En Espagne, deux entités confrontées à un même projet politique de nature monomaniaque (celui de l’état, tout l’état et rien que l’état et celui d’une région irrédentiste). Chez nous, deux régions schizophrènes : une Flandre écartelée entre le projet indépendantiste de la N-VA, son principe de plaisir, mais consciente de sa mainmise sur l’état fédéral, son principe de réalité, et des Wallons exaspérés par la tutelle du nord, mais arc-boutés sur leur état fédéral gage d’une hypothétique survie…
Des personnalités collectives en mal-être, le même refus de prendre en compte une réalité dérangeante et donc pleine d’incertitudes pour demain. Mais la sagesse populaire ne préconise-t-elle pas de prévoir quand on prétend gouverner. En Espagne, mais aussi en Belgique ? Et si, plutôt que de donner des leçons à Rajoy, on balayait devant notre porte ?
En Espagne la majorité du territoire est pauvre, mais a le pouvoir, la Catalogne est la locomotive économique, mais est et reste une collectivité autonome minoritaire.
En Belgique, non seulement la partie potentiellement sécessionniste est majoritaire (environ 7 millions d’habitants), elle a la mainmise sur
* l’État fédéral
* l’économie
* les trusts de presse
* les finances publiques,
mais elle s’est appliquée
* à démilitariser la Wallonie
* conquérir et occuper un territoire wallon et à en organiser l' »Anschluss » (les Fourons)
* à entretenir dans ses média une ambiance identitaire 5″Bekende Vlamingen », la « semaine du chant flamand » – qui n’intéresse personne en-dehors de la Ménapie ! –
* intercepter toute relation économique entre la Wallonie – colonie flamande comme le Congo fut une colonie belge – et l’extérieur.
* en entretenant une idéologie auto-victimisante axée sur le passé francophone de l’Etat unitaire et de la Flandre à grand-papa.
Le jour où la Flandre aura intérêt à larguer les amarres, elle le fera et y gagnera. Pour le moment, l’Europe freine toute velléité de changement de territorialité en son sein.
La Belgique dans deux générations ? Plus de problème linguistique, on y parlera au Nord comme au Sud deux langues : l’arabe et le turc.
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» Et si, plutôt que de donner des leçons à Rajoy, on balayait devant notre porte ? » Pas de soucis mais Rajoy devait, par exemple, d’abord laisser le Roi Philippe VI exprimer son courroux afin de conforter le vote du refus à l’indépendance en Catalogne. Après, il pouvait sortir le bâton de derrière la porte ! Rien ne lui interdisait de laisser voter les électeurs et de saisir, à la fin du vote, toutes les urnes sur base d’une décision de justice. Lancer des forces armées sur des gens pacifiques relève de méthodes que l’on peut observer dans des Etats dictatoriaux, des Etats despotiques (même éclairés) ou dans des Etats soumis à l’armée. Rajoy vient de détruire en une journée tout le bénéfice du règne de Juan Carlos Ier. Ce n’est qu’un sombre personnage orgueilleux et plein de morgue à l’égard de ses concitoyens. Nous vivons au 21e siècle plus au 16e. Quant à la Garde civile, elle ferait mieux d’exercer sa force et sa brutalité pour défendre les frontières de l’Espagne depuis Ceuta et garantir la protection des Espagnols.
Quant à la Belgique, grâce à Monsieur Michel, nous savons que l’armée, dont les armes lourdes sont sous contrôle flamand, ne sortira pas des casernes et que la police « fédérale », largement flamande, ne bougera pas si une des Régions quitte le bateau en perdition surtout s’il s’agit de la Flandre. Au sujet « Des personnalités collectives en mal-être », n’hésitez pas à lire l’article de la rédaction de 7/7, du 04/10/2017, à 12h09 (source: Le Vif et Daardaar) intitulé « Les Flamands n’ont jamais eu autant de pouvoir ». Cet article relate les états d’âme de Jean-Claude Van Cauwenberghe. Si tous les hommes politiques wallons partagent les réflexions et la vision du futur de cet ancien ministre, les Wallons feraient bien de solliciter dès maintenant leur passeport néerlandais …
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J’ai mis longtemps à comprendre que la Flandre ne veut pas son indépendance mais son but est de flamandiser la Wallonie. Voilà l’objectif de la Flandre : coloniser la Wallonie.
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Deux courants existent en Flandre, postérieurs à la première Guerre Mondiale : les nationalistes purs et durs, séparatistes, aspirant à la Grande-Néerlande et les adeptes de feu Frans Van Nauwelaerts (ministre anversois fransquillon et élu du parti catholique) héraut de l’unité du royaume mais à la botte de la Flandre majoritaire. Comme le pendule de Foucault, la Flandre oscille encore entre ces deux pôles selon les élections. Notez à ce sujet que la « locomotive » CD&V tente par tous les moyens de raccrocher le « tender » CDH. Les catholiques wallons depuis 1830 ont toujours soutenu les volontés du grand frère flamand. Dans les années trente, notamment, les journaux wallons libéraux et socialistes ainsi que les publications du Mouvement wallon relataient abondamment les problèmes causés par cette sujétion qui perdura après 1945 sous l’étiquette PSC / CVP. La scission des partis politiques « belges » atténua, à peine, cette propension mais qui existe toujours solidement dans les structures syndicales. A observer que les freins puissants à la disparition du royaume existent, aujourd’hui, bien plus du côté de tous les syndicats que dans les partis puisque ces derniers subissent les aléas des élections.
Un sursaut salvateur en Wallonie risque d’apparaître lorsque la Flandre n’aura plus rien à y piller !
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Toutes mes excuse: il faut lire Frans Van Cauwelaert ! Voilà réparé.
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« Voilà l’objectif de la Flandre : coloniser la Wallonie. ».
Je ne crois pas, d’autant que c’est déjà fait (économiquement et idéologiquement)…
La volonté de la majorité des élites (dirigeantes et influentes) flamandes, c’est de larguer la Wallonie (ce qui ne fera pas entrave au maintien de son contrôle économique dans le cadre du marché unique de l’UE), donc « plus un centime pour la Wallonie » !, tout en conservant la maîtrise, croissante puis entière, de Bruxelles. D’où la nécessité de conserver, encore pour un temps, l’Etat belge, car c’est ce qui reste de cet Etat central qui légitime et permet ce contrôle. Trois avantages complémentaires : 1). prisonnière de l’Etat belgo-flamand, la Wallonie sert de glacis à la Flandre contre la France, sinon elle serait « tout contre » la Flandre et aux portes de Bruxelles ! 2). L’Etat belgo-flamand permet la Flandre ne post-poser son statut international (voir le Kossovo, avec deux S en français d’avant…) et européen (voir la Catalogne). 3). La Flandre tente de faire porter à la Wallonie la responsabilité de la fin ultime du Royaume, quand celle-ci, privée de tout argent flamand après qu’elle aura pleinement lâchée Bruxelles, et ainsi réduite à elle-même, ne supportera plus le contrôle de la Flandre via l’État belge devenu un Etat-croupion.
La Flandre a une stratégie, la Wallonie et Bruxelles n’en ont pas. Et JC Van Cau illustre bien cette classe politique wallonne et franco-bruxelloise, impuissante, qui se réfugie dans l’ultra -régionalisme, et qui sabote donc ainsi un de ses derniers atouts, le front commun !
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J’ajoute que Maingain semble le seul à comprendre cela, mais il ne peut se faire comprendre des franco-belges, car il est silencieux parce que prisonnier de son parti belgicain
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Lu sur le site du VIF Source: Afp 22/10/17 à 11:52 – Mise à jour à 11:52
Le président du Parlement européen, l’Italien Antonio Tajani, estime que l’Europe doit « craindre » la multiplication des petites patries, à l’heure où la Catalogne bataille pour son indépendance et où les régions italiennes de Lombardie et de Vénétie votent dimanche pour plus d’autonomie. ( Entretien publié dimanche par le quotidien romain Il Messaggero. )
« C’est pourquoi personne en Europe n’a l’intention de reconnaître la Catalogne en tant qu’Etat indépendant « , souligne-t-il. (…) « l »Espagne est par son histoire un Etat unitaire, avec de nombreuses autonomies, avec des populations diverses, qui parlent aussi des langues différentes, mais qui sont un Etat unitaire ». (…) (…) Il « prend soin de distinguer le référendum catalan de ceux de Lombardie et de Vénétie, deux régions italiennes qui votent ce dimanche pour demander plus d’autonomie. » « D’abord ces deux référendums sont légitimes, ce qui n’était pas le cas en Catalogne »» « Et puis le référendum catