Brève homélie pour un dimanche pas comme les autres…

Nous poursuivons la publication des discours prononcés lors de notre Assemblée générale ouverte du 11 octobre à Liège, en signalant que le texte de Jacques Lenain présentant, de façon synthétique, son projet d’intégration-autonomie de la Wallonie au sein de la République française, figure en bonne place et ce, de façon permanente, au-dessus de l’en-tête de ce site.

Le texte ci-après était celui de Georges-Henry Simonis, chargé d’accueillir les participants à notre Assemblée générale ouverte.

AGO Georges-Henry SimonisL’Alliance Wallonie France souhaite la bienvenue à celles et ceux qui sont venus participer à son Assemblée Générale Ouverte, et célébrer en même temps le 70ème anniversaire du « Congrès National Wallon » qui s’était tenu à Liège en 1945.

Depuis lors, de nombreux courants réunionistes ont existé en Wallonie, soit dans le cadre de partis politiques, soit au sein de lieux de réflexion divers.

L’AWF n’a pas choisi la voie électorale pour faire progresser ses idées : les petits scores électoraux des partis réunionistes ont fini par desservir la cause qu’ils entendaient servir.

L’AWF a fait le choix de devenir un mouvement citoyen réunissant de manière pluraliste des gens de tous horizons politiques inquiets des perspectives d’avenir de leur région.

Les citoyens wallons sont inquiets :

–  des conditions de vie très précaires pour bon nombre de personnes              

–  du panier de la ménagère, de l’électricité qui augmente de 15%, de l’emploi…              

– des budgets de l’Etat qui se réduisent : armée, polices, coopération,  justice…     

 – des budgets régionaux et communautaires, incertains, notamment à la suite des transferts de compétences de l’Etat Fédéral vers les entités fédérées…                

– la croissance, dont on nous dit qu’elle n’est pas au rendez-vous, si du moins elle existe encore… Une situation à la grecque n’est pas à exclure…

Il y a aussi, de manière de plus en plus perceptible, la crise larvée d’un Etat belge souvent réformé mais devenu un « mille feuilles » institutionnel confus, dont on sent tous les jours qu’il est au bord de l’éclatement. On pourrait penser que tout le monde a pris conscience de la volonté d’indépendance de la Flandre, dont on nous dit qu’elle est inscrite dans ses gênes…, et dont nous avons des exemples tous les jours (Linkebeek, le stade de foot, l’accueil des réfugiés,  l’achat d’avions ou de navires militaires…)  

Cette prise de conscience de la volonté flamande n’est pas encore partagée par tous, et certains tenteront encore une fois de rabibocher les points de vue comme s’il s’agissait d’un vaste légo institutionnel, selon la formule du professeur HASQUIN.

L’AWF s’attelle à faire de la prospective pour l’avenir de la Wallonie, et suit avec intérêt l’actualité économique et sociale.  Nous pensons qu’un support institutionnel neuf et cohérent est nécessaire pour contribuer à  une relance économique et sociale de la Wallonie.

L’actualité est brûlante et quotidienne, et les projets fusent dans tous les sens. Chacun y va de son couplet. Ainsi, récemment :

– deux parlementaires MR ( MM. CRUCKE et JEHOLET ) proposent une réorganisation du pays en quatre régions autonomes ;

– le bourgmestre de Liège, Willy DEMEYER, propose dans le Vif-l’Express la scission de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la  suppression des provinces, la fusion des CPAS avec les Communes ;

– le Président de la Wallonie, Paul MAGNETTE, évoque dans la presse la régionalisation de l’enseignement, et peut-être aussi de la culture ;

– à Bruxelles, de manière énigmatique, Olivier MAINGAIN, envisage une implantation du FDF  bruxellois à travers la Wallonie ;

– Gilles MAHIEU et Hervé JAMAR, nouveaux gouverneurs de provinces, font bien entendu l’éloge des provinces, selon eux indispensables en cas de catastrophe ;

– la Ministre Laurette ONCKELINX propose la transformation du Sénat, du moins de ce qu’il en reste, tandis que la Présidente dudit Sénat, Christine DEFRAIGNE, tente encore de  défendre  son institution, dont la majorité des gens ne perçoivent pas la spécificité ni les compétences…

– Ecolo et le PTB ignorent le problème et restent apparemment partisans d’une Belgique unitaire, même si leurs créneaux respectifs (l’environnement pour les uns, la justice sociale pour les autres ) n’ont guère de frontière !

