L’article qui suit ravit l’AWF dont l’un des objectifs, au-delà de l’intégration-autonomie de la Wallonie dans la République française, est la promotion de la langue française et le développement des échanges culturels, économiques et sociaux avec les Etats francophones à travers le monde. Un de nos administrateurs, Adrien Lhomme, aura d’ailleurs pour tâche de consacrer une page de notre prochain dépliant à ce sujet fondamental qui lui tient particulièrement à cœur.
Ce sujet devrait également intéresser au plus haut point la Wallonie dont la langue des citoyens est le français, ce qui en fait un membre éminent de la francophonie à l’instar de nos amis québécois et de nos amis bruxellois quand ceux-ci conjuguent français, francophonie et francophilie. Certains de nos dirigeants seraient bien inspirés d’employer le français en lieu et place du néerlandais ou de l’anglais lors des sommets de la francophonie (suivez mon regard) ainsi qu’en d’autres circonstances. Le « tout à l’anglais » ne peut que desservir nos intérêts sur tous les plans. Les replis sur soi américain et britannique ne sont-ils pas un bon moment pour réaffirmer la place du français dans le monde et ce, dans le respect de toutes les langues ?
La France est tout aussi irresponsable quand elle essaye d’appâter les votes des Etats pour que Paris obtienne l’organisation des J.O. en 2024 avec un « made for sharing ». Un « venez partager » au pied de la Tour Eiffel ne s’imposait-il pas ? Cette décision des promoteurs de la candidature française a déclenché à juste titre des réactions outrées sur les réseaux sociaux, ce qui est encourageant. Nous aurons l’occasion de parler de cet aspect des choses dans un prochain article.
Paul D.
La Côte d’Ivoire, championne de la croissance africaine
Cet article vient en réponse à certaines informations erronées, circulant sur internet et selon lesquelles l’Afrique francophone (parce que francophone) serait moins dynamique et moins stable que le reste du continent. La réalité est pourtant tout autre, si l’on prend la peine de bien voir les choses et de ne pas se laisser aveugler par une poignée de pays non francophones stables et réalisant également de bonnes performances.
Tout récemment, certains sites sont même allés jusqu’à prétendre (ou relayer) que le Nigéria venait d’inaugurer le premier TGV africain, avec pour commentaire « le premier TGV ne sera pas pour un pays francophone, mais pour un pays anglophone »… Or il ne s’agit que d’un simple train ne pouvant dépasser les 150 km/h. Quant au premier TGV du continent, il sera marocain en 2018… et donc arabo-francophone.
En espérant que cet article vous intéresse, je vous invite à ne pas sous-estimer la gravité de ces informations inexactes et récurrentes, qui :
– sont de nature à semer la haine contre la France et les Français, présentés comme des « exploiteurs » responsables du soi-disant « retard » de l’Afrique francophone (comme le confirment à chaque fois les centaines de réactions virulentes sur Facebook et autres forums de discussion). Avec, in fine, des conséquences pouvant être parfois tragiques…
– nuisent à l’image de chacun des pays francophones d’Afrique, et affectent considérablement leur attractivité aux yeux des investisseurs étrangers.
– et dévalorisent tout ce qui est en lien avec la langue et la culture françaises, avec pour résultat potentiel d’en détourner bon nombre de personnes à travers le monde.
Bien évidemment, il ne s’agit pas là de prétendre que tout va bien dans les pays francophones du Sud. Mais si des problèmes persistent et que de profondes réformes doivent encore être mises en œuvre, la situation est clairement loin d’être meilleure ailleurs. Ne pas le rappeler est contre-productif et dangereux pour les intérêts supérieurs de notre nation.
Bien cordialement,
Ilyes Zouari
Secrétaire général adjoint de la revue Population & Avenir (démographie et géographie humaine)
Ex-Administrateur de l’association Paris-Québec.
Auteur du « Petit dictionnaire du Monde francophone » (éditions L’Harmattan, Avril 2015)
La Côte d’Ivoire devrait connaître en 2016 une croissance de 8,5%. Les investisseurs saluent les multiples réformes engagées par le pays, dans une Afrique francophone qui réaffiche les meilleures performances.
