Marre du « Walloon bashing »

Bonjour à tous,

Comme déjà dit à Paul (Durieux), je ne pourrai être avec vous ce samedi 25, étant, une fois de plus, dans notre mère-patrie.

J’ai déjà eu l’occasion de dire ce que je pensais du ramdam à propos de Publifin.

Que tout ne soit pas parfait dans cette nébuleuse, le contraire serait étonnant.

Qu’il y ait eu de l’ingénierie fiscalo-administrative, à coup sûr, mais elle était publique et connue depuis des années. On est quand même loin (sait-on jamais !) des montages via le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Irlande, montages admirés de toutes parts pour leur ingéniosité. Merci Deloitte, E&Y, PwC, et quelques autres.

Qu’il y ait des mandats bien rémunérés pour des mandataires passifs et/ou dormants, sans doute.

(Soit dit en passant, je trouve normal que ce soit des élus qui me représentent au Conseil de Police, par exemple.)

Mais s’étonne-t-on des rémunérations des administrateurs passifs de Inbev (par exemple) ou antérieurement de Fortis ? J’ai d’autres exemples mais certes, c’est privé et donc ils font ce qu’ils veulent !

Je ne défends personne mais je suis un peu las du Walloon bashing et de l’auto-flagellation. J’ai parfois l’impression d’être au pèlerinage de l’Achoura où les pèlerins se flagellent au sang.

Un peu d‘anticipation : Monsieur Elio veut redevenir premier ministre. Il doit  donc donner des gages. Ethias devra rejoindre Belfius avant privatisation et donc transfert des emplois wallons à Bruxelles ou Anvers ; Telenet (vlaamse maatschappij) convoite Voo avec le transfert des emplois wallons. Sera-ce la conséquence de tout ceci ?

J’avais déjà écrit que le Kasakhgate était bien plus grave parce qu’il met en cause les fondements d’un Etat, fût-il la Belgique. Je le maintiens.

Pourtant, dans un cas comme dans l’autre, est-ce ces sujets qui font partie des objectifs et des combats de l’AWF ? Peut-être, mais ça ne me paraît pas évident.

J’en viens quand même à mon objectif premier en écrivant ce mot : le conflit d’intérêt.

Ce que j’ai lu dans Le Soir de ce samedi 18 est d’un banal ! Il s’agit de foot et de la construction d’un stade (nationaal) sur le sol flamand. En page 6, en fin de l’article intitulé  « nouvel obstacle… » (5ème colonne), je cite « Derrière cet attentisme pourrait bien se cacher le nouvel homme fort de la Fédération : Bart Verhaege. Le président du club de Bruges (ndlr : c’est le même) voit d’un mauvais œil ce projet qui favoriserait Anderlecht. De plus, le stade national pourrait marcher sur les plates-bandes et faire de l’ombre à son projet immobilier, Uplace, qui doit prendre place à quelques encablures de là, à Vilvorde. »

Ce double conflit d’intérêt – sportivo-commercial et immobilier- ne gêne pas le journaliste et sa rédaction ; c’est normal, c’est privé.

Oufti et cwè, si c’était en Wallonie ?

Voilà, c’était mon humeur d’aujourd’hui ! Ceci ne faisait pas partie non plus des fondamentaux de l’AWF.

 Bonne réunion ce samedi,

Michel Pieret

8 réflexions sur « Marre du « Walloon bashing » »

  1. L’histoire de ce stade « national » est devenu encore une fois, une histoire communautaire et fait une fois de plus la risée de la Belgique aux yeux des autres nations (si on parle strictement football dans ce cas-ci). On avait déjà bien eu de la chance à pouvoir réaliser l’Euro 2000 grâce aux Pays-Bas, il faut bien l’avouer! Et c’est à ce moment là que la Belgique du foot a loupé le coche en matière de stades.
    Ils auraient mieux fait de moderniser tous les stades actuels (comme viennent de le faire La Gantoise, Malines ou Zulte-Waregem, par exemple) et rénover une bonne fois pour toutes le Stade Roi Baudoin en lui laissant sa piste d’athlétisme (pour le Mémorial Van Damme entre autres pour penser à tout le monde et pas seulement au foot) de faire du Heysel un stade moderne, fonctionnel (pour le foot, l’athlétisme, des concerts, des manifestations culturelles, une éventuelle finale UEFA…) en transformant le stade d’Anderlecht, Sclessin pour le Standard, le stade du Pays de Charleroi et le projet de Bruges qui est déjà en cours…
    Tout cela aurait été bien moins onéreux que ce « futur » stade national (où ce qui reste de « national » dans ce pseudo-pays) qui ne verra finalement, peut-être jamais le jour!!!
    Les pays autour (Allemagne, Pays-Bas, Angleterre…) y sont bien parvenus, même en France pour la Coupe du Monde 98 (avec le stade de France) et pour l’Euro 2016 (avec les autres stades: Nice, Lens, Lille, Lyon, Bordeaux…)! Ici, on est toujours à la traîne et en retard de deux guerres!!! Comme d’hab quoi!

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  2. Le prétexte de la remise en cause par le Kazahkgate de « l’existence d’un Etat, fût-il la Belgique » pour situer l’affaire Publifin à un moindre niveau sur une improbable échelle de Richter des secousses politiques me paraît méconnaître l’existence d’une autre échelle, celle qui situe un état, quel qu’il soit ou se prétend devenir: l’échelle des valeurs démocratiques. Un état, quel qu’il soit, ou se prétend devenir, n’a de sens qu’en vertu des principes et des valeurs qu’il entend défendre et promouvoir. Quant à invoquer d’autres manquements, d’autres déviances, toutes privées, qui justifieraient et donc édulcoreraient de tels écarts à la norme, c’est confondre allègrement intérêts privé et public. N’est-on en droit d’attendre davantage de probité d’élus du peuple qui prétendent agir en son nom? En France, dans le champ d’action de l’ A.W.F., mais aussi en Belgique francophone?

