Par Jules Gheude
Charles Michel II en affaires courantes pendant quelques mois : pas de quoi en faire un foin ! Lorsque Alexander De Croo, le président de l’Open VLD, décida de débrancher la prise de Leterme II, le 22 avril 2010, celui-ci poursuivit en affaires courantes durant 541 jours, et d’aucuns firent observer que les choses n’allaient pas plus mal. Car, ne l’oublions pas, nous sommes au pays de René Magritte. Et ceci n’est pas un pays !
Ce pays, la N-VA entend d’ailleurs bien le faire disparaître, comme le précise l’article 1er de ses statuts, qui évoque l’avènement d’une République flamande.
Quand ? Bart De Wever a choisi la stratégie « évolutive ». Celle qui consiste à passer par une avant-dernière case – le confédéralisme – en vue de dépiauter la Belgique au profit de de la Flandre et de la Wallonie. Ce qui amènerait la Belgique à disparaître d’elle-même. J’espère que ce sera en 2025, a précisé Liesbeth Homans, la ministre de l’Intérieur (N-VA) au sein du gouvernement flamand.
En entrant dans la « suédoise », la N-VA s’était engagée à ranger le communautaire au frigo durant la législature. Mais on sait qu’en Belgique, le communautaire est présent dans chaque dossier : le survol de Bruxelles, la construction d’un stade national, la manière de concevoir la politique d’asile,… C’est d’ailleurs sur ce dernier point que vient de chuter le Premier ministre, la N-VA s’étant opposée au pacte migratoire de l’ONU.
La manière dont Charles Michel s’est efforcé d’éviter la crise fut, il faut le dire, pitoyable. Comment a-t-il pu penser qu’en poursuivant avec une coalition remaniée et ultra-minoritaire, il pourrait, en pleine sphère électorale, compter sur l’appui de l’opposition ? L’image qu’il a donnée, ce 18 décembre, les bras tendus et suppliants, était tout simplement pathétique.
La Belgique peut-elle survivre à cette crise ?
Laurette Onkelinx l’a annoncé et Paul Magnette l’a confirmé : Celui qui, au PS, proposerait une alliance avec la N-VA se ferait ramasser ! Quant à Charles Michel, il a déjà lancé un appel aux responsables francophones pour contrer le projet confédéraliste.
Examinons le dernier baromètre politique.
En Flandre, la N-VA demeure le premier parti, avec 28,3%. Suivent le CD&V (18,7), l’Open VLD (17,5), Groen (16) la SP.A (9,2), le Vlaams Belang (7,6) et le PVDA (2,5). Le Nord, comme on peut le constater, se situe majoritairement à droite.
En Wallonie, c’est la PS qui domine, avec 25,4%, suivi par le MR (19,9), Ecolo (19,7), le PTB (14), le CDH (10,4) et le Parti populaire (5,1). Le Sud, on le voit, vote majoritairement à gauche.
Ceci ne fait que confirmer le constat de Bart De Wever : La Flandre et la Wallonie constituent deux démocraties. Le confédéralisme s’impose donc, afin que chacun puisse être financièrement responsable de ses propres choix politiques.
On peut comprendre ce raisonnement après avoir pris connaissance du dernier classement Eurostat concernant le PIB des régions de l’Union européenne pour 2016.
On constate, en effet, que la Flandre se situe à 120, l’indice de comparaison étant fixé à 100. Seule, la province du Limburg est en-dessous, avec 97.
Pour la Wallonie, en revanche, la situation reste inquiétante, avec un indice de 85. Seul le Brabant wallon, qui profite du dynamisme économique de la Région bruxelloise, dépasse la moyenne européenne, avec 133. Les provinces de Liège, de Namur, du Hainaut et de Luxembourg affichent respectivement 85, 81, 76 et 75.
Jusqu’ici la Wallonie a pu bénéficier des transferts financiers en provenance de Flandre, soit quelque 7 milliards d’euros par an, mais on sait que ceux-ci sont amenés à s’éteindre progressivement.
L’actuelle coalition wallonne MR-CDH, en place depuis un an et demi, s’efforce de remédier à une gestion qui, durant près de 35 ans, a consisté à vivre largement au-dessus de ses moyens.
Un an et demi, cela ne suffit évidemment pas pour renverser la situation. Mais une chose est sûre : si la Wallonie, livrée à elle-même, devait être gouvernée par la coalition « progressiste » qu’Elio Di Rupo appelle de ses vœux, on n’ose imaginer dans quel pétrin budgétaire elle se trouverait ! Et cette évolution ne manquerait évidemment pas de compliquer, voire de rendre impossible, la formation d’un nouveau gouvernement fédéral.
