Georges-Henry Simonis réagit à l’article précédent.
Je me réjouis vivement de l’analyse de Laurent BURTON dans le bulletin de Chaudfontaine sur l’utilité de rationaliser l’arrondissement du Grand Liège.
Le professeur de sociologie Claude JAVEAU me disait récemment qu’il envisagerait bien le rattachement de la Principauté de Liège à la République Française… Au-delà de la boutade, cela m’arrangerait bien dans la mesure où le sud de Charleroi, où j’habite, était jadis largement principautaire… Il s’y tisse d’ailleurs des liens nouveaux, de Charleville à Charleroi, par-delà les frontières provinciales anciennes qui ne correspondent plus au vécu des habitants.
J’avais évoqué la question en octobre 2016 dans ma brochure sur « L’après-confédéralisme belge » :
« En France, à l’initiative de l’Europe, le concept qui a présidé à la diminution du nombre de régions était d’en faire des métropoles de dimension industrielle européenne ; il ne peut y en avoir des dizaines en Europe… A l’échelle de la Wallonie, on peut en imaginer deux : LIEGE à l’est, et CHARLEROI à l’ouest. Avec BRUXELLES au nord, nous aurions un triangle de type mégapole idéalement situé et bien développé. Les agglomérations du Grand Liège et du Grand Charleroi sont assez comparables et atteignent chacune la dimension européenne souhaitée… »
(Fort des propos régionalistes de MM Crucke et Jéholet, j’avais aussi évoqué le fait que la majorité régionale de l’époque s’ouvre au MR pour conforter les réformes envisagées : la suite s’avéra tout autre !)
J’ajoutais, en ce qui concerne Bruxelles « que les bruxellois ne doivent pas penser que les Wallons les abandonnent dès lors que leur ville se régionalise et que la Fédération Wallonie-Bruxelles est remplacée par d’autres types de collaboration. »
C’est malheureusement ce qui se passe, si l’on en croit le dernier numéro du magazine francophone « 4 millions 7 », qui est en fait l’organe de Défi, parti qui entend s’implanter en Wallonie. Il titre son édito « Wallonie-Bruxelles : ma patrie », et s’oppose à une vision régionaliste de l’avenir institutionnel du pays, en restant défendeur d’une sorte de confédéralisme assez imprécis au sein de l’Etat belge.
C’est une question à laquelle seuls les Bruxellois doivent répondre : qu’ils commencent par mettre de l’ordre dans leurs institutions confuses…
Je continue à croire à l’avenir régional de la Wallonie, ce qui lui permettra de se dégager de la Flandre et de négocier avec la France de nouvelles perspectives, dans l’intérêt des Wallons, et en bonne amitié avec nos amis bruxellois francophones.
» Défi, parti qui entend s’implanter en Wallonie. » Défi travaille pour la Belgique donc pour la Flandre. Ses ambitions, survivre à son déclin à Bruxelles. Son président ( à vie ) aimerait continuer l’aberrante politique de feu le FDF qui n’aboutit qu’a bloquer les Bruxellois dans un passéisme « patriotique » ( mon pays, ma patrie, mon roi et mon drapeau noir-jaune-rouge). Tous, nous pouvons constater où cela nous mène. Di Rupo – Maingain signifie même combat unitariste. Et pendant ce temps là, la Flandre phagocyte Bruxelles et colonise la Wallonie. A ce niveau de duperie, le PTB ne présente aucun danger !
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Cette critique de Défi – feu FDF – n’ a rien de gratuite. A Bruxelles, s’il existe encore des anciens combattants de nos guerres passées, il existe encore des « anciens de la Madeleine » (une salle de spectacles et de meetings politiques dans le centre de Bruxelles), lieu mythique pour le FDF où nombre de Wallons, émigrés en cette agglomération du Brabant flamand, furent abusés par des belgicains avançant masqués derrière la défense de la langue française. Et dire que l’orateur vedette, quasi fétiche, Lucien Outers (né près de Liège, auteur de « Le divorce belge » (1968), Secrétaire de Rénovation wallonne) se laissa entraîner dans cette duperie belgo-bruxelloise. Olivier Maingain (fils d’un militant wallon connu feu Roger Maingain), à qui Antoinette Spaak mis le pied dans l’étrier de la présidence du FDF, continue inlassablement la même politique désastreuse. Voilà pourquoi ce cri d’alarme !
En fait, il faut constater « qu’une grande partie de l’élite intellectuelle francophone ignore au moins autant la Wallonie sur le plan culturel qu’elle n’a méprisé la Flandre linguistique et culturelle.On en vient à se demander si l’origine bourgeoise ou flamande des groupes qui servent d’élites intellectuelles à la Wallonie et à Bruxelles n’est pas l’origine de leur dénégation de la Wallonie. Ces élites ne peuvent pas plus supporter un peuple wallon que le peuple flamand à qui leurs ascendants ou homologues avaient également refusé qu’il existe. » (
La Wallonie niée : une autre comparaison Canada/Belgique par
Jeanne Vincent, Toudi mensuel n°65, septembre-octobre 2004 )
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