Une monarchie est-elle compatible avec le principe de l’égalité des chances ?

Une carte blanche de Jules Gheude publiée sur le site du journal Le Soir.

Du refus du roi Baudouin de signer la loi sur l’avortement à l’avènement au gouvernement fédéral de la N-VA et ses projets séparatistes, le rôle de la monarchie belge paraît de plus en plus illusoire. Et ne cadre plus du tout avec le principe d’égalité des chances qui fonde nos sociétés démocratiques modernes.

d-20180212-3KK406 2018-02-12 19:14:28
« Vous saurez tout sur l’actualité des têtes couronnées. » Ainsi débute une émission télévisée bien connue.

Et les présentateurs de s’extasier sur le raffinement de telle toilette, sur les « progrès remarquables » de tel petit prince ou de telle petite princesse, sur le côté enchanteur de ces vacances en famille passées dans les plus luxueuses stations de ski, sans oublier le souci des souverains pour les causes humanitaires et leur empathie envers « les plus défavorisés ».

N’y a-t-il pas, dans tout cela, quelque chose qui dérange et qui vient contredire, de manière flagrante, ce fameux concept de « l’égalité des chances » dont on ne cesse de nous rebattre les oreilles.

Les migrants, les sans-abri, ceux et celles qui perdent leur emploi, les « petits retraités » sont à mille lieues d’un couple royal qui se plaît à poser sur le célèbre banc de pierre en face du Taj Mahal. Leur quotidien n’est pas celui des palaces de Gstaad ou du Verbier ! Que doivent-ils ressentir lorsqu’un membre du protocole leur explique qu’ils vont rencontrer quelqu’un de la famille royale et qu’il convient d’utiliser les termes de « Sire », « Majesté » ou « Monseigneur » ? Quant aux entretiens, ils se font toujours d’un ton monocorde et artificiel.

Un conte de fée au XXIe siècle ?

Le mariage du prince Harry et de Meghan Markle, le 19 mai prochain, nous est annoncé comme « l’événement de l’année ». Il sera l’occasion, pour les grands couturiers, de manifester leur talent. Le « gotha » défilera, paré de ses plus beaux atours. Devant les postes de télévision, les yeux des « sujets » seront censés s’écarquiller. Mais le conte de fée a-t-il encore sa place au XXIe siècle ?

On sait comment ces familles royales se sont constituées. L’histoire est truffée de récits sanglants où le plus fort s’impose, établit son pouvoir et fait en sorte qu’il soit transmis à ses descendants. Des territoires se sont ainsi formés au gré de spoliations successives, sans que les populations concernées aient eu voix au chapitre.

La fierté du rang

Dans L’Œuvre au noir, Marguerite Yourcenar a cette magnifique formule : « Les princes s’arrachent les pays comme des ivrognes à la terrasse se disputent les plats. »

Et les mariages princiers feront le reste. En 1548, une petite fille de cinq ans et demi, Mary Stewart, reine d’Ecosse, se voit ainsi promise au dauphin de France, âgé lui de quatre ans. Des unions ont même lieu entre membres d’une même famille.

Les titres de noblesse et autres privilèges viennent récompenser et enrichir la caste des courtisans obséquieux.

Dans Le Mariage de Figaro, écrit en 1778 – onze ans avant la Révolution française –, Beaumarchais s’en prend violemment à cette noblesse parasite et imbue d’elle-même. Dans un monologue brillant, Figaro déclare : « Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie ! noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. »

Bien « des têtes couronnées de droit divin » connurent le billot ou la guillotine. Et le sang versé n’était pas bleu, mais rouge !

Un choix imposé

1789-1804 : Il ne fallut que quinze ans après la Révolution française pour que Napoléon se sacrât lui-même empereur, en présence du pape. Le népotisme renaissait. Les membres de la famille entrèrent dans la valse des titres et autres gratifications.

Au lendemain de la défaite de Napoléon à Waterloo, la monarchie fut rétablie en France, mais son principe ne cessera d’être contesté. De droit divin, elle finit par devenir constitutionnelle. La monarchie de Juillet (1830-1848) cédera la place à la Seconde République jusqu’en 1852. Retour à l’Empire (1852-1870) avant l’établissement définitif de la République.

Lorsque le Royaume des Pays-Bas éclata en 1830, le sort de nos contrées fut soumis aux plénipotentiaires européens, réunis à Vienne. Pour l’Angleterre et ses alliés, il était exclu que nous fussions intégrés à la France. L’on opta donc pour une nouvelle monarchie de type constitutionnel, avec, à sa tête, Léopold, un membre des Saxe-Cobourg, oncle de la reine Victoria.

Une fois de plus, le peuple ne fut pas consulté. Même le choix du souverain nous fut imposé.

