Par Jules Gheude
Cette article d’opinion a été publié sur le site du magazine flamand Knack le 18 septembre 2018
L’avenir de la Wallonie n’est ni dans l’indépendance ni dans un confédéralisme belge
En 2011, Elio Di Rupo exprimait sa satisfaction. Il avait dénoué la plus longue crise belge et ainsi, pensait-il, sauvé le pays.
Pour parvenir à ce résultat, il avait dû renier sa promesse – qui était aussi celle des autres présidents de parti francophones : BHV était scindé… sans extension territoriale de Bruxelles.
La sixième réforme de l’Etat n’a fait que complexifier le processus de décision belge. Pour Jean Quatremer, le correspondant à Bruxelles du journal français « Libération », le constat est sans appel : Cinquante ans de lutte communautaire entre Flamands et Wallons (…) ont conduit le royaume dans une voie sans issue : impotence, incompétence, irresponsabilité. Récemment, le chef de la diplomatie, Stef Blok, a également reconnu que la Belgique était invivable.
Certaines personnalités de l’Open VLD, du MR et du CDH plaident aujourd’hui en faveur d’une refédéralisation de certaines compétences. Mais les partis flamingants – du Vlaams Belang à la N-VA en passant par le CD&V – se sont empressés de fermer la porte : pas question de faire marche arrière.
Tout indique que la gauche retrouvera le pouvoir en Wallonie au lendemain des élections du 26 mai 2019. C’est ce qu’attend Bart De Wever, le président de la N-VA, pour mettre son projet confédéral sur la table.
Si les francophones le rejettent, la formation d’un nouveau gouvernement belge sera impossible. Or, qu’est-ce qu’un pays sans gouvernement, si ce n’est un pays qui n’existe pas…
François Perin avait annoncé ce scénario dès 1981 : Cela fait des années que je pressens ce qui va arriver. Après d’interminables négociations, le malheureux chef de l’Etat se mettre à courir après un gouvernement introuvable. Le pays peut imploser. Qu’est-ce qui empêcherait les Flamands de proclamer unilatéralement leur indépendance et d’affirmer leur nation ? Ils ont créé tous les instruments de leur future légitimité. Les Wallons seront alors contraints à une discipline dont ils n’ont aucune idée.
Dans une structure confédérale, la Wallonie devra aussi tirer son plan toute seule. Comme vient de la rappeler Olivier Chastel : On sait que la manne financière qui vient du fédéral est dégressive sur 10 ans et donc la Wallonie doit se préparer à vivre en totale autonomie.
Si la Wallonie se voit retirer les quelque 7 milliards que la Flandre lui verse chaque année, elle se trouvera dans une situation budgétaire intenable qui l’obligera à se serrer douloureusement la ceinture. Cela pourra engendrer un climat quasi révolutionnaire, prévient Jules Gazon, professeur émérite d’Economie à l’Université de Liège.
Mais le confédéralisme ne sauverait la Belgique que pour peu de temps, car la coquille belge vide apparaîtrait très vite comme superflue.
En fait, Elio Di Rupo n’a que faire de la survie du royaume. Seul le pouvoir importe pour lui. Mais cette fois, il est confronté à un défi crucial, car ses ambitions politiques pourraient conduire à un bain de sang social.
Feu Lucien Outers, qui a joué un grand rôle dans l’histoire du FDF et qui a fortement influencé Olivier Maingain, a écrit, dans les années quatre-vingts, une « Lettre ouverte au Roi ». Il y plaide en faveur d’une discussion pour établir entre les composantes une confédération où l’essentiel des pouvoirs seraient laissés à chacun. A défaut de cette volonté de dialogue ; la Flandre finira par s’émanciper sans demander l’avis de personne et les Wallons peu sûrs d’eux-mêmes se tourneront un jour vers la France pour négocier avec elle, pour leur région, un statut particulier qui la fera participer progressivement et toujours davantage à la vue d’un pays dont ils se sentent si proches. (…) Bruxelles cherchera peut-être dans sa vocation européenne une solution à son avenir.
Olivier Maingain doit relire ce passage, lui qui s’accroche désespérément à un fédéralisme que la Flandre a jugé dépassé depuis longtemps (voir les résolutions confédérales adoptées par le Parlement flamand en 1999).
La prospérité de la population wallonne ne viendra ni d’un confédéralisme belge ni d’un statut indépendant. Le président de Gaulle en était intimement convaincu : Les Wallons retrouveraient au sein de la France la fierté d’appartenir à une grande nation. La fierté de leur langue et de leur culture. Le goût de participer aux grandes affaires du monde et de se battre pour de grandes causes humanitaires.
Ce scénario présente encore deux avantages non négligeables. Une Wallonie intégrée en France resterait de facto dans l’Union européenne. Et c’est à la France qu’il reviendrait de négocier avec la Flandre et Bruxelles les modalités pratiques de la scission belge, notamment le partage de la dette.
Certes, cela aurait un impact financier pour la France. Mais pas de quoi inquiéter Bercy. La reprise des transferts flamands coûterait moins cher que la suppression de la taxe d’habitation. A cet égard, Jaques Attali, l’ancien conseiller du président François Mitterrand, avait écrit sur son blog, le 9 septembre 2009 : Le prix à payer pour la France serait sûrement plus faible que ce que cela lui rapporterait.
Le jour où la classe politique wallonne ôtera ses œillères, un avenir prometteur s’offrira à la Wallonie.
