Par Georges-Henry SIMONIS
« La Wallonie doit sortir des clivages stériles pour relever la tête. Fièrement et d’urgence. Elle n’a plus le choix. »
J’emprunte cette phrase à l’article de Olivier MOUTON, journaliste au Vif/L’express, qui propose avec intelligence et grand talent une thérapie de choc pour la Wallonie (n°24 du 03.11.17). J’ai l’impression que, depuis quelques mois, le temps s’est arrêté et que rien ne se dessine à l’horizon de la Belgique. Il y a un an, j’avais écrit une petite plaquette sur « l’après-confédéralisme belge », où j’espérais des pistes structurelles nouvelles pour la Wallonie et pour Bruxelles, notamment au prix d’un élargissement de la majorité gouvernementale de l’époque.
Certes, il y a eu un changement de majorité impromptu en Wallonie, les méandres liés à PUBLIFIN et son contexte provincialo-affairiste, ou encore le samu-social de Bruxelles : tout cela n’a pas éclairé le tableau !
Certes, il y a eu des progrès en matière de bonne gouvernance.
Il y a eu aussi des proclamations incantatoires sur la nécessité d’approfondir ou d’élargir le plan Marchal et d’accélérer le redressement de la Wallonie, mais rien de bien neuf. On dirait qu’il n’y a plus d’horizon ni de ligne de mire.
Rien de très visible sur les réformes institutionnelles : sénat, provinces, monarchie protocolaire, intercommunales. On pouvait les croire imminentes.
Rien sur la Fédération Wallonie-Bruxelles, malgré les disfonctionnements criants, et la nécessité de rapprocher enseignement et formation du monde des entreprises.
Rien sur l’élargissement de Bruxelles aux 25 communes, et à de nouvelles institutions régionales bruxelloises cohérentes.
Rien sur les conflits communautaires omniprésents : RER, SNCB, Zaventem, matériel militaire, politiques commerciales internationales des régions…
Le fédéral n’est pas en reste si on s’intéresse à la déstructuration organisée de la Justice, à l’absence d’indemnisation juste des victimes des attentats criminels, ou encore au manque de coordination des services de renseignements…
En outre, des échéances électorales se profilent, avec les risques de particratie étroite et de mainmise excessive des présidents de partis comme on l’a vu cet été. Cela n’augure rien de bon pour des réformes structurelles dûment et calmement raisonnées.
Je retiens de ces derniers mois la conviction que les solutions dépendent largement des pouvoirs régionaux.
En Wallonie, et sans doute à Bruxelles aussi, peut-être faut-il s’inspirer de la nouvelle philosophie politique à la française surmontant les clivages anciens… Mais il y a peu de chance de voir en Wallonie un front commun associant socialistes, libéraux, écologistes, et autres…
Un débat en profondeur sur l’avenir de la Wallonie risque de ne pas exister au sein du monde politique francophone.
Ne faut-il pas dès lors rendre la parole aux citoyens ?
Les gens sont inquiets, et souvent à juste titre, de la précarité dans laquelle ils sont contraints de vivre, et des menaces qui planent sur leur avenir et celui de leurs enfants.
Pour redonner une ligne directrice à la Wallonie, revendiquons du Gouvernement et du Parlement de Wallonie l’organisation rapide d’états généraux de Wallonie.
Ce sera aussi pour nous, Alliance Wallonie France, citoyens qui ont fait le choix d’une intégration à la République Française tout en maintenant une certaine autonomie régionale wallonne, de faire entendre nos voix.
Tel est l’horizon nouveau que nous proposons avec conviction à la Wallonie pour Demain.
Et tant mieux si la région de Bruxelles, engluée dans le maintien d’une sorte de Fédération Wallonie/Bruxelles, réalise aussi des états généraux de Bruxelles.
Qu’en pensez-vous ?
G-H Simonis 04.11.17
Tout à fait d’accord avec vous , Monsieur Simonis, « La Wallonie doit sortir des clivages stériles pour relever la tête. Fièrement et d’urgence. Elle n’a plus le choix. » (Olivier MOUTON, journaliste au Vif/L’express, (n°24 du 03.11.17). Pour les lecteurs de l’AWF qui ne seraient pas abonnés au « VIF », il peuvent trouver le texte sur le site du GEWIF (Cette entrée a été publiée dans A classer le 03/11/2017 par mro.).
« Pour redonner une ligne directrice à la Wallonie, revendiquons du Gouvernement et du Parlement de Wallonie l’organisation rapide d’états généraux de Wallonie. Ce sera aussi pour nous, Alliance Wallonie France, citoyens qui ont fait le choix d’une intégration à la République Française tout en maintenant une certaine autonomie régionale wallonne, de faire entendre nos voix. »
Sauf erreur, Monsieur Willy Demayer, bourgmestre de Liège, n’a-t-il pas déclaré son intention d’organiser en « sa bonne ville » un congrès réservé aux socialistes wallons ? Si c’est le cas, pourquoi n’en profiterait-il pas d’entrer dans l’ Histoire de la Wallonie en organisant un Congrès wallon en réplique à celui de 1945 ?
Après le « vote sentimental » et le « vote de raison » (il faudrait écrire de déraison), la Wallonie ne souffre-t-elle pas depuis beaucoup trop longtemps ? Le fédéralisme, présenté par feu Fernand Dehousse, comme « la forme vraiment raisonnable du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », ne montre-t-il pas un état de faillite politique, intellectuel et économique ?
Cette voie supposée raisonnable fut définie avec émotion par l’écrivain Charles Plisnier comme l’expérience ultime de vie en commun dans le cadre belge. Nous y sommes, TERMINUS !
Bien évidemment à l’époque, comme aujourd’hui, certains effrayés par la force et la radicalité du sentiment wallon s’indignèrent. L’indignation, cela permet de tout bloquer sans preuve. Navré, les « effrayés » ont toujours tout faux. Comme le disait Churchill : ils cumulent le déshonneur et la guerre ! Ils portent avec l’Etat belge la responsabilité d’avoir délaissé la Wallonie au profit de Bruxelles et de la Flandre. Sans oublier, entre-temps, la création de Bénélux, en 1948, destiné à minoriser définitivement les Wallons face à cette union pan-néerlandaise.
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Exemple criant, lire ci – dessous, ce n’est pas ainsi que Charles Michel ( ou un autre politicien wallon) défendra la Wallonie !
Le Benelux veut jouer un rôle positif dans l’avenir de l’UE
Réunis ces jeudi et vendredi en conseil européen à Bruxelles, les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays membres de l’Union européenne (hors Royaume-Uni) ont plaidé pour l’unité de l’UE sans toutefois exclure d’avancer à plusieurs vitesses. Les trois Premiers ministres de Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg – Charles Michel, Mark Rutte et Xavier Bettel – ont présenté un front uni, plaidant pour des coopérations renforcées dans les domaines où c’est possible, à l’image de la zone euro ou de l’Espace Schengen. Le Benelux veut notamment parler avec des pays d’Europe de l’est, comme la Pologne, qui ont une autre vision sur l’avenir de l’Europe.
Flandreinfo.be ven. 10/03/2017 – 18:06 http://deredactie.be/cm/vrtnieuws.francais
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