Question de légitimité

Aujourd’hui, des voix s’élèvent, notamment du côté flamand, pour rendre la monarchie strictement protocolaire. C’est notamment le cas de la N-VA et du Vlaams Belang, tous deux d’essence républicaine.

La question n’est pas de savoir si une monarchie coûte ou non plus cher qu’une république. Les frais de représentation de l’Elysée sont, eux aussi, très importants.

La question est de savoir si la monarchie se justifie encore de nos jours.

A cette question, l’écrivain français Jean d’Ormesson, avait bien répondu. Dans son livre Garçon de quoi écrire, il précisait : « Mon père était ardemment républicain. Le principe monarchique, en particulier, lui apparaissait tout à fait ridicule. L’idée qu’une collectivité puisse assurer son avenir en en remettant la charge à une famille donnée lui semblait folle. Comme à moi. Les institutions monarchiques, au sens bien entendu où les théoriciens de la monarchie les prônent, conviennent plus à mon avis au règne animal qu’à celui de l’homme. »

De son côté, Hugo Claus avouait ne pas comprendre comment un être humain pouvait être supérieur à un autre en fonction du simple critère de sa naissance.

La monarchie est pérenne, quelles que soient la valeur et la compétence des membres qui la composent. « La personne du Roi est inviolable », stipule l’article 88 de notre Constitution. Un Président, lui, est élu démocratiquement, à périodes régulières. Une fois son mandat terminé, il peut faire l’objet de poursuites judiciaires et être condamné.

Grotesque entourloupette

On se souvient de la crise constitutionnelle engendrée par le refus du roi Baudouin de signer la loi de dépénalisation de l’avortement. De façon à permettre la promulgation de la loi, le souverain dut être mis en impossibilité de régner durant quarante-huit heures !

Cette entourloupette grotesque montre bien que le pouvoir législatif appartient au seul parlement. Le roi n’a pas à interférer en la matière, en invoquant un quelconque problème de conscience personnelle.

Faire jouer au Roi le rôle de cachet-tampon est une absurdité, que la Constitution ferait bien de supprimer. Dès lors qu’une loi a été adoptée par le Parlement, sa promulgation devrait être automatique.

Le caractère illusoire de la monarchie belge apparaît également dans le fait que le Roi, qui a juré de maintenir l’intégrité du territoire, s’est vu contraint, en 2014, d’accepter la présence de la N-VA au sein du gouvernement fédéral, tout en sachant que l’article 1er des statuts de ce parti prône l’avènement d’une République flamande. Kafkaïen, n’est-il pas ?

Jules Gheude

Pour rappel, l’A.D.N. de l’A.W.F. est écrit dans le premier article des statuts de l’Alliance Wallonie France intitulé : « PRINCIPES DIRECTEURS »

  1. Principes directeurs
  • L’A.W.F. est un mouvement  citoyen, et non un parti politique.
  • Elle est un mouvement républicain, laïc, démocratique, pluraliste et social qui rassemble, autour d’un même projet, les sensibilités réunionistes présentes dans la société wallonne.
  • Son but est l’intégration de la Wallonie dans la République française selon un projet qui permettra d’emporter l’adhésion d’une majorité de citoyennes et citoyens
  • L’A.W.F. adhère aux principes de liberté, d’égalité, de fraternité tels qu’énoncés dans les Déclarations des Droits de l’Homme et du Citoyen.

6 réflexions sur « Une monarchie est-elle compatible avec le principe de l’égalité des chances ? »

  1. L’analyse de Monsieur Gheude est ciselée.
    Peut-être, pourrait-on ajouter que les monarchies servent, en ce 21e siècle, à détourner le regard et l’attention d’une part non négligeable de la population vers une sorte de « théâtre », constitutionnel certes, destiné à le rassurer et à le fixer dans un cadre politique que les puissants ne souhaitent pas voir bouleversé. Sans parler des effets délétère d’institutions internationales à caractère anonyme telles l’ OTAN et Union Européenne,
    Lorsqu’on compare la Wallonie de 1950, révolutionnaire et républicaine, à celle d’aujourd’hui, anesthésiée dans un mauvais scénario à la Walt Disney, on saisit l’importance perverse du rôle d’une monarchie. Faire rêver et museler !
    Cela dit, tout peut basculer rapidement. Si la monarchie tient une place dans l’architecture institutionnelle d’un pays comme le nôtre, elle ne le tient plus que par la bonne grâce des tenants du système politique et économique. La Flandre républicaine, NVA et V.B. notamment, réveillera, espérons le, la fibre républicaine des socialistes et des libéraux de Wallonie.

