Claude Thayse répond à Jules Gheude qui juge que le débat sur la suppression de la Communauté française est inopportun. Pour rappel, le prochain débat organisé par l’AWF (avec Thierry Bodson, Christophe Collignon, Jean-Luc Crucke et Jules Gazon) portera sur ce sujet.
Décidément, Jules Gheude reste obstinément bloqué sur ses convictions (croyances?). Il persiste et signe quand il écrit : « le débat sur la suppression de la Communauté française nécessite l’implication de la Flandre. »
C’est parfaitement vrai si on veut supprimer les termes « Communauté française » de la Constitution.
Mais, cette même constitution prévoit bien en ses articles suivant la possibilité d’en faire une coquille vide sans quémander l’aval des Flamands qui sont comme Jules Gheude essentiellement communautaristes :
Art. 123
§ 1er. La loi règle la composition et le fonctionnement des Gouvernements de communauté et de région. Sauf pour ce qui concerne le Gouvernement de la Communauté germanophone, cette loi est adoptée à la majorité prévue à l’article 4, dernier alinéa.
§ 2. Une loi, adoptée à la majorité prévue à l’article 4, dernier alinéa, désigne les matières relatives à la composition et au fonctionnement du gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, du Gouvernement de la Communauté française, du Gouvernement de la Région wallonne et du Gouvernement de la Communauté flamande, qui sont réglées par leurs Parlements, chacun en ce qui le concerne, par décret ou par une règle visée à l’article 134, selon le cas. Ce décret et cette règle visée à l’article 134 sont adoptés à la majorité des deux tiers des suffrages exprimés, à condition que la majorité des membres du Parlement concerné soit présente.
Art. 138
Le Parlement de la Communauté française, d’une part, et le Parlement de la Région wallonne et le groupe linguistique français du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale, d’autre part, peuvent décider d’un commun accord et chacun par décret que le Parlement et le Gouvernement de la Région wallonne dans la région de langue française et le groupe linguistique français du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale et son Collège dans la région bilingue de Bruxelles-Capitale exercent, en tout ou en partie, des compétences de la Communauté française.
Ces décrets sont adoptés à la majorité des deux tiers des suffrages exprimés au sein du Parlement de la Communauté française et à la majorité absolue des suffrages exprimés au sein du Parlement de la Région wallonne et du groupe linguistique français du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale, à condition que la majorité des membres du Parlement ou du groupe linguistique concerné soit présente. Ils peuvent régler le financement des compétences qu’ils désignent, ainsi que le transfert du personnel, des biens, droits et obligations qui les concernent.
Ces compétences sont exercées, selon le cas, par voie de décrets, d’arrêtés ou de règlements.
Rien n’interdit donc – très clairement si la volonté politique existe – de vider la Communauté française de toutes ses compétences et de les reprendre par les Régions (la Wallonie en ce qui nous concerne et l’institution ayant les compétences voulues en Région de Bruxelles pour leurs habitants francophones d’expression française ou non).
Claude Thayse
A son tour, Jules Gheude réagit : sa réponse est à lire ICI.
Belle photo. « ….et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ».
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Bien merci, Monsieur Thayse, vous exprimez en termes choisis la possibilité de régionaliser/vider la communauté française et d’attribuer à Bruxelles et à la Wallonie ce dont elles ont besoins selon leurs intérêts propres. Une Belgique et une Communauté française en forme de coquille vide, cela n’empêchera pas le Monde de tourner et la Flandre d’avancer vers sa liberté. Joyeuses Pâques !
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Merci !
C’est un billet d’humeur, évidemment !
Vous aurez remarqué que tout vote au Conseil de la Communauté française doit se faire à la majorité qualifiée pour éviter tout risque de prise d’autonomie par les Wallons qui sont pourtant majoritaires !
Enfin, j’aurais également pu gloser sur les risques liés au partage de la dette belge (qui appartient surtout aux banques et aux Flamands… Mais leur doit-on vraiment quelque chose ?) mais à ma connaissance, aucun Peuple dans le monde n’a refusé de prendre son destin en main pour des raisons purement économiques.
