Di Rupo lance l’idée d’une «convention citoyenne»

…comme  préambule à la Constitution  belge

Colloque Prospective-Parlement Wallon-2014-11-27Le point de vue de Georges-Henry SIMONIS 

Plus d’un sont sans doute tombés de leur siège avec étonnement en découvrant dans le Soir du mardi 26 avril 2016 l’annonce par Elio DI RUPO, président du P.S. et ancien Premier Ministre, d’une proposition de « convention du consensus constitutionnel » à laquelle il travaille depuis 6 mois en compagnie des leaders de son parti.

Ce serait une institution censée représenter la population, composée d’une centaine de citoyens, dont les 2/3 seraient tirés au sort, et 1/3 d’élus, autour d’une réflexion : « C’est quoi la Belgique ? »

Imaginons : une trentaine d’élus, de tous bords,  hommes et femmes, flamands et francophones, provenant des différentes régions du pays ! Et, par tirage au sort,  30 Flamandes et Flamands, 25 Wallonnes et Wallons, 15 Bruxelloises et Bruxellois, dont l’un ou l’autre néerlandophone, ainsi qu’un ou deux germanophones !

Fameuse épure ! Poser la question, c’est y répondre : du vrai surréalisme ! 

Il parait que ce modèle aurait été essayé avec satisfaction en 2012, en Irlande,  une île au sentiment national pour le moins  différent de celui d’une nation belge qui n’existe pas, et qui est en voie de disparition !

Encore une fois, l’ancien Premier Ministre ne ménage pas sa peine pour tenter de sauver  le navire belgicain, sans voir qu’il prend l’eau de toutes parts !

Cela commence à frôler l’aveuglement, voire l’irresponsabilité, et c’est d’autant plus regrettable que la crise est bien là, de plus en plus évidente, qui frappe bon nombre de citoyens – surtout les plus précarisés – qui attendent de nouvelles solutions pour leur avenir et celui de leurs enfants.

C’est presque cruel de dresser un  réquisitoire contre tout ce qui ne va pas dans la Belgique d’aujourd’hui : la désorganisation des services de renseignements, la collusion larvée avec la grande fraude fiscale internationale au Panama ou ailleurs, la faiblesse des différents types d’enseignements, les contrôleurs aériens, la vétusté des caméras de surveillance de Zaventem, l’orientation des pistes d’aéroport, les tunnels bruxellois, les problèmes ferroviaires d’une SNCB en presque faillite, la crise de la Justice,  la gestion désastreuse des prisons, les travailleurs sur chantiers ni payés ni assurés, la ratification des médecins généralistes, le coût des soins de santé et des médicaments, le monde agricole… Oublions-même Linkebeek et la périphérie bruxelloise, et les réductions de subventions dans la culture et dans le monde social…

L’initiative de l’ancien Premier Ministre de créer un « nouveau machin national » est d’autant plus regrettable qu’on recherche comment simplifier l’organisation institutionnelle du pays : les thèmes à aborder devraient aller dans le sens d’une vaste simplification du millefeuille institutionnel, qui coûte si cher au pays, avec une productivité souvent très limitée. Ainsi de  la suppression du Sénat, des Provinces, des Ministères fédéraux non indispensables, et, le moment venu,  la mise en question de la Royauté. En outre, un nouvel organe politique risquerait d’éloigner encore plus les citoyens du monde politique qui, in fine, est là pour gouverner le plus démocratiquement possible !

Il est permis d’espérer que les partis politiques, et surtout les partis francophones,  arrêtent de se voiler la face sur la scission du pays. Le sujet ne peut plus être tabou. Des espérances fortes existent autour de l’émergence incontestable du fait régional : nos régions, et spécialement la Région wallonne renforcée des compétences nouvelles qui lui viendront de la Communauté française, est en train de relever le défi économique auquel elle est confrontée.

De nouveaux horizons apparaissent peu à peu, avec l’apparition de solidarités nouvelles : à l’évidence, le choix de la France en fait partie, et non un nouveau (con)fédéralisme déséquilibré.

4 réflexions sur « Di Rupo lance l’idée d’une «convention citoyenne» »

  1. Faudrait au moins un ou une personne représentant le réunionisme/rattachisme dans la centaine de citoyens, afin d’aller défendre ce beau projet!

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  2. Comment ne trouve-t-on point au PS Wallon, laissons le PS bxl hors du débat, une pointure bien wallonne de souche et de cœur capable de s’opposer au mayeur de Mons pour lui expliquer qu’il est grand temps pour lui de prendre sa plantureuse retraite en Italie et de laisser les Wallons choisir leur destin après deux siècles de prison britannique ?

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    1. @ Valmy

      « une pointure »??? Ca existe ça, en Belgique??? LOL
      Ni Magnette, ni Demotte, mais alors qui??? Qui dans les politiques wallons, aime assez la France que pour aller dans ce sens??? Pas évident, surtout tant que les Flamands continuent à faire semblant de s’accrocher à ce pays…

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