Y a d’la rumba dans l’air…

Par Georges-Henry Simonis

A juste titre, on se préoccupe grandement en Belgique du remplacement des avions de combat devenus trop vieux : des F16 américains, choisis à l’époque de préférence aux Mirages français. Militaires, politiques, industriels, financiers  s’en donnent à cœur joie. La presse aussi. De même que les spécialistes de l’éthique internationale et de la paix dans le monde.

Ni la Flandre indépendantiste, ni la Wallonie rattachiste ne peuvent rester étrangères aux débats. Quoi qu’en disent la Libre Belgique, le Premier Ministre, ou les ténors belgicains bien connus, la Belgique continue de se déliter.

Osons un comparatif entre les forces armées belges et françaises (chiffres wikipedia) :

Terre : Belgique 11.000 h/f et France : 120.000(h/f)

Mer : 1.500 (10 bateaux) et 43.000 (80 bateaux)

Air : 6.100 (68 avions ?) et 56.100 (874 avions)

Total : environ 30.000 et 200.350

La marine belge compte 2 frégates achetées aux Pays-Bas en 2005,  5 chasseurs de mines, 2 patrouilleurs, 1 navire de commandement : pourquoi ne pas la rattacher complètement à la marine néerlandaise avec qui des accords de coopération quasi complets existent déjà ? ça ressemble à une évidence géographique, et même historique (il n’y avait pas de marine belge en 1830…), qui engendrerait d’importantes économie.

Quant à l’armée de l’air belge, vu l’exiguïté du territoire, la sagesse la plus élémentaire serait d’intégrer ses quelques avions et hélicoptères aux 275 avions de combat qui existent en France. Dans une perspective européenne de défense, des accords de coopération internationale apparaissent comme plus que jamais nécessaires et souhaitables. Il faut dès lors profiter de l’ouverture exceptionnelle que fait la France sur le plan économique, et avoir le courage politique de choisir l’avion français de préférence à l’avion « made in Trump »

4 réflexions sur « Y a d’la rumba dans l’air… »

  1. Oui, mais voilà, la Flandre orangiste œuvre pour l’union avec la Hollande. Ils ont décidé d’intégrer progressivement la force aérienne dans l’armée néerlandaise et pas dans l’armée française. Et l’armée de terre suivra. Le commandant de la force aérienne néerlandaise, le général Alexander Schnitger, est venu à la VRT plaider pour que la Belgique achète les F35, le choix des Pays-Bas, car dit-il « «cela facilite l’intégration ». Et il a ajouté : « Pourquoi ne pas faire tout simplement de deux relativement petites forces aériennes une seule grande ».
    (http://deredactie.be/cm/vrtnieuws.francais/Politique/1.2667546).
    Le pire c’est que l’indépendance de la Wallonie et plus encore le rattachement de la Wallonie à la France, ne sont plus des options que la Flandre toute puissante pourrait autoriser à la Wallonie.
    Pourquoi ?
    Parce que la Flandre et la Hollande, en manque d’espace, et menacées par la montée du niveau de la mer, veulent garder la main sur les territoires wallons. Pas question donc de laisser s’échapper la Wallonie.
    Ce qui n’est pas, par contre le cas des Wallons, qui dans la confédération néerlandaise, (et déjà maintenant), seront des citoyens de seconde zone, des parias même dans leur Wallonie où ils finiront par ne plus y être chez-eux.
    Voilà le destin que la Flandre est en train de nous construire !
    Mais jusqu’où les Wallons accepteront-ils de s’humilier ?