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  3. Moreau dit : « son salaire d’indépendant (sic) est normal » pour une entreprise de la taille de Publifin.

    Un mensonge énorme, particulièrement cynique de la part d’un « socialiste ».

    Comparons avec le salaire du patron d’EDF, entreprise « public/privé » (de « propriété publique » et de « forme privée »), comme Publifin. EDF, c’est 70 mds de CA (publifin, 3 mds ?), 58 réacteurs nucléaires, des dizaines de grands barrages, des filiales énormes dans le monde, des investissements colossaux, etc. Pourtant, la rémunération du patron d’EDF est limitée, par volonté de l’Etat français, au maximum fixé par lui pour tous les patrons d’entreprises relevant de la sphère publique, soit 450 000 € brut (comme elle est déterminée, pour le patron de Publifin, par les éminences « socialistes » des entités publiques liègeoises propriétaires de cette entreprise).

    Aussi, en avril 2015, « le conseil d’administration d’EDF a fixé à 450 000 euros bruts la rémunération fixe annuelle du président-directeur général au titre des exercices 2014 et 2015 » (edf.com/communiques-de-presse/tous-les-communiques-de-presse/2015). Ce niveau représente le plafond maximal pour les dirigeants d’entreprises publiques, fixé par décret en juillet 2012 par le gouvernement Ayrault. » Un gvt « socialiste.

    Question aux réunionistes : « Influence, souhaitée et/ou attendue, de la réunion de la Wallonie à la France sur ces pratiques wallonnes ? ». Même question à poser aux élites wallonnes… J’ai ma réponse à ces deux questions…

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  4. M. LENAIN pose la bonne question. En quoi et comment la réunion de la Wallonie à la France est-elle aussi concernée par l’état d’esprit qui a nourri, et nourrit encore, les stratégies d’inter- et de supra-communalité dans les terres romanes de Belgique. Aucun doute à ce sujet selon moi. Contrairement à ce que pensent certains, sur ce site, la question est pertinente pour l’A.W.F.: l’affaire Publifin, qui constitue le nec plus ultra en la matière, est affaire exclusivement liégeoise, en un terroir où les connivences sont très fortes, pour des raisons bien connues. Imagine-t-on pareil scenario sur un territoire plus large, où les complicités sont plus diffuses au-delà du périmètre de chaque parti et où les économies d’échelle sont à l’aune du périmètre retenu? Dans le cadre d’une alliance avec la France, de tels arrangements entre petits copains seraient autrement compliqués, d’autant plus que la norme légale y prend aussi davantage la pas sur un héritage de procédures administratives largement partagé comme ici. Dans ces conditions, comment s’étonner de la frilosité de nos « élites » face à la seule évocation d’un rapprochement avec la France: le prix à payer serait trop grand, tant en termes, sans doute, de mandats que de conditions de leur exercice.

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    1. « Dans ces conditions, comment s’étonner de la frilosité de nos « élites » face à la seule évocation d’un rapprochement avec la France: le prix à payer serait trop grand, tant en termes, sans doute, de mandats que de conditions de leur exercice. »
      Absolument (j’ai compris cela depuis plus de 10 ans). C’est pourquoi je défends la ligne, peu honorable mais indispensable, d’une « intégration dans l’autonomie », garante d’un certain statu quo pour ces élites. Ce qui ne veut pas dire que tout doit être défendu (par les réunionistes notamment)…et que tout serait gardé (par la France)…

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  5. La réaction de M. Lenain à l’article publié est d’une logique implacable.
    Mentionné dans l’article que toutes ces « pratiques » étaient connues du grand public relève du surréalisme.
    Contrairement à ce qu’affirme M. Pieret, peu de contribuables connaissent ces montages financiers.
    Il ne s’agit pas de « Wallonia Bashing » (je préfère Wallonia à Walloon, qui rime trop avec cocoon), car ce qui se passe en Wallonie est également pratiqué en Flandre et fort probablement à Bruxelles.
    Pour opérer un réel changement en Wallonie, un seul mot d’ordre: ne plus voter pour les grands partis politiques, dont beaucoup de membres sont corrompus à des degrés divers.
    Il existe de nombreux petits partis, qui ont de bonnes idées et qui ne sont pas « encore » dans la mouvance mafieuse qui se dessine chez les habitués de la magouille.

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  6. En Belgique comme en France, ces « choses » sont à la fois « sues » et « ignorées », car la majorité s’en accommode. C’est : « on ne veut pas savoir », qui est une forme de « savoir » sur ce que l’on veut continuer à « ignorer ». Sauf quand vient le moment où « la coupe devient pleine », donc quand le contexte, trop dégradé, épuise cette tolérance, pour une partie au moins des gens.

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  7. @Bertrand Guy

    Pour qui donc voter alors???

    En tant que réunioniste, je l’ai dit, je suis devenu membre de l’AWF pour la simple raison que l’idée d’une réunion avec la France (notamment l’idée de M. Lenain), ne pourra pas passer par un programme politique! Néanmoins, « ne plus voter pour les grands partis politiques » impliquent de voter pour quelqu’un d’autre…Et comme en Belgique, on ne peut pas s’abstenir, alors en tant que rattachiste, je voterai donc RWF tant que celui-ci proposera des listes. Sinon, que reste-t-il comme choix?: Ecolo (si on ne les considère pas dans les « grands partis » que sont PS-MR-CDH), PTB, qui d’autre??? Le choix est restreint!

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