Selon le dernier rapport semestriel « Perspectives économiques mondiales » de la Banque mondiale, la Côte d’Ivoire devrait connaître cette année une croissance de 8,5%, après une croissance annuelle de 9,3% sur la période 2012-2015. Il s’agirait de la plus forte croissance du continent, devant celle prévue pour la Tanzanie (7,2%) qui se classe deuxième. L’année 2016 serait ainsi la cinquième année consécutive de forte croissance. Sur cette période quinquennale, elle s’établerait à 9,2 % en moyenne et serait ainsi la plus élevée du continent, légèrement devant celle de l’Éthiopie (9,1 %) qui devrait ralentir à 7,1 % cette année.
Toutefois, la performance réalisée par la Côte d’Ivoire revêt une ampleur plus importante, compte tenu de son niveau de développement déjà bien supérieur à celui de l’Éthiopie (le PIB par habitant était de de 1.400 dollars fin 2015, contre 620 dollars). Au passage, rappelons que la Côte d’Ivoire est un pays de 24 millions d’habitants, légèrement plus grand que l’Italie et un tiers plus vaste que le Royaume-Uni. Et ce, contrairement à ce qu’indique la majorité de cartes géographiques, basées sur la projection de Mercator qui le représente comme étant deux à trois fois plus petit.
Un pays réformateur et attractif
Dès la fin de la grave crise politique des années 2000, la Côte d’Ivoire s’est engagée dans de profondes réformes économiques visant à mettre en place un environnement favorable à l’investissement. Avec pour objectif de devenir un pays émergent vers 2020, de nombreuses mesures ont été prises afin de faciliter, sécuriser et mieux encadrer les investissements, qu’ils soient étrangers ou non : mise en place d’un nouveau code des investissements dès 2012, d’un guichet unique de création d’entreprises, d’une plateforme d’échanges pour centraliser les appuis des partenaires au développement de l’environnement des affaires… Le tout, en veillant à maintenir une faible pression fiscale, de l’ordre de 16,7 % du PIB pour l’année 2016 (soit légèrement moindre que le minimum de 17 % prévu pour les pays de l’UEMOA).
Entre ses éditions 2012 et 2016, la Côte d’Ivoire a ainsi fait un bond de 25 places au classement Doing Business de la Banque mondiale, passant de la 167e à la 142e place. À première vue, cela peut encore paraître insuffisant, mais il convient là de préciser que des pays comme le Nigéria (première économie africaine) et l’Angola (5e économie, et lusophone) se classent respectivement à la 169e et à la 181e place. Par ailleurs, la Côte d’Ivoire vient d’être désignée économie subsaharienne la plus attractive pour les investissements, par le rapport 2015 du Nielsen Africa Prospects Indicateurs (API). Elle devance le Kenya et le Nigéria, qui passe de la première à la quatrième position.
Les réformes accomplies par le pays, son économie diversifiée, les inquiétudes concernant un certain nombre de pays fortement dépendants de leurs ressources naturelles, ou encore sa monnaie particulièrement stable (à la différence de bon nombre de pays africains) expliquent ce regain manifeste d’attractivité. Enfin, le pays n’oublie pas d’investir massivement dans l’éducation et la formation, qui pèseront cette année pour près de 22 % du budget national (+18 % sur un an).
L’ Afrique francophone réaffirme son leadership
Toujours selon ce même rapport, cinq des dix meilleures performances continentales pour l’année 2016 devraient être réalisées par des pays francophones (5 sur 10 en 2015, et 6 sur 10 en 2014). Avec une prévision de 6,6 %, le Sénégal se classerait 5e, talonnant le Rwanda, anglophone (6,8 %), et devançant 3 autres pays francophones : Djibouti (6,5 %), la République démocratique du Congo (RDC, 6,3 %) et le Cameroun (6,0 %).
À l’instar de la Côte d’Ivoire, les performances réalisées par le Cameroun (1 250 dollars/hab.) ou encore par le Sénégal (910 dollars) méritent davantage d’attention compte tenu de leur niveau de développement plus élevé que celui de la majorité de pays subsahariens, dont le Rwanda (700 dollars/hab.) et la Tanzanie (860 dollars). Enfin, cinq autres pays francophones devraient connaitre une croissance supérieure à 5 %, comme le Mali (5,3 %, après 5,5 % en 2015) et le Bénin (5,5 %, après 5,2 % l’année dernière).
