Wouter Beke est on ne peut plus clair, peut-on lire aujourd’hui dans Le Soir : « Nous ne négocierons pas la fin de la Belgique. Si c’est pour parler de ça, ce sera sans le CD&V ». Toutefois, le président du CD&V pense qu’« il faut réexaminer le cadre institutionnel » et rappelle que « 2019 c’est encore loin ». Aucune raison de s’alarmer, donc.
N’empêche. La structure institutionnelle de la Belgique est soumise à une pression de plus en plus forte. C’est au tour de Didier Reynders de plaider pour la disparition de la Fédération Wallonie Bruxelles dans une interview accordée au journal L’Echo. Du côté francophone, on n’ose pas s’aventurer plus loin, mais Catherine Fonck (cdH) met le doigt sur la réalité d’un pays qui, comme la SNCB, fait clairement la différence entre Anvers et Charleroi…
C’est un article du journal La Meuse :
La chef de groupe cdH à la Chambre ne décolère pas. En cause : des automotrices diesel de la SNCB qui viennent d’être transférées de la Flandre vers la Wallonie, pour rouler sur des lignes… électrifiées.
Régionaliser la SNCB de façon larvée ? Bart De Wever en avait remis le projet sur la table, à la veille des grèves wallonnes du début janvier. Le président de la N-VA proposait alors de scinder les lignes allant du nord au sud. Mais dans les faits, on peut se demander si le vieux rêve flamand n’est pas déjà en marche.
Dans l’entretien qu’elle accorde à Sudpresse, Catherine Fonck (cdH) dénonce en tout cas un fait particulièrement troublant. « Au début décembre, la SNCB a transféré huit automotrices diesel de son dépôt d’Anvers vers celui de Charleroi », fulmine la chef de groupe cdH à la Chambre. « En échange, Anvers a reçu des automotrices Desiro, qui, elles, sont électriques. »
Tout cela s’inscrit, explique-t-elle, dans le cadre de l’électrification de la ligne 15 Anvers-Malines. « Cette électrification est devenue effective le 9 décembre », explique-t-elle. « La SNCB a dès lors décidé de ne plus y affecter les automotrices diesel – des AR41 – qui y circulaient, pour y mettre des trains électriques ».
« Pas d’argument objectif »
« Je peux comprendre ce souhait de modernisation, mais ce que je n’admets pas c’est que, du coup, décision a été prise de refiler les véhicules diesel au dépôt de Charleroi, et ce pour les faire circuler sur des lignes qui sont pourtant elles aussi électrifiées ! C’est devenu effectif le 13 décembre. Sont concernées par ces automotrices diesel la ligne Charleroi-Erquelinnes ainsi que celle allant de Jemeppe-sur-Sambre à Gembloux, de même que certaines relations Charleroi-La Louvière-Manage-Luttre. »
Catherine Fonck interpellera la ministre de la Mobilité Jacqueline Galant (MR) la semaine prochaine en commission à ce propos. « De telles manœuvres ne sont pas acceptables ! Il n’est pas question de laisser considérer les Wallons comme des pigeons ! Je veux que Madame Galant nous donne les explications et les motivations de ces transferts. Il n’y a à mes yeux aucun argument objectif pour le justifier ! ».
La députée cdH demandera aussi à la ministre un cadastre des automotrices diesel que possède encore la SNCB. « J’aimerais savoir où elles sont affectées. Et de façon plus globale, j’aimerais disposer d’un topo général sur l’ensemble du matériel de la SNCB, pour savoir quel matériel roule où, et quelle est son ancienneté. »
Coût d’exploitation
À court terme, le transfert des automotrices d’Anvers à Charleroi l’inquiète. Pas seulement à cause de la vétusté des machines. « Le gros risque, c’est l’impact que cela va avoir sur le coût d’exploitation des lignes concernées par ces véhicules. Avec des diesel, ce coût va bien entendu devenir supérieur. La SNCB s’en servira alors comme prétexte pour dire que ces lignes sont moins rentables, puisque le nombre de navetteurs restera pour sa part le même. C’est un jeu particulièrement sournois qui se met en place au détriment des Wallons, et je ne l’accepte pas ! »
Hélas! Madame Fonck n’en tirera jamais la seule et bonne conclusion. Et son parti pas davantage.
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Bart n’avait-il pas dit tout haut, ce que tous les Flamands pensent tous bas, qu’il existe de multiples façons de régionaliser le rail ! Et le RER qui n’arrivera à Brussel qu’à l’heure de l’Arlésienne ?
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Le coq wallon devrait retourner avec son frère, le coq français, dans la même basse-cour…
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