Je vous mets en copie ceci : http://www.claude-thayse.net/article-1574495.html et le dessin qui l’accompagnait ! http://www.claude-thayse.net/article-1683499.html
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Monsieur Thayse, permettez-moi de reprendre cette phrase: « aucun Peuple dans le monde n’a refusé de prendre son destin en main pour des raisons purement économiques. »
La dette belge, mythe ou réalité ?
Certes, tous les Etats travaillent grâce à l’emprunt, ce qui signifie qu’ils sont en permanence débiteurs du monde bancaire et financier. Mais, qu’elle est l’exacte réalité en Belgique ?
Bien évidemment, il faut effrayer le bon peuple mais, étrangement, l’effet de la « dette belge » n’effraye pas les Flamands dans la même mesure que les « francophones » de Bruxelles et de Wallonie. Comme si les Flamands, malgré leur richesse, savaient que l’ampleur de cette « dette belge » était un leurre; d’autant plus, que l’épargne privée vaut trois plus que le montant officiel de la dette.
Dans les années quatre-vingt, la presse laissa filtrer que les banques « belges » finançaient systématiquement l’Etat belge et que l’impôt annuel servait au remboursement d’office. Tenant compte des intérêts exigés à cette époque, les créanciers ont dû récupérer, à la longue, une bonne part de leur créance ?
N’oublions pas non plus le renflouement par l’Etat belge des banques du pays. Ce renflouement ferait-il partie du remboursement ? Enfin, excepté la KB, il n’existe plus de banques d’origine belge; elles sont toutes devenues étrangères.
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J’ai trouvé ceci sur le site de la RTBF: http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_l-organisateur-de-la-fete-du-chant-flamand-demande-de-sortir-le-communautaire-du-frigo?id=9239347
J’aime bien lorsque je vois ce genre de reportage, ça m’encourage un peu pour le projet d’une future Wallonie française…
Mais je me pose quand même la question de savoir si, en Flandre, un référendum était proposé maintenant, sur l’indépendance totale de la Flandre, si le « oui » l’emporterait forcément…
Quand on sait que NV-A et Vlaamsbelang sont à 40-45% à eux deux, plus quelques votants indépendantistes au sein du CD&V et Open-VLD voir une poignée au SP-a et à Groen, serait-ce assez pour que le « oui » l’emporte (+ de 50%) et donc entérine la fin de la Belgique…???
Car c’est seulement dans un cas de figure comme celui-là, que peut-être, nos politiques wallons se décideraient à se tourner vers l’Hexagone…
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Les révolutions ou les révoltes, mêmes victorieuses, laissent souvent des blessures profondes chez les évincés mais l’Histoire indique toujours que sans un coup de force soit de dirigeants ( tchécoslovaquie ) soit d’une minorité volontaire et agissante (Catalogne) rien n’avance. Le Québec comme en Belgique présente l’exemple de la frilosité et de l’hésitation.
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D’accord avec vous, Valmy. Cependant, au Québec, le dernier referendum fut « volé » comme le soulignent souvent les Québecois engagés: en effet, le « non » ne l’emporta de toute justesse que par l’appoint de votants, d’origine étrangère, soumis aux pressions que vous pouvez deviner ou à qui on faisait miroiter monts et merveilles; ne jamais oublier non plus le rôle de la reine Elisabeth II dont le devoir était évidemment de rester neutre.
En Catalogne, les indépendantistes ont la majorité parlementaire mais sont divisés un peu comme les orléanistes et les légitimistes, trop heureux de faire échouer l’autre car il n’est pas sûr qu’en cas de consultation populaire, le « oui » séparatiste l’emporterait.
Pareil en Ecosse: ce sont les Britanniques non écossais qui ont fait basculer la majorité.
Comme vous le soulignez, la frilosité et les hésitations risquent de nous faire louper le coche, au profit de l’avenir très sombre de la flamandisation-soumission des Wallons au système pan-néerlandais.
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