Par Jean-Luc Lefèvre
De plus en plus de voix s’élèvent en Wallonie en faveur d’une stricte limitation du cumul de mandats exécutifs locaux et régionaux.
Etonnons-nous d’abord du silence assourdissant autour du cumul autrement plus inadmissible de mandats exécutifs (ministre wallon et bourgmestre) comme si aucun conflit d’intérêts ne pouvait le vicier.
S’agissant du cumul aujourd’hui dans le collimateur, celui du mandat de bourgmestre ou d’échevin avec celui de député wallon, notons d’abord qu’il est dans l’air du temps ! Il fait même partie du programme présidentiel de F. FILLON en France. Un autre François, BAROIN en l’occurrence, qui appartient au même parti que le premier, s’y oppose résolument pour des raisons qui devraient intéresser au premier chef les francophones des terres romanes de Belgique.
Il s’oppose à cette proposition pour la simple raison qu’en interdisant le double mandat, on exclut aussi de la représentation populaire près d’un français sur deux vivant dans une localité de moins de 10 000 habitants au seul bénéfice des zones urbaines.
En Wallonie, la situation est la même : près d’un wallon sur deux est domicilié dans une commune de moins de 10 000 habitants.
Une seule question, dès lors, se pose. Après la désertification des campagnes en matière de services publics, tolérerons-nous encore qu’elles ne soient plus représentées à Namur que par des citadins qui ne vivent pas au quotidien les problèmes des ruraux et qui ont déjà modifié les critères d’attribution du Fonds des communes à leur seul profit ?
Le cumul député-bourgmestre doit se discuter car il offre l’opportunité de porter la voix des campagnes, des petites villes et des provinces au sommet du pouvoir. Ce fut déjà une lutte et un débat crucial dans la France de 1789 et par la suite. Effectivement, si ce cumul disparaît, le pouvoir tiendra uniquement entre les mains des représentants des métropoles et de la capitale.
Par contre, la question de tous les autres mandats demande une réflexion approfondie. Trop de mandats, même non rémunérés, dans la main d’un seul homme ne peut conduire qu’ à l’abus ou au blocage de pouvoir; c’est toujours malsain.
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Et si, aux mesures linéaires, confondant égalité et égalitarisme, on préférait des décisions…sur-mesure, respectueuses des poids démographiques, et donc aussi des contraintes des différentes fonctions exécutives locales en termes de disponibilité? Par exemples: le cumul d’une fonction échevin – député régional autorisé en-deçà de 15 000 habitants et celui de bourgmestre en – deçà de 10 000??? Injuste? Non! Compliqué? Non! Trop nuancé? Sans doute, en ces temps de simplisme intellectuel! Rien ne vaut, chez nous, en termes de…clarification que l’hypocrisie des maires empêchés…de rien!!!
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