Toujours bon à savoir ou à se rappeler !
On le savait peut-être depuis longtemps … mais quand on voit les chiffres, c’est effarant !!!
Michel Quévit, professeur émérite à l’UCL, rappelle les montants des aides de l’Etat à la Flandre, souvent au détriment de la Wallonie : ports, sidérurgie, charbonnages, réseau autoroutier, rail…
EDIFIANT !

L’homme politique flamand reprenait ainsi à son compte la thèse du professeur Hannes de l’université de Gand : la Flandre paie pour la Wallonie depuis l’indépendance de la Belgique.
Une thèse que ne partage évidemment pas Michel Quévit, professeur émérite à l’UCL dont l’impressionnante formation (licence en science politique, doctorat en sociologie, baccalauréat en philosophie et diplôme complémentaire de la Harvard Business School) lui permet une approche multidisciplinaire du développement régional.
Dans un livre qu’il a publié en 2010, « Flandre-Wallonie : quelle solidarité ? », Michel Quévit établit plusieurs constats qui indiquent de manière très claire que la Flandre a largement bénéficié des aides de l’Etat belge, au détriment de la Wallonie.
« Parlons d’abord des ports », lance le professeur de l’UCL : « sans la sidérurgie wallonne jamais le port d’Anvers n’aurait été compétitif ». Les Wallons auraient fort bien pu se tourner vers le Nord de la France, une région plus proche, mais ils ont misé sur Anvers, par réflexe de solidarité nationale.
L’État a affranchi l’Escaut pour libérer l’accès à Anvers, on a creusé le Canal de Campine (et le Canal Albert plus tard) pour permettre le trafic entre Liège et Anvers. Ce fut ensuite le tour au canal de Willebroek et au canal de Charleroi, toujours vers le port d’Anvers. Par après, l’Etat s’est penché sur le port de Zeebrugge en lui accordant, dans les années ’70, 115 milliards de francs.
Dans le même temps la Wallonie a reçu des crédits parallèles compensatoires pour un montant de…16 milliards de FB. Rien de comparable évidemment !
Il faut savoir que l’activité portuaire joue un rôle capital dans l’économie flamande : elle représente 20% de son PIB et procure de l’emploi à 110.000 personnes dont 60% au port d’Anvers. Ce n’est pas un hasard si la province d’Anvers est celle qui a reçu le plus d’investissement entre 1959 et 1973 : 21% du montant total.
Venons-en au rail : « Dans ce domaine », poursuit Michel Quévit, « l’État a accordé très tôt la priorité à un axe Bruxelles-Anvers. La ligne de chemin de fer Bruxelles-Malines-Anvers a été électrifiée en 1935. Les Wallons attendront, eux, jusqu’en 1949 avec la ligne Bruxelles-Charleroi ».
En ce qui concerne le réseau autoroutier, c’est en encore plus net : une jonction Bruxelles-littoral a été réalisée dès 1939. Viennent ensuite les connexions entre la Flandre et le réseau européen. La dorsale wallonne, la fameuse autoroute de Wallonie, réclamée par les Wallons depuis 1938, n’a vu le jour qu’en 1972.
Au terme de la construction du réseau autoroutier complet, la Flandre est couverte à hauteur de 60% de son territoire contre 39% pour la Wallonie alors que cette dernière totalise 55% du territoire belge !
Quant aux charbonnages, un secteur jadis capital pour l’économie wallonne, l’aide de l’Etat au sud du pays fut très lente et disproportionnée par rapport au soutien apporté aux charbonnages de Campine. « Les premiers charbonnages wallons ont déjà fermé en 1913 », constate Michel Quévit.
« Ni aide d’État, ni compensations sociales. Ce n’est qu’en 1951 qu’une une aide de 18 milliards est débloquée pour financer les fermetures. Par contre en Flandre, dans les années 60-80, en complément des aides européennes de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier), l’Etat belge ouvrira largement son portefeuille en accordant pas moins de 96 milliards FB, dont 90 % de ce montant aux charbonnages de Campine et seulement 10 % réservés au Roton, le seul survivant wallon en 1960 ».
« Sous l’impulsion du ministre des Affaires économiques, limbourgeois d’origine, Willy Claes, des dizaines de milliards de FB. vont être investis à fonds perdus dans les mines flamandes, sans pour autant réussir à améliorer la compétitivité des charbonnages de Campine qui, pas plus que les mines wallonnes, n’ont échappé à la fermeture définitive entre 1987 et 1992 », signale Michel Quévit.