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  2. Monsieur Simonis, non seulement vous possédez le chic du choc mais encore vous placez le doigt là çà fait mal. « Y a d’la rumba dans l’air » et il y en aura assurément vu la mise sous pression de « l’ami » Charles Michel par le Président Macron. La Flandre indépendantiste pointe lourdement la face communautaire du remplacement des F16 (Doorbraak, F16’s aan vervanging toe, communautaire rel in de maak ?, Theo Lansloot 16/10/2015). Les éditorialistes du Mouvement flamand, moins toursiveux que les politiques, admettent que si les Wallons souhaitent acheter des Rafales pourquoi les Flamands ne pourraient-ils pas acheter selon leurs choix ? (logique !). La Wallonie rattachiste se doit donc de faire entendre sa voix alors que les « élites et gouvernants » restent au balcon. D’autant que, fort heureusement, « (…) la Belgique continue de se déliter ».
    Vous posez la question d’importance : « (…) pourquoi ne pas rattacher complètement la marine belge à la marine néerlandaise (…) ? » Certes « ça ressemble à une évidence géographique, et même historique qui engendrerait d’importantes économies » (pas de marine militaire avant la création de la section belge par Victor Billet en Grande-Bretagne en 1942), Mais, que faire des équipages Wallons ?
    Ne pourraient-ils choisir entre demeurer au service des héritiers de l’Amiral Michiel de Ruyter ou choisir les vaisseaux des héritiers de Surcouf ou de Jean Bart au sein de La Royale ? La Marine Nationale utilise les même chasseurs de mines Tripartite; le commandement de la zone maritime Manche et Mer du Nord est basé à Cherbourg ( autre chose que Den Helder…) et elle engage selon les mêmes critères. Ne pas perdre de vue que les navires et les installations portuaires « belges » sont de facto flamands. Les ports d’Antwerpen et de Zeebrugge, le Musée de l’Afrique à Tervuren, sont belges pour les investissements et flamands pour les retombées financières et le titre de propriété…Les belges ne l’ont toujours pas compris !
    Quant à la force aérienne belge, elle s’organise selon ses maîtres flamands à l’heure de l’OTAN et ceux-ci ne conçoivent pas vos appels « à la sagesse la plus élémentaire ». Ils font tout pour se rapprocher des Néerlandais et ils n’ont cure de la « (…) perspective européenne de défense, (…) ». Une escadre aérienne française se compose de 18 à 24 appareils. Aux experts wallons d’établir le nombre de Rafales à baser à Florennes. Cela permettrait d’insérer cette base wallonne dans le dispositif français de défense. Aux Flamands d’établir le nombre de F35 à acheter en tenant compte des désidératas néerlandais afin d’inclure Kleine-Brogel dans le dispositif néerlandais de défense. Rien d’alarmant, personne ne quitte l’OTAN !
    La présente problématique contient en germe la régionalisation de l’armée belge. Inconcevable et horrifiant ! Non évidemment puisque toutes les armées de l’OTAN ne connaissent plus la conscription nationale et citoyenne (Valmy, c’est fini !) mais bien la « professionnalisation » soit une forme officielle de « mercenariat ». Voilà qui ouvre des perspectives plus qu’intéressantes ! « De l’audace, encore de l’audace et…de l’imagination !
    Pour Vincent Dujardin, professeur d’histoire contemporaine à l’UCL, « L’armée est importante pour notre sécurité mais aussi notre image à l’étranger ». (…)  » (…) « l’armée est l’instrument d’une politique. Vous n’avez pas de politique étrangère si vous n’avez pas aussi une politique de défense (…) (Défilé du 21 juillet: RTBF La Première Publié le vendredi 21 juillet 2017 à 10h27). Si cela vaut pour les Belges cela doit valoir aussi pour les Wallons et les Flamands qui détiennent déjà des compétences importantes en matière de politique étrangère. Compétences qui n’attendent que de se développer !
    Ce serait aussi oublier qu’au cours des siècles, les Wallons ont constitué des unités militaires d’élite, au service de nations étrangères. « Aux XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles, les régiments wallons ont contribué, pour une large part, à faire connaître le nom de Wallon à l’étranger » (Félix Rousseau, La Wallonie, terre romane – Namur, ville mosane). Au XVIIIe siècle, des Wallons servaient à la fois l’Empire espagnol, l’Empire d’Autriche, les Provinces-Unies et le Royaume de France. Au XIXe, on les retrouve au service de l’Espagne, de l’Autriche, dans les armées de la République française puis du Premier Empire et dans les rangs de l’armée hollando-belge à Waterloo (Histoire militaire des Belges, vicomte Charles Terlinden, La Renaissance du Livre, Bruxelles,1966).
    Voilà qu’en l’année 2000, « Pour ne pas briser l’équilibre Flamands-Wallons, le Ministre Flahaut est prêt à enrôler des étrangers. » (…) Il est de plus en plus difficile de recruter des soldats en Flandre, le ministre de la Défense voudrait supprimer les quotas dans une armée qui doit être composée à 60 % de Flamands et 40 % de Francophones. (…) Mais «Toucher à la répartition dans l’armée, c’est toucher à la clé de voûte de la Belgique. (…) On commence par l’armée et on continue avec le reste», estime le politologue flamand Kris Deschouwer. (…) « (…) Il manque (…) «Des soldats de base, mais aussi des informaticiens, des médecins, des ingénieurs», reconnaît le syndicaliste militaire Emmanuel Jacob. Le ministre de la Défense estime qu’« il serait ridicule de refuser des soldats wallons ». Mais pour les Flamands, (…) cette mesure touche une corde très sensible. (..) Le ministre francophone a pensé enrôler des étrangers « européens et non européens», (…) Selon lui, cela «pourrait préfigurer la future armée européenne». (…) Les Flamands sont moins réticents à cette solution qu’à une éventuelle surreprésentation des Wallons. (Sophie PERRIER — 8 novembre 2000 à 06:18 – Libération).
    Alors, dans un confédéralisme intelligent, avant de parler d’indépendance, ne serait-il pas judicieux de donner à la Flandre et à la Wallonie le droit de choisir leur propre politique de défense ? Dans le cadre de l’OTAN bien évidemment. Mais, il faut toutefois éviter les débats creux et coincés au Parlement. Un moyen subtil, qui devrait plaire aux Flamands adeptes de l’entreprise privée, (ne vivons-nous pas au pays du surréalisme) consisterait à transformer l’armée belge, département public de la défense, en une société militaire privée (SMP) de type société anonyme. l’Etat belge deviendrait le client de l’armée qui lui fournirait des services dans le domaine de la sécurité et de la défense. L’état-major se transformerait en conseil d’administration (organe propre aux sociétés anonymes publique ou privée). Le lieutenant général, chef de l’armée, porterait le titre de Président du conseil et ses officiers supérieurs celui d’administrateurs. Les grandes unités deviendraient des entités de production de services. Des sociétés militaires privées existent en nombre aux USA et ailleurs dans des pays membres de l’OTAN. Il ne s’agirait pas exactement de mercenaires mais de contractuels au service de l’Etat belge comme sous l’Ancien Régime. L’intérêt de cette « astuce » résiderait dans la possibilité de se séparer d’une « unité de production de service » sans justification alors qu’envisager la régionalisation ferait hurler d’horreur les Belges et les hypocrites qui se cachent derrière cette étiquette. Il ne faut pas oublier qu’il existe en Belgique un précédant d’importance, largement ignoré par le bon peuple, la « Banque nationale de Belgique », société anonyme donc privée ! A partir de 1830, feu la Société générale de Belgique assura la fonction de banque centrale. La Banque nationale de Belgique fut créée le 5 mai 1850 sous la forme d’une société anonyme. Le capital social de la Banque est détenu à 50% par l’État belge. Les 50% restant sont cotées sur le marché Euronext Brussels. S’agirait-il d’une hérésie ? Pas du tout, au Québec, plusieurs établissements et institutions publics sont administrés par des conseils d’administration. Ces conseils peuvent être nommés par le gouvernement ou être élus en partie par la population. En conclusion : pourquoi pas l’armée qui se conçoit et se gère d’ailleurs comme une entreprise.

