Si léger, le réveil au chant des oiseaux. D’une beauté presque insolente, ce printemps qui voudrait qu’on s’émerveille pour tant de bleu dans le ciel, tant de soleil dans les jardins refleuris, la grâce de cette lumière que ne voient plus les morts… Les morts, ces personnes devenues des chiffres, qui occupent tous les esprits mais sont isolées de leurs proches au moment de s’en aller.
Pour celles et ceux qui ne sont pas mobilisés dans la lutte contre la maladie, le temps est à la rencontre avec soi-même ou avec le ciel. Alors que le pape n’a jamais été aussi seul pour célébrer Pâques, on est là un peu tous à méditer sur le deuil et l’espérance, la force de la vie et la fragilité de nos existences. Paradoxe que ce temps suspendu qui agit déjà comme un accélérateur de l’histoire, à la façon d’un trou noir qui nous aspire, et puis ce monde ouvert que l’on disait fait pour les nomades et qui rétrécit tout à coup jusqu’aux limites de sa ville ou de son appartement…
Mon espace à moi, c’est Liège et, devenu un promeneur solitaire, je me laisse éblouir par la lumière qui anime ses rues presque vides. Après tout, le philosophe Kant nous a montré le chemin de la liberté mais il n’a jamais quitté sa ville natale. On n’est pas obligé de prendre un avion pour voyager. Situation paradoxale à nouveau, parce que Liège n’a jamais été autant connectée au reste du monde : c’est par son aéroport que l’OMS a choisi de faire entrer le matériel médical dont l’Europe a besoin maintenant, sans attendre.
Il n’y a pas de quoi pavoiser mais c’est l’occasion de partager une succession d’impressions sur Liège, d’images saisies en ces moments si particuliers. Foyer de l’identité wallonne, ancienne capitale d’empire qui n’a jamais cessé de regarder vers la France, Liège mérite bien qu’on la découvre… à distance.
G.R.
Merci pour vos deux derniers articles ,nous vivons dans un tel environnement de mensonge politique ! que c’est encore plus affolant que le covid 19
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Vivons une époque de contrastes qui nous oblige à des allers -retours d’émotions….
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Très beau texte, bravo !
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» Foyer de l’identité wallonne, ancienne capitale d’empire qui n’a jamais cessé de regarder vers la France ».
Liège mériterait que son personnel politique redécouvre la volonté du plébiscite, de 1793, pour la réunion à la France. Le simple fait, aujourd’hui, d’en organiser un, même de pure forme, secouerait les « Escargots de l’Elysette ».
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C’est comme ça qu’on aime Liège !
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Bien belle vidéo!
Ce temps de confinement aura eu quand même un ou deux aspects positifs comme le fait que notre planète a pu enfin respirer (si j’ose m’exprimer ainsi) un peu: c’est en Inde je crois que des gens ont à nouveau aperçu la chaine de montagne de l’Himalaya et le Mont Everest, chose qui n’était plus possible depuis des années à cause de la pollution. Et puis un autre endroit (je ne saurais plus dire où…) où les gens apprenaient à réécouter justement le chant des oiseaux qu’ils n’entendaient plus à cause du bruit!
Si cet épisode douloureux du Covid19 a pu réveiller un peu la conscience de l’être humain, on aura appris et gagné quelque chose…peut-être…
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Identité wallonne? Il n’y a pas d’identité sans culture et il n’y a pas de culture sans langue. Du moins, la langue est un des éléments essentiels de la culture. La langue wallonne a pratiquement été éradiquée (idem pour le picard, le lorrain et le champenois pourtant reconnues en Wallonnie en tant que langues regionales endogènes). Point de vue d’un francophile tendance « girondine » qui voreuve qui nosse Walonie fuche riloyie avou l’France. Vive la Republique!
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