Par Jean-Luc Lefèvre, Jambes (mais rural de cœur)
Une fois encore, une fois de plus, la F.E.B. et la F.E.B.I.A.C. suggèrent une taxe au kilomètre parcouru.
C’est, d’abord, une escroquerie intellectuelle, celle de la confusion mentale, sans doute préméditée, entre « utilisation » et « utilité » du véhicule, deux notions très différentes selon que l’on habite à Hout Si Plou ou à Uccle, quand on sait la déshérence de la première depuis très longtemps en termes de transports en commun avec la bénédiction tacite de la FEBIAC herself.
C’est donc aussi une injustice sociale, une injustice dont ces gens sont d’ailleurs parfaitement conscients dès l’instant où, soucieux de leur bonne conscience, ils nuancent aussitôt leur propos en parlant de « taxe intelligente ». A ce jour, il n’en existe pas et la T.V.A. en est le meilleur exemple.
Aujourd’hui, on incite la population à se rapprocher des centres urbains, pour d’improbables « bonnes » raisons, ce qui autorise certains à cracher sur ces bouseux qui persistent à habiter aux confins des campagnes ! Beaucoup de retraités ont ainsi rallié les centres urbains, qui apprécient toujours de revoir leurs enfants restés à bonne distance rurale. Seront-ils aux aussi, demain, appelés à « participer » à ce marché de dupes ?
Un marche de dupes parce que seraient aussi appelés à comparaître des citoyens qui ne participent pas aux problèmes urbains d’immobilité et de pollution, des citoyens qui concourent aussi à rendre des services (dans l’agriculture, dans le tourisme, dans les administrations, dans l’enseignement, dans le commerce…) sans toujours eux=mêmes recevoir quelque chose en retour ( des transports publics de qualité, des réseaux numériques, des services publics… ) et qui seraient encore davantage pénalisés qu’ils le sont déjà (les accises et taxes des carburants au port des kms parcourus, comme aussi les coûts d’entretien et l’usure du véhicule).
Faudra-t-il, demain, payer une taxe au km pour accompagner un patient en clinique à Chimay, à Bastogne ou à Libramont ? Pour conduire son enfant à l’école distante de plus de dix kms ?
Comment, intelligemment, tenir compte de ces réalités ?
J’en appelle à vous pour rappeler le bien penser à ces technocrates et vous remercie.
Commentaire de l’ A.W.F. : rappelons que la taxe de circulation automobile a été abrogée en France dès l’an 2000.
Monsieur Lefèvre, tout à fait d’accord avec vous. Mais il s’agit bien plus d’une injustice sociale. Il s’agit aussi d’une action agressive à l’encontre des Wallons, essentiellement. Quelles sont les provinces du royaume de Belgique dépourvues de véritables lignes de chemin de fer, de lignes de tram ( j’en ai connu dans tout le Hainaut, aujourd’hui disparues), de véritables lignes de bus ( pas un bus par jour comme à l’époque de la diligence) ? Toutes les provinces wallonnes !
Si vous visitez le musée du chemin de fer sis à l’ancienne gare de Schaerbeek vous pourrez admirer une carte qui permet d’assister à l’évolution du réseau de chemin de fer en Belgique à partir du 19e siècle et à sa disparition après la seconde guerre mondiale.
Une véritable peau de chagrin au désavantage, bien évidemment, des provinces wallonnes !
Certes, certains coins de Flandre isolés subiront une injustice sociale mais j’ai déjà eu l’opportunité de publier sur ce site des traductions d’articles flamands précisant les développements de lignes transfrontalières de transport public entre le sud des Pays-Bas et les provinces septentrionales de Flandre ( Limbourg, Flandre zélandaise et province d’Anvers) destinées à pallier ce problème. Je ne pense pas que tels accords de grande envergure existent entre la France et la Wallonie. Cherchez donc l’erreur et la mauvaise volonté ?
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