Bon nombre de responsables gardent encore un silence prudent. Dans le genre « Nous ne sommes demandeurs de rien », comme  disaient les partis politiques francophones avant l’adoption de la 6ème et dernière réforme de l’Etat !

Par contre, nous,  nous sommes demandeurs, et nous invitons les hésitants à sortir du bois !

  1. L’AWF a pris acte de la volonté d’autonomie de la Région flamande.
  2. L’AWF respecte les intérêts spécifiques de la Région de langue allemande, déjà rencontrés dans le cadre des étroites collaborations nouées avec la région wallonne.
  3. En ce qui concerne la Région de Bruxelles, nous disons que c’est avant tout l’affaire des Bruxellois, qui auront à choisir entre un hypothétique retour à la France et un statut d’autonomie internationale à définir. Des passerelles avec la région wallonne seront de toute évidence à mettre au point. Comme l’a dit sagement Claude Thayse, « la Wallonie seule aura beaucoup plus de chance de retrouver ou de choisir son destin français, ce qui pourrait, une fois la chose réalisée, avoir une influence sur les choix d’avenir de Bruxelles, autre histoire qui relève encore de la futurologie politique. »
  4. L’AWF s’attache donc essentiellement à l’avenir de la Région wallonne :

Selon nous, les perspectives positives de réunion de la Région wallonne à la République se précisent peu à peu.

Notre choix est devenu un choix nécessaire au vu des chiffres ( Jules GAZON en parlera), et raisonnable au vu des possibilités d’ouverture  de la Constitution française.

Certes, la France a aussi ses problèmes. Elle redéfinit sa carte et ses territoires, avec un plus petit nombre de régions, dotées de pouvoirs et de moyens substantiels, autour de 14  grandes métropoles.      

Le Professeur DUMONT, de la Sorbonne, parle joliment du « temps long des territoires » et de la nécessité d’une oxygénation de l’Etat central par les Régions. Dans le même sens, le professeur Stéphane ROZES, de Sciences Po, souligne l’importance des infrastructures territoriales au niveau de la proximité, de la clarté et de l’efficacité, soulignant ainsi le rôle des Régions et des Départements qui conservent ou se voient attribuer d’importants pouvoirs de gestion. La Région wallonne, qui a plus que de beaux restes, fera bonne figure au sein des futures régions françaises, plus importante que les régions bien aimées de Normandie, de Bretagne ou de Bourgogne.

Quant aux Wallons, ils retrouveront un territoire qui leur est naturel depuis des siècles :

– lors de la crise économique de la fin du 19ème siècle, un million de belges ont déjà rejoint la   France pour des raisons économiques ; 

– ensemble, nous avons triomphé des tragédies guerrières de 1914-1918 et de 1940-1945 ; 

– il y a déjà des centaines de milliers de Wallons et de Bruxellois qui habitent la France…    

Comme l’ont dit  Jean-Pierre CHEVENEMENT, ou Jacques ATTALI, la place de la Wallonie est en France.  Avant eux, avec son sens de l’Histoire, le général de Gaulle avait bien indiqué le chemin. Nos militants wallons de 1945, qui sortaient de la Résistance, et dont certains nous font l’honneur d’être présents à Liège aujourd’hui, avaient eux aussi été prémonitoires.

Ce que nous ne supporterons plus, c’est l’absence de tout débat, en Wallonie, comme en France, sur l’hypothèse réunioniste que nous défendons.

Contrairement aux Catalans ou aux Ecossais, qui font un choix d’indépendance et de rupture, nous faisons un choix de suppression d’une frontière devenue inutile et obsolète.  C’est un choix de retour à la maison !

                        « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage  

                         ou comme cestuy- là qui conquit la toison et s’en est retourné,    

                         plein d’usage et de raison,                                             

                        vivre entre ses parents le reste de son âge… »

                        Vive la France et la Wallonie réunies ! 

Une réflexion sur « Brève homélie pour un dimanche pas comme les autres… »

  1. Merci pour tous ces comptes rendus. Mais c’est cependant dommage d’avoir retiré le texte de M. Lenain et les réponses qui allaient avec…La version au-dessus de l’entête du site, ne permet pas de laisser des commentaires.

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