Plus globalement, l’Afrique subsaharienne francophone devrait à nouveau arriver en tête de la croissance africaine pour la troisième année consécutive et la quatrième fois en cinq ans. Cet ensemble avait réalisé une croissance globale annuelle de 5,1 % en moyenne sur la période 2012-2015 (et même de 5,6 % hors cas très particulier de la Guinée équatoriale). La moyenne avait été de 3,7 % pour l’Afrique subsaharienne anglophone (Rwanda et Éthiopie inclus).
Grâce aux différents programmes de diversification en cours (« Plan stratégique Gabon émergent », « Cameroun émergence 2035″…), la majorité des pays francophones producteurs de pétrole et de minerais devraient continuer à mieux résister à l’effondrement des cours des matières premières. Après une croissance de 4 % en 2015 pour le Gabon, de 6,2 % pour le Cameroun et de 7,7 % pour la RDC, ces pays devraient atteindre respectivement des taux de 3,9 %, 6,0 % et 6,3 %.
Pour sa part, le Congo devrait afficher 3,8 %. Cela est également valable pour l’Algérie, plus au nord (3,4 %). Ailleurs sur le continent, la croissance devrait se situer à 0,8 % pour le Nigéria (2,7 % en 2015), 0,9 % pour l’Angola (2,8 % en 2015) et à 3,4 % pour la Zambie (3,6 % en 2015). L’Afrique du Sud, encore assez dépendante de ses industries minières, devrait afficher 0,6 % (1,3 % en 2015).
Une France insuffisamment présente
Avec cette Afrique francophone en pleine croissance, s’étendant sur 14 millions de km² (3,1 fois l’Union européenne) et regroupant 370 millions d’habitants, la France n’a réalisé que 3,7 % de son commerce extérieur en 2014, et seulement 1,1 % avec sa partie subsaharienne. Pour cette dernière, qui ne s’arrête pas à la zone CFA, la Chine est désormais le premier fournisseur, devant la France (part de marché de 13,6 % contre 9,7 %).
Notre pays brille par ailleurs par son absence dans le désormais plus grand pays francophone du monde, la RDC (74 millions d’habitants, part de marché de 3 %) et vient d’être dépassé par le Maroc en tant que premier investisseur étranger en Côte d’Ivoire en 2015…
Apparemment, il serait bien plus profitable de la part des autorités ( publiques comme privées) wallonnes de prospecter ces pays africains afin de créer des liens industriels et économiques bien ciblés en lieu et place de jeter des millions dans des pseudo aides au développement qui finissent dans les poches de quelques « seigneurs » locaux.
Evidemment, si les Wallons se laissent mener par la FEB, ils n’iront pas loin.
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La France est tout aussi irresponsable quand elle dénigre sa langue et qu’elle choisit Le « tout à l’anglais ». Malheureusement, il s’agit là d’une dérive sociétale. Les monarques énarques, de gauche (triste !) comme de droite, veulent se distinguer du peuple de France en pratiquant cet idiome du parfait mondialiste. Cela suinte un orgueil désuet d’Ancien Régime quand la noblesse se piquait de parler français pour se distinguer du manant patoisant.
Utiliser une langue étrangère pour des contacts personnels, à tous les niveaux de la diplomatie ou du commerce international, est honorable mais cacher l’Etat derrière un paravent étranger est lamentable et déshonorant.
La France c’est l’exception de la langue et de la culture française. le tout à l’anglais ou à l’arabe, tout récemment, signifie un sabordage pire que celui de Toulon du 27 novembre 1942.
Pourquoi un touriste se rendrait – il encore à Paris si le Moulin Rouge devenait le Red Mill ? Autant se rendre à Hambourg, Rotterdam ou Las Vegas !
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Je me souviens du Ministre de la Culture et de la Francophonie en France, M. Jacques Toubon (et de sa « loi Toubon ») qui consistait à lutter contre le « franglais » avec une liste complète de mots sensés remplacer les « anglicismes ».
Et quand on voit comment s’y prennent les Québequois et leurs intransigeance avec les termes anglais…
Ici en Belgique, quand j’vois que pour entrer à la SNCB, il faut être ABSOLUMENT bilingue FR/NL même pour des lignes ferroviaires strictement en territoire wallon!!! Ca m’énerve! Je serais français, j’pourrais essayer à la SNCF, sans cet obstacle linguistique stupide!!!
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