Dans le domaine de la sidérurgie, essentielle pour la Wallonie, dont l’économie s’écroula avec la disparition des bassins du Hainaut et de Liège, le mépris de l’Etat belge à l’égard de la Wallonie est encore plus grand : au total, 77 % des 264 milliards accordés ont filé vers la Flandre, pour 23 % vers la Wallonie.
Une aide sera apportée à la Flandre pour qu’elle reconvertisse ses anciennes industries dans des secteurs rentables : constructions navales, verre creux…
Dans son ouvrage, Michel Quévit précise qu’entre 1977 et 1980 la Flandre a reçu 87,928 milliards d’aides pour différents secteurs nationaux (verre creux d’emballage, sidérurgie, textile, constructions navales, charbonnages, énergie nucléaire) tandis que, pour les mêmes secteurs, la Wallonie empocha à peine 26,734 milliards.
Le livre de Michel Quévit détaille également la répartition des fonds structurels européens, toujours plus favorables à la Flandre.
Ce travail honnête et remarquable ne laisse subsister aucun doute : depuis plus d’un siècle, la Flandre a profité au maximum de l’Etat belge, dans tous les domaines.
Il était temps de le dire clairement, chiffres à l’appui, sans animosité, histoire de remettre les pendules à l’heure !
Michel Quévit, Flandre-Wallonie, quelle solidarité ?
Edition : Couleur livre, Question de société.
Prix : 19 €
Edition : Couleur livre, Question de société.
Prix : 19 €
IMPRIMERIE P. MALHERBE
Pierre Malherbe 0497 404 128
Rue Montmorency, 5 – 7 à 4500 Huy
Tél. : 085 23 09 89 / Fax : 085 23 64 22
E-mail : imprimerie.malherbe@skynet.be
Cela confirme que malgré la langue française, « pont entre les Flamands, les Bruxellois et les Wallons », le pouvoir réel se trouva dès 1830 entre les mains des Flamando-Bruxellois (+/- 67%) face aux Wallons (+/- 33%). Par pouvoir réel il faut comprendre la majorité parlementaire additionnée au pouvoir financier et bancaire, aux mains des Bruxellois et des Flamands. La richesse produite par les Wallons a dû être gigantesque quant on pense à ce qui a pu être réalisé dans les provinces wallonnes avec les miettes de cette richesse.
Malheureusement, dès 1830 la majorité parlementaire flamando-bruxelloise put toujours compter sur l’appoint aveugle de parlementaires wallons, par convictions religieuses, par complicité idéologique ou par sympathie de classe. Cette aberration complice perdure aujourd’hui avec les effets économiques désastreux que l’on peut observer au « Sud du pays ».
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Il est étrange que Michel Quévit, qui fut directeur de la BNB pendant de nombreuses années, fasse ces déclarations et publie son livre, longtemps après sa mise à la retraite.
Il serait sorti grandi, s’il avait pris position lors de son mandat.
Ni courageux, ni téméraire, ce brave professeur, bardé de diplômes.
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Michel Quévit n’a pas attendu sa sortie de fonction pour en parler puisque ce qui se trouve dans ce petit livre accessible à tout le monde est tiré de sa thèse de doctorat et a également été publié aux éditions « Vie ouvrières » en 1978 sous le titre : « Les causes du déclin wallon ».
Cliquer pour accéder à Causes_declin_wallon.pdf
Un regret, mais ce sont ses obligations liées à sa carrière politique, il a toujours été communautariste (comme le PS, partisan d’un ensemble – imposible- Wallonie-Bruxelles) alors que ses écrits montrent bien toute la pertinence de la voie régionaliste pour la Wallonie (tant que la Belgique existe..).
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Je me souviens d’avoir lu ce remarquable ouvrage en 2010 ; il confirme, d’une manière scientifique et avec une grande clarté, que la Belgique est l’amère patrie des Wallons. Dans une précédente étude, publiée dans les années quatre-vingt, le professeur Quévit montrait déjà que la Wallonie n’avait jamais eu de véritable classe dirigeante, et qu’elle avait absolument besoin d’autonomie.
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Un commentaire simple et lapidaire: les Wallons poursuivant un concubinage malsain y perdent leur temps, leur argent et leur honneur. Indépendance ou intégration à la République.
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Remettons une fois pour toutes « les pendules à l’heure » et mettons-les donc à l’heure de Paris…
Y a qu’à regarder encore tout ce cirque qui se déroule dans la Commune de Linkebeek!!!!! C’est ça l’histoire belge et ça a toujours été comme ça! Mais à force de faire l’autruche en mettant la tête dans le sable des dunes de Blankenberge!!! Pauvres wallons! Alors que la seule et unique solution est juste là, à côté de nous…
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