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  3. D’accord avec TOUS les arguments de Monsieur Claude ROLAND. Certes, sur le long terme les terres en Wallonie intéressent les Bataves, experts depuis des siècles (le Waterstaat, Etat dans l’Etat) en matière d’inondations. Mais l’Europe les aidera que la Belgique existe ou disparaisse. Toutefois, la question fondamentale se pose à la fin du billet : « Voilà le destin que la Flandre est en train de nous construire ! Mais jusqu’où les (politiques) Wallons accepteront – ils de s’humilier ?
    Mais, oui, bien évidemment : S’aplatir ou ne pas s’aplatir, telle est la question ?
    Le 19 september 2017, Herman Matthijs a écrit l’article suivant sur le site de Doorbraak, officine importante du nationalisme flamand:
    De F-35: koop van de eeuw? Le F-35: l’achat du siècle ?
    En paragraphe 4 de l’article, l’auteur pose la question communautaire :
    De taalgrens
    Uiteraard is er ook een communautaire zijde aan dit dossier. Iedereen weet dat de twee toonaangevende Franstalige politieke partijen (MR en PS) goede contacten hebben met Parijs. Hier wordt zeker gepleit om de Franse Rafael aan te kopen. Een dergelijke koop bindt de Belgische militaire politiek dan aan Frankrijk. Dan blazen we ook de bruggen op voor een Benelux-samenwerking. Bovendien stelt zich de vraag of een Franse aankoop politiek verkoopbaar is in Vlaanderen ? Of gaan we er een confederale deal maken? We kopen Rafael’s voor de basis te Florennes en laten de Vlamingen kiezen voor Kleine Brogel/Peer.