Jusqu’ici, on a toujours vu les francophones, « demandeurs de rien », finir par ployer.
Qu’en sera-t-il au lendemain des prochaines élections ?
Le confédéralisme, il faut le rappeler, n’est pas l’affaire de la seule N-VA. Elle n’existait pas lorsque l’idée en fut lancée, au début des années 90, par le ministre-président flamand Luc Van den Brande, un démocrate chrétien, qui précisait : Mes collègues de l’exécutif flamand, socialistes compris, se rallient à mes déclarations sur le confédéralisme. Et le Parlement flamand avalisa la chose en 1999.
En s’opposant aujourd’hui à la N-VA, le CD&V adopte une attitude assez lamentable. Car c’est tout de même l’un des siens, Yves Leterme, qui porta en 2004 le cartel avec la N-VA sur les fonts baptismaux.
C’est aussi l’actuel président du CD&V, Wouter Beke, qui, dans une interview accordée au journal québécois « Le Devoir » en 2007, déclara : Nous voulons une véritable confédération où chacun pourra agir comme il l’entend. Si les francophones n’acceptent pas de lâcher du lest, nous n’aurons pas d’autre choix que l’indépendance.
Il y a donc aujourd’hui, dans le chef du CD&V, une grande hypocrisie, qui s’explique uniquement par le fait que ce parti est largement distancé par la N-VA
Les responsables francophones feraient, en tout cas, bien de méditer ces propos tenus par l’ancien ministre CD&V Stefaan De Clerck : Il y a toujours eu, en Flandre, deux forts courants : la démocratie chrétienne et le nationalisme flamand démocratique. Ensemble, ils représentent un sentiment très majoritaire en Flandre. Ils sont complémentaires.
La Belgique pourrait, très rapidement, être mise échec et mat !
Jules Gheude sur le site de « La Libre.be »
(1) Derniers livres parus : « François Perin – Biographie », Editions Le Cri, 2015, et « Un Testament wallon – Les vérités dérangeantes », Mon Petit Editeur, 2016.
Quand les transferts nord-sud s’estomperont, les fourmis flamandes s’enrichiront davantage, et les cigales wallonnes feront partie des cigales les plus pauvres d’Europe. Il y aura bientôt presque autant de gilets jaunes que d’habitants en Wallonie. Seuls, les élus cossus occupant les innombrables mandats dans les innombrables niveaux de pouvoir et autres institutions publiques continueront de porter le costume trois pièces et la cravate, souvent rouge. On pourra de la sorte les distinguer facilement. Ce sera la révolution car la cigale jaune ne comprendra pas pourquoi la fin de mois sera devenue si difficile, surtout les 30 derniers jours. La classe politique wallonne n’aura alors pas d’autre choix que d’aller sonner à la porte du Président français. Mais acceptera-t-il l’Alliance avec une Wallonie devenue à ce point pitoyable ? Tel est la question. A moins que la Flandre nous rende tout ce qu’elle a détourné à son avantage depuis 1830. Mais n’y comptons pas.
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Lorsque Alexander De Croo, le président de l’Open VLD, décida de débrancher la prise de Leterme II, le 22 avril 2010, celui-ci perdit des plumes aux élections suivantes. Mais, sauf erreur, la NVA représente tout autre chose pour les électeurs de Flandre que le VLD, héritier du parti libéral bourrés de fransquillons depuis 1830.
Ce pays, il ne faut pas se leurrer, la N-VA n’est pas la seule à désirer le faire disparaître. La seule différence, elle, comme le VB, ne joue pas l’hypocrisie à la mode des vieux partis belgicains dépassés par la réalité du suffrage universel.
Depuis 1874,le Mouvement Flamand mène le tempo et demeure la mémoire, toujours active, de la résurgence du peuple de Flandre. D’ailleurs, si tout relève du communautaire en cet Etat cela signifie bien que Wallons et Flamands n’appartiennent au même monde.
« Tout ce qui parle français m’appartient » clamait Henri IV.
« Tout ce qui parle allemand appartient à l’Empereur ».
Traduit aujourd’hui : « Tout ce qui parle néerlandais appartient à la Grande Néerlande ». Il ne faut pas feindre d’oublier qu’ Antwerpen fut la première capitale de l’Union d’Utrecht soit la première confédération néerlandaise avant la lettre !
Ironiques, ne trouvez-vous pas, les retours de l’Histoire ! D’autant plus, que personne, dans ce royaume ne veut se rappeler qui a assemblé cet Etat de bric et de broc. Merci, Messieurs les Anglais, retournez donc sur votre île !