Une évidence la seule solution encore faudrait-il qu’il y eùt un Bonaparte
à lElysée
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» L’avenir de la Wallonie n’est ni dans l’indépendance ni dans un confédéralisme belge » Hélas, Monsieur Gheude, à l’entendre au perchoir à L’ONU, Carlos Miguel (MR) dit le Premier ne semble pas tenir compte de l’avenir de la Wallonie. Sa vision du « multilatéralisme » n’augure rien de bon pour notre avenir. Même notre prochaine « heure d’été ou d’hiver » sera bénéluxienne !
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En cas de confédéralisme, ce qui semble se mettre en place dans l’esprit du MR et du bénéluxien Charles Michel, la Wallonie deviendra ipso facto une véritable colonie de la Flandre et une terre de vacances pour les Néerlandais. MAIS que Carlos Miguel dit le Premier ne se fasse pas d’illusion, la Wallonie devra malgré tout supporter ses dettes et la cessation des transferts flamands.
Bien évidemment, chacun chez soi et Dieu pour tous mais sans omettre les avantages économiques et pécuniaires qu’en tirera la Flandre.
Dès lors, même dans ce cas de figure pro-Belgica de nos élus indécrottables, la situation de la Wallonie deviendra insoutenable et les sourires de Mathilde ne rempliront pas les estomacs.
Donc, de façon calme ou très houleuse, les Wallons en appelleront à la France. Navré pour Monsieur Magnette mais soeur Anne ne verra pas l’ Allemagne arriver à son secours.
Bruxelles peut oublier un avenir de ville-libre européenne, l’Union européenne n’en est plus là et quant à devenir un grand pays de cinq cent mille âmes, adieu veaux, vaches, cochons, couvées. Oh! Elle pourrait bien obtenir un statu particulier et temporaire de la Flandre, pour autant qu’elle se plie aux conditions de cette dernière. Feu le ministre Tindemans avait déclaré : laissez les parler français, les ordres se donneront en flamand. Il faut observer que c’est déjà le cas et les Bruxellois semblent s’en accommoder.
Maingain devra, malgré ses tentatives douteuses d’appel à l’aide auprès des Wallons, s’incliner devant les héritiers du Comte de Flandre. Éverard t’Serclaes et Olivier Maingain même combat, même défaite !
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» Communales 2018: Linkebeek, l’affrontement francophone » lire RTBF Info du 30/09/2018.
Bien évidemment, il ne s’agit que de Linkebeek mais cet état de fait est emblématique de la zone géographique bruxelloise. Les francophones de cette zone ne doivent pas, plus, retenir l’attention des Wallons. Ils deviennent même une menace pour le combat wallon.
A cet effet, l’actuel gouvernement wallon a enfin compris qu’il était temps de se détacher progressivement de l’Ostbelgîen : lire les informations sur RTBF Info des : 12 juil. 2018 – La Communauté germanophone poursuit peu à peu son émancipation de la Wallonie et
14 sept. 2018 Transfert de compétences: la Communauté germanophone gagne à nouveau en autonomie.
Cette lucidité devrait l’encourager à » balancer son poids mort » la Communauté française-Wallonie-Bruxelles !
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Oui, mais voilà, la Wallonie s’est enfermée dans le piège Belgïe. D’abord, il y a la communauté dite française ou Wallonie/Bruxelles, enfin ce machin qui enferme la Wallonie dans une bruxellisation toute belgi-capitale-multiculturello-bruxelloise. Avec l’élite bruxelloise, la RTBF, Le Soir, La Libre …
C’était la fête de la communauté Wallonie /Bxl avec un grand concert retransmis par la RTBF. Le concert se passe à Bxl; Le thème : Brux + elle , c’est du belge. On est entre Bruxellois à Bxl, fêtant Bxl et fier d’être Belge.
La Wallonie ? Rien ! On n’en a pas parlé.
Pourtant c’est bien la Wallonie, bien plus que Bxl aux finances dans le rouge (La Wallonie aussi mais moins que Bxl), qui finance le plus Wallo/Brux, l’enseignement, la RTBF, etc…
Alors pourquoi se laisse-t-on dominer par les Bruxellois ?
Pourquoi ne pas régionaliser tout ces matières dont la RTBF ?
Et puis il y a la Belgïe toute Flamande et bientôt unie, y compris la Wallonie, à la Hollande.
La Flandre a besoin d’espaces libres et la Wallonie en a. Le temps de la séparation pure et dure et surtout territoriale est dépassé.
La séparation sera financière, sociale, mais pas territoriale, au contraire !
La Flandre a déjà commencé la vlaamse kolonisatie de la Wallonie.
Et généralement, les colons ne se séparent pas de leur colonie.
Ce qui est particulier dans notre cas, c’est que les colonisés, nous les Wallons, ne cherchons pas de nous libérer du joug flamand, au contraire !
Abreuvés par la propagande belgïe-flamande des médias bruxellois, nous en demandons d’avantage.
Et les Flamands ne s’en cachent même plus.
Trend Tendeance publie un article choc qui n’est pourtant pas le premier du genre : Les Flamands ne veulent plus quitter la Belgique, ils veulent la dominer (https://www.lecho.be/economie-politique/belgique/general/les-flamands-ne-veulent-plus-quitter-la-belgique-ils-veulent-la-dominer/9935471.html)
En fait c’est déjà fait. Et déjà se profile l’union Flandre & Hollande dans laquelle la colonie Wallonie est embarquée sans même son avis.
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