    La frontière linguistique
    Bien sûr, il y a aussi un côté communautaire dans ce dossier. Tout le monde sait que les deux principaux partis politiques francophones (MR et PS) ont de bons contacts avec Paris. Dans ce cas on plaidera certainement pour l’achat du Raphael français. Une telle vente liera la politique militaire belge à la France. Ensuite, nous ferons sauter les passerelles d’une coopération Beneluxienne. En outre, la question se pose de savoir si un achat français est politiquement acceptable en Flandre ? Ou allons-nous faire un accord confédéral ? On achètera des Rafales pour la base de Florennes et on laissera les Flamands choisir pour la base de Kleine-Brogel / Peer.

    Si nous étions le 1er avril la phrase suivante : « les deux principaux partis politiques francophones (MR et PS) ont de bons contacts avec Paris. » provoquerait un éclat de rire général. Comment un nationaliste flamand peut-il craindre le MR et le PS (sans oublier le CDH et les écolos) qui ne se dégagent pas d’un « belgicisme bénéluxien » assumé depuis des lustres ? Personne ne frémit plus à l’idée de : « les bons contacts avec Paris des amis belges ». Même les Français n’y font plus guère attention depuis Jacques Chirac.
    L’Histoire montre, malheureusement, qu’à l’exception d’une minorité activement pro – France, les wallons se glissent aisément dans la citoyenneté française pour autant que la France prenne l’initiative de les englober dans ses frontières. Si la France ne bouge pas, les Wallons attendent (en râlant comme des Gaulois, bien sûr) que le train de l’Histoire s’arrête dans leur gare. Et, le drame, la France (malgré ses ogives nucléaires) osera-t-elle encore braver l’Europe et déplacer sa frontière septentrionale jusqu’à la frontière linguistique ? Entendez-vous déjà les hurlements de « vierges effarouchées » de ceux qui nous dirigent à Bruxelles et à Namur

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  4. Petit rappel mémoriel à tous ceux qui connurent le « Carrousel fouronnais ». Tenez bien le pompon, çà va tourner et encore tourner…

    Remplacement des F-16: vers un avis négatif de la Défense sur l’offre de Paris
    Le Vif
    27/10/17 à 06:24 – Mise à jour à 06:23
    Source: Belga
    La Défense s’apprête à rendre, à nouveau, un avis juridique négatif au gouvernement, au sujet de l’offre française de « partenariat stratégique » fondé sur l’avion de combat Rafale, dans le dossier du remplacement des F-16 de l’armée, a appris L’Echo à bonne source. Le quotidien rapporte cette information vendredi. ( suite sur le site du Vif ou dans l’Echo)

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