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  2. Attention, si pas danger néo-unitariste, suspicion de manœuvre belgicaine et d’opportunisme de certains courants d’affaires en Flandre. Opportunisme commercial par l’emploi du mot « Belgium » pour les exportations ou sur base utilitaire « Le Roi ou la Reine nous ouvrent des portes », etc.

    La culture : clé d’une meilleure compréhension entre les deux communautés

    28 février 2018 | Auteur : Alain Gerlache de Radio 1, la première station de radio généraliste belge publique de la Flandre. Elle appartient au groupe de radio et de télévision public Vlaamse Radio- en Televisieomroeporganisatie (VRT). | Traducteur : Guillaume Deneufbourg | Lu sur Daardaar.

    Répondez franchement : pouvez-vous citer beaucoup de séries télévisées wallonnes ou de musiciens du sud du pays ? Probablement pas. L’inverse est tout aussi vrai : les films flamands sont rarement projetés dans les salles de Wallonie et les groupes musicaux néerlandophones sont tout simplement inconnus au-delà de la frontière linguistique. Mais réjouissez-vous : la Flandre sera l’invitée d’honneur de la prochaine Foire du Livre de Bruxelles. Alain Gerlache est un homme heureux.
    Avec quelque 70 000 visiteurs chaque année, la Foire du Livre de Bruxelles est l’un des principaux événements culturels de la capitale. Lors de la soirée de clôture, les organisateurs révèlent traditionnellement le nom de l’invité d’honneur de l’édition suivante. Après Montréal cette année, ce privilège reviendra donc à la Flandre en 2019. L’annonce est pratiquement passée inaperçue. Pourtant, au-delà de la reconnaissance de la littérature flamande, ce choix constitue une étape importante sur la voie difficile d’une plus grande ouverture et d‘un plus grand respect mutuel entre les communautés de notre pays dans le domaine culturel.
    La culture a été l’une des premières compétences transférées aux entités fédérées. En 1971, les premiers organes de décision des communautés s’appelaient d’ailleurs des « conseils culturels ». Cette première réforme couronnait ainsi le long combat mené par la Flandre pour la reconnaissance de sa langue et de sa culture.
    Malheureusement, une très grande incompréhension subsiste aujourd’hui encore quant aux circonstances de ce chapitre de notre histoire. De nombreux Flamands mettent dans le même sac les classes dirigeantes francophones du XIXe siècle et le wallon lambda de l’époque, qui ne jouissait même pas du droit de vote. La plupart des francophones n’ont pas conscience du caractère hautement émancipateur du combat de la Flandre pendant ces années, qu’ils voient comme une attaque contre la Wallonie et Bruxelles, guidée par l’objectif ultime de scinder le pays.
    Il n’est donc pas étonnant que la culture ait été si longtemps une source de conflits. Alors que les deux communautés entretenaient des relations privilégiées avec de nombreux pays, il a fallu attendre 2012 pour qu’un accord culturel soit signé entre la Flandre et la Communauté française, et trois autres années pour que les deux ministres de la Culture, Joëlle Milquet (Madame Non) et Sven Gatz, ancien membre de la Volksunie, lui offrent une véritable contenance.
    Sven Gatz est d’ailleurs l’un des principaux instigateurs de la présence de la Flandre sur la Foire du Livre de Bruxelles l’an prochain, ce qui démontre qu’autonomie et ouverture ne sont pas des concepts antagonistes, au contraire. Il n’est pas non plus question d’une quelconque forme de néo-unitarisme. Ceux qui ont la nostalgie de la Belgique d’antan seront probablement déçus, mais trois mois avant les élections de 2019 – qualifiées comme toujours de cruciales – on peut néanmoins y voir un signal fort, qui rappelle que la Flandre, Bruxelles et la Wallonie ne sont en rien condamnées à l’indifférence ou à la confrontation.
    N’oublions toutefois pas que cette initiative, aussi louable soit-elle, reste modeste. La Foire du Livre dure quatre jours et la littérature ne demeure que l’un des nombreux constituants de la culture. Les films flamands restent peu projetés en Wallonie, les musiciens néerlandophones y sont toujours inconnus, et les séries télévisées du nord du pays ont bien de la peine à trouver leur place sur les chaînes francophones.
    Nous avons donc encore du pain sur la planche. Mais la culture ne doit jamais être un problème : elle fait inévitablement partie de la solution.

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  3. Une monarchie protocolaire ne changerait rien au maintien de la
    Belgique devenue Belgie. La NVA est devenue un parti belgicain
    comme les autres comme l,a dit Henri Vuye. La suppression
    de la monarchie est essentielle pour préparer enfin la chute
    de ce pays artificiel voulu par l’angleterre pour se vemger de Napolé
    on comme l’a dit le Général De Gaulle. Belgie Barst et la libération
    des deux peuples wallon et flamand

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  4. Comme toujours avec M. Gheude, il y a ce qu’il dit et ce qu’il ne dit pas.

    Pas sûr que la Flandre critique la monarchie au nom du principe de l’égalité des chances.

    Il faudrait établir la généalogie de ce principe-d’égalité-des-chances « avec lequel on nous rebat les oreilles » et qui sert actuellement à accélérer les processus de dissolution des sociétés européennes : néo-féminisme, racisme anti-blanc, gender studies, politique migratoire délirante, etc.

    Le principe d’égalité de chances ne tombe pas du ciel comme une vérité révélée. C’est un principe très libéral, ce n’est même pas la « justice sociale » des vrais socialistes, encore moins la lutte des classes… et c’est surtout un cheval de Troie.

    Si les Flamands critiquent la monarchie, c’est moins au nom du « principe de l’égalité des chances », qu’au nom de leur nation, de la préservation de leur identité, de leur ethnie.

    —>Les migrants, les sans-abri, ceux et celles qui perdent leur emploi, les « petits retraités » sont à mille lieues d’un couple royal

    Un nationaliste Flamand ne mettrait pas sur le même plan un migrant et un Flamand qui perd son travail. Mr Gheude met-il sur le même plan un Wallon et un migrant ?

    Attention ! Egalité des chances ! Il est finalement très drôle de voir que ce concept issu des loges revienne comme un boomerang contre la monarchie belge, elle-même issue des loges. C’est de la dialectique, comme dirait l’autre.

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  5. Peut-on le dire ? Peut-on l’écrire ? M.Gheude est un néo-libéral, pro-flamand, pro-Europe de Brussels, déçu des Wallons qu’il traite plus ou moins ouvertement de fainéants dès qu’il en a l’occasion..

    Il s’était d’ailleurs fait étonnamment recadrer par un journaliste de la RTBF qui lui avait aimablement rappelé que ce n’était pas de la faute des Wallons si le port d’Anvers se trouvait en Flandre, ce qui attirait considérablement plus de richesses au nord qu’au sud.

    Tout ça pour dire qu’il faut toujours préciser d’où on parle, comme on disait dans les années 70.

    Et comme on va me retourner la critique…

    1. En fervent lecteur de Joseph de Maistre, je n’ai rien a priori contre le principe monarchique… L’ennemi, c’est le Belgium et l’idéologie melting-pot-gloubibelgo qui lui est consubstantielle depuis 1830.

    2. Toutes les monarchies européennes ont signé le Traité de Maastricht et les traités d’abdication de la souveraineté au profit de l’ouverture des frontières. La monarchie a vécu. Ce principe ne défend plus les peuples d’Europe. Viva King criaient les migrants en arrivant chez nous. (un scoop de La Meuse)

    2. Personnellement, je soutiens le réunionisme, *quelle que soit la personne qui le porte*, parce que nous ne sommes pas assez nombreux pour nous permettre de nous atomiser en chapelles. Mais soutenir un mouvement n’implique pas d’abdiquer ses propres idées .

    Je soutiens, mais je n’adhère pas et je n’espère pas non plus que l’AWF me soutienne.

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  6. En relisant un article traitant de la révolution de 1830 (Wikipédia) les phrases suivantes se révèlent intéressantes parce qu’elles pourraient s’écrire aujourd’hui :

    « L’idée d’une Belgique indépendante était absente selon Logie. Jean Stengers affirme que la majorité des Belges souhaitaient obtenir un régime d’autonomie nationale (similaire à celui qu’ils connaissaient sous la maison d’Autriche), mais il insiste sur le peu d’effort entrepris par la population pour atteindre cet objectif. La population resta en effet résignée et apathique. Pour Hasquin, s’il y eut des partisans de l’indépendance nationale, ils restèrent extrêmement silencieux, très peu nombreux et isolés. »

    Cela ressemble nettement à l’impression actuelle (résignée et apathique) et, de plus, si on remplace « la maison d’Autriche « par Bénélux », le concept (régime d’autonomie nationale) tient toujours. Etrange !

    Ce qui ressemble encore à l’actuelle  » prudence politique et diplomatique  » de la France face à ses séculaires ennemis et adversaires s’observa en 1830 :

    « A la suite de la révolution de juillet 1830 en France, des troubles éclatent en Belgique pour obtenir la « séparation » de l’actuelle Belgique du Royaume des Pays-Bas. Le 3 février 1831, le duc de Nemours, fils de Louis-Philippe 1er, est élu roi des Belges par le Congrès belge, mais IL REFUSE LE TITRE POUR EVITER D’ INDISPOSER LES BRITANNIQUES. ( La couronne. Le blog de soutien à la Famille royale de France).

    On croirait lire la presse actuelle…

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