Par Roland Douhard
Ce billet, daté du 3 février 2018, est pour nous l’occasion de rappeler que Roland Douhard, qui fut l’un des premiers, de ce côté-ci de la frontière, à soutenir l’action d’Emmanuel Macron, livre habituellement ses impressions sur un blog personnel, voire intime, intitulé Le coin de vue.
En France, depuis l’arrivée en responsabilité d’Emmanuel Macron, en mai 2017, on assiste à un double phénomène. Les partis d’opposition, gauche et droite réunies, se distinguent par une évanescence existentielle ainsi qu’une indigence programmatique. Mais, ailleurs, dans la presse et sur les réseaux sociaux, les tribunes d’intellectuels de premier et second plans se multiplient pour tailler un costume rapiécé au nouveau président. Les critiques en tous genres fourmillent et s’adonnent à une sorte de défoulement de l’entre soi. C’est leur droit et c’est leur rôle. L’intellectuel, au sens gramscien du terme, a un rôle d’analyse critique à proposer à la société et au politique. L’idée étant qu’une production d’idées, en phase de complexité, confrontée au débat démocratique collectif, vaut mieux qu’une idéologie cambrée dans le déni du réel et le dogme. Problème, trop d’intellectuels s’arrogent le monopole de la vérité et jugent l’action « des mains sales » – celles et ceux qui mouillent leur chemise en charge de la gouvernance – du haut de leur irresponsabilité. Si la saine et salutaire déconstruction du discours politique n’est plus qu’une posture de destruction, alors, elle devient toxique pour la recherche de solutions, le plus souvent hétérogènes, ni noires ni blanches, mais grises, et dont l’atteinte n’est jamais acquise d’avance. Rien de plus difficile que de plier la réalité à son désir, espérons-le, sincère, d’œuvrer au bien commun de l’humanité. L’esprit critique de tout un chacun, nécessaire et légitime, ne peut s’exonérer du travail de responsabilité.
Je suis bien d’accord avec ce texte. Merci M. Douhard
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Opposer ceux qui exercent le pouvoir, qui plongent la main dans le cambouis et ceux qui, comme tous les citoyens responsables (en ce compris durant l’intervalle qui sépare deux scrutins), comme, plus souvent, les « académiques » du haut de leur chaire, peut avoir sens quand la posture de ces derniers n’est plus que de destruction…, mais cela ne peut suffire. Car l’exercice du pouvoir, quel qu’il soit (politique, social, économique, spirituel…) ne sera jamais une sorte d’immunité contre la saine critique, celle qui porte sur les moyens mis en œuvre pour exercer ce pouvoir: sont-ils proportionnels aux buts poursuivis? Quant aux objectifs poursuivis, même par un personnel politique légitimement élu, sont-ils toujours moralement justifiables? En ce qui me concerne, je ne perçois aucun esprit destructeur derrière celle ou celui se pose pareilles questions. Y déceler a priori une quelconque posture destructrice serait au contraire abdiquer et, pire encore, dénier à autrui toute mission citoyenne.
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Les intellectuels patentés demeurent des personnages toujours intéressants à écouter mais, quant à les suivre aveuglément, il faut parfois mieux laisser agir le « bon sens populaire ».
Voici d’ailleurs un exemple concret venu d’Allemagne, le « paradis » que les « Germains d’Europe » veulent nous imposer comme si la Seconde Guerre Mondiale perdurait…
A Essen, la soupe populaire ne veut plus servir que des Allemands
• Par Nicolas Barotte Publié le 23/02/2018 à 18:33
• • Correspondant à Berlin du FIGARO
Révélée cette semaine, la décision de refuser la distribution de nourriture à de nouveaux réfugiés étrangers, effective depuis janvier, a immédiatement fait scandale.
• Entre les pauvres allemands et les pauvres étrangers, la soupe populaire à Essen a décidé de choisir. «En raison de l’augmentation du nombre de réfugiés au cours des dernières années, la proportion de citoyens étrangers parmi les personnes servies est montée à 75%. Pour permettre une intégration sérieuse, nous sommes obligés, pour l’instant, de n’accueillir que des personnes avec un passeport allemand», explique l’organisation, la Tafel en allemand. Annoncée en décembre, la mesure est devenue effective en janvier. Révélée cette semaine par la presse allemande, la décision a immédiatement fait scandale.
• «Nous voulons que la grand-mère allemande puisse continuer à venir»
• Jörg Sartor, responsable de la soupe populaire de Essen
• Les autres soupes populaires d’Allemagne se sont désolidarisées, à l’image du président de l’organisation fédérale: «Il est très clair que l’urgence sociale doit l’emporter sur l’origine», a expliqué Jochen Brühl. «Ce signal d’alarme à Essen n’est pas compréhensible», a-t-il critiqué. Le gouvernement de Westphalie-Rhénanie du Nord a aussi pris ses distances: «C’est le niveau de pauvreté qui doit être décisif» dans l’accueil, a déclaré le ministre de l’Intégration Joachim Stamp (FDP). Pour bénéficier des services de la Tafel, il est nécessaire de s’inscrire et de justifier de sa situation, par exemple en étant bénéficiaire du minimum social.
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• Les responsables locaux de la soupe populaire d’Essen se sont défendus en expliquant que la mesure n’était que temporaire et que les étrangers qui fréquentaient déjà l’endroit pouvaient continuer à venir. Il n’est pas question pour eux de revenir sur leur décision: «Nous voulons que la grand-mère allemande puisse continuer à venir», a expliqué aux médias allemands le responsable de Essen, Jörg Sartor, en pointant du doigt le comportement de certains réfugiés: «manque de respect envers les femmes» ou encore «bousculades» dans les files d’attente. A l’entendre, certains demandeurs d’asile se comporteraient en «profiteurs». Avant la crise migratoire de 2015, les étrangers ne représentaient que 35% de la population aidée. Aujourd’hui, quelque 6000 personnes fréquentent la Tafel à Essen, les trois-quarts relevant de l’asile.
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• Si Essen a choisi une mesure radicale et largement critiquée, d’autres associations connaissent une situation d’urgence similaire. A Dortmund, par exemple, il n’est plus possible de s’inscrire: les services de la soupe populaire ont atteint leurs limites.
• En Allemagne, le taux de pauvreté demeure élevé à 19,7% de la population. Parmi les populations d’origine étrangère, le taux atteint presque 30%. Faute de pouvoir s’intégrer sur le marché du travail, que ce soit en raison de la langue ou de la qualification, les réfugiés arrivés en Allemagne depuis 2015 sont concernés en premier lieu: 70% des Syriens se trouvaient l’année dernière au chômage, selon des chiffres de l’Agence pour l’emploi.
Intéressant, n’est-ce pas ?
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