La Belgique pourrait-elle survivre à cette crise ?
Bonne question. Laurette Onkelinx et Paul Magnette peuvent le rappeler en boucle : Celui qui, au PS, proposerait une alliance avec la N-VA se ferait ramasser ! Mon Dieu, ce que ces demandeurs de rien frisent le ridicule.
Comment agiront-ils, lorsqu’ils n’auront pas d’autre choix que de se retrouver à la même table de négociations face à la NVA, soutenue par le VB ?
S’imaginent-ils comme Charles Michel pouvoir contrer le projet confédéraliste de la Flandre ?
Comme le souligne Monsieur Gheude, le confédéralisme, il faut le rappeler, n’est pas l’affaire de la seule N-VA. Elle n’existait pas lorsque l’idée en fut lancée, au début des années 90, par le ministre-président flamand Luc Van den Brande, un démocrate chrétien, qui précisait : Mes collègues de l’exécutif flamand, socialistes compris, se rallient à mes déclarations sur le confédéralisme. Et le Parlement flamand avalisa la chose en 1999.
Il faut malheureusement le constater : les responsables francophones refusent prendre en considération le choix du Parlement de Flandre et de méditer les propos tenus par l’ancien ministre CD&V Stefaan De Clerck : Il y a toujours eu, en Flandre, deux forts courants : la démocratie chrétienne et le nationalisme flamand démocratique. Ensemble, ils représentent un sentiment très majoritaire en Flandre. Ils sont complémentaires. ( Jules Gheude)
Ils en sont toujours à courir après le fantôme d’Albert Ier alors que Gaston Eyskens (un CVP ) déclara, au perchoir du parlement, la mort de la Belgique de papa !
Advienne que pourra !
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J’entendais ce matin le Président du PS à la radio : « non au confédéralisme, non à la scission de la sécurité sociale, non aux réformes constitutionnelles ». Cela promet… Si j’étais flamand, entendre Di Rupo me donnerait directement envie de voter pour la NVA. Je pense que le 26 mai 2019 sera un carnage.
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D’accord avec vous, Monsieur Baeyens, et, partant du principe que les dirigeants du PS ne sont pas tous bornés, les prises de positions de ces derniers ressemblent à de la provocation afin de se dédouaner devant leurs électeurs. Di Rupo comme Magnette savent pertinemment que personne, en Belgique, ne les secourra en cas de collision frontale avec la Flandre. Inutile de courir à Laeken, les portes resteront closes; il suffit de voir qui conseille Philippe!
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M. Baeyens —-> Ce sera la révolution car la cigale jaune ne comprendra pas pourquoi la fin de mois sera devenue si difficile, surtout les 30 derniers jours.
Oui, ce sera la révolution et vous savez ce qu’ils scanderont dans les rues ?
« On veut plus de Belgique… Plus de Belgium… Vive le roi… » S’ils ne comprennent déjà pas pourquoi les fins de mois deviennent si difficiles pourquoi alors comprendraient-ils d’où vient le mal ? Ils déplorent les effets, mais ils chérissent les causes, surtout quand elles sont structurelles, donc cachées et que personne, pas même en Wallonie, n’ose en parler.
On nous répète à propos des fameux transferts qu’ils cesseront dans le sens Flandre -> Wallonie, mais qu’en sera-t-il des transferts Wallonie–>Flandre, les pensions, l’eau que les Flamands pompent chez nous en la payant moins cher chez eux ? Et Dieu sait ce que l’on nous cache encore…
La classe politique wallonne, au lieu de sonner à la porte du Président français, rira en haut du balcon et jouera sur le clientélisme communautaire. Car que restera-t-il de la Wallonie après la vague migratoire, celle déjà subie (plus que la Flandre) et celle qui ne fera que s’accentuer, avec le Pacte de Marrakech ?
Préparez vos planches de surf.
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Il serait temps que le belgicain de Mons apprenne l’histoire de son parti
Il apprendrait ainsi qu’il n’y a pas de Belges mais deux peuples walllon
et flamand opprimés depuis orès de deux cents par un etat arficiel
voulu par les Anglais. En 1912 Jules Destrée dans sa lettre au Roi
clamait la vérité IL N’Y A PAS DE BELGES. Quant au belgicain
Maingain il aurait intérêt a relire le Divorce belge de feu Lucien
Outers. Inutile de parler de Michel qui a trahi la
Wallonie et le parti fondé par Francois Perin et Jean GOL
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