTB ni les « antifascistes » en pareil cas, les premiers étant d’ailleurs un sous-marin jaune et noir flamand.

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  7. Et l’Europe dans tout çà ?

    Christian Vanneste, homme politique, ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre, considère que le compromis européen du 21 juillet 2020 n’est qu’une victoire à la Pyrrhus, chacun y trouvant avant tout un avantage économique ET politique auprès de sa population nationale.

    Quant à « l’éternel heureux » Charles Michel, il se félicite sans vergogne que, pour la première fois dans l’histoire européenne, le budget soit lié aux objectifs climatiques et au respect de l’État de droit pour l’octroi des fonds.

    Là, on se rend compte de la « dangerosité » du personnage, ce « Macron-boy » que complimentent les européistes et mondialistes les plus acharnés. Heureusement pour nous, la NVA le défenestra !

    Christian Vanneste croque notre « figure ministérielle nationale » comme un personnage qui incarne l’illégitimité démocratique en étant président du Conseil européen après avoir été Premier ministre de Belgique, un des États les plus mal gérés d’Europe, à la tête d’une coalition baroque où il représentait les libéraux wallons, minoritaire en Wallonie face aux socialistes, et en Belgique face aux Flamands, résume assez bien la situation : l’Europe est un assemblage fragile d’intérêts enduit d’un vernis idéologique progressiste.

    Il espère, nous aussi grâce au VB et à la NVA, que les élections prochaines dans les différents pays vont sans doute permettre aux peuples de faire craquer le vernis face au risque migratoire et de privilégier les intérêts nationaux.

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  8. LA FGTB N’A TOUJOURS RIEN COMPRIS DEPUIS GEORGES DEBUNNE (1968-1982) !

    La FGTB Charleroi dénonce “les négociations actuelles entre le PS et la N-VA” qui déplaisent à la section carolo de la Fédération Générale du Travail de Belgique (FGTB). (7/7, Malik Hadrich 05-08-20)

    La FGTB Charleroi s’oppose fermement à toute réforme institutionnelle “qui amènerait plus de divisions dans notre pays”. “Les premiers éléments qui ressortent des négociations actuelles entre le PS et la N-VA doivent alerter tous les syndicalistes du pays.(sic)
    Pour la FGTB Charleroi, il n’est pas question d’avoir une nouvelle réforme de l’État qui rompt la solidarité entre les travailleurs de l’ensemble de notre pays (sic).
    Ce sont des politiques qui répondent à l’urgence sociale qui doivent être à l’agenda.” “Il faut au contraire parler du refinancement de la sécurité sociale, d’un impôt sur les grosses fortunes,(…) Le social doit être la priorité absolue.  » (sic)

    La FGTB défend l’ensemble des travailleurs (avec ou sans emploi) du pays. Elle ne défend pas les Flamands d’un côté et les Wallons et Bruxellois de l’autre.

    NDLR : Combien d’usine fermées en Wallonie sous les grèves du camarade Georges Debunne ?

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  9. MEME L’ EQUARRISSAGE (AGROINDUSTRIE) ECHAPPE A LA WALLONIE !

    L’équarrissage est l’activité d’intérêt général et sanitaire, devenue une « sous-filière agroindustrielle » consistant à collecter, dénaturer, traiter et valoriser et détruire des animaux morts ou reconnus impropres à la consommation, ou des parties d’animaux impropres à la consommation humaine ; dans un esprit de santé publique. Il assure aussi l’enlèvement et la destruction des « saisies sanitaires d’abattoirs ».

    L’évolution des volumes traités dépend en grande partie de l’essor de l’activité d’abattage dans le pays et de la présence d’industries agroalimentaires travaillant la viande ou le poisson.

    En Wallonie dans les années 1970-1980, il dépasse celui des déchets fournis par les établissements d’abattage, avec un tonnage reçu par les clos d’équarrissage qui a augmenté de 1970 à 1979 pour atteindre de 40.000 à 42.000 tonnes de cadavres au milieu des années 1980.

    En 1984 la Wallonie a fourni 14.274 tonnes de cadavres et déchets aux usines de destruction, soit 20 % de leur matière première mais sur ce tonnage, 9.994 tonnes, soit 70 % du produit destiné à l’équarrissage, ont été transférés vers la Flandre plus équipée en usines de destruction. À la suite de la fermeture de la seule usine wallonne, tous ces déchets sont partis vers la Flandre.

    Evidemment les responsables politiques wallons, dont étrangement les écologistes, ne s’intéressent pas à cette question. S’ils se tournaient vers la France, ils constateraient qu’il y a matière à rentabilité pour des entreprises wallonnes, seules ou en synergie avec des entreprises françaises.

    En France, le juteux marché des carcasses d’animaux :
    – Engrais, combustibles et même biocarburants : quels recyclages pour les animaux morts en élevage ? « Maintenant, on gagne de l’argent : le kilo de cuir se vend même plus cher que le kilo de viande ».

    Aujourd’hui, la situation a bien changé : les stocks sont vides et la réglementation s’est lentement assouplie, permettant par exemple l’utilisation des protéines animales, riches en azote, dans la fabrication d’engrais.
    Et même les cimenteries se mettent maintenant à acheter les farines animales pour leurs propriétés combustibles.

    BIOCARBURANT. Les équarrisseurs disposent en outre d’une nouvelle piste à explorer : les biocarburants. Le numéro un du biodiesel en Europe, Sofiprotéol, s’est ainsi allié à l’équarrisseur Atemax (groupe Akiolis) pour lancer une activité de production de gazole à partir de graisses animales d’ici 2015. Et l’équarrisseur concurrent Sifdda (groupe Saria) a fait de même avec Intermarché pour créer Estener, dont la première usine a été inaugurée en novembre dernier au Havre.

    Ces biocarburants ont d’autant plus de valeur qu’ils devraient compter double dans le taux d’incorporation des carburants, l’Union européenne privilégiant l’usage de matières non destinées à l’alimentation comme ces graisses animales tirées de cadavres qui ne peuvent pas être réintroduites dans la chaîne alimentaire.

    Les « sous-produits » sont devenus des « co-produits », en moins de 20 ans, le marché est donc passé d’une situation où l’on détruisait les ATM à une situation où ils sont valorisés et vendus. Et les collecteurs (équarrisseurs) qui transforment ces produits sont gagnants deux fois : à la collecte des animaux, puisque les éleveurs paient pour qu’on vienne ramasser leurs bêtes mortes, et à la revente des produits tirés de ces carcasses.

    GLISSEMENT SÉMANTIQUE. D’où le glissement sémantique: dans la profession on ne parle plus de « sous-produits » de la viande, mais de « co-produits ». Dans ce contexte, les quatre acteurs (Saria, Atemax, Monnard et Sopa) se disputent la collecte dans les fermes.

    Comme pour la filière BOIS toujours dans les limbes, ne voilà-t-il pas une autre filière à exploiter ?

    Mais, évidemment, telle l’Allemagne au football, à la fin c’est toujours la Flandre qui gagne par l’étourderie belgicaine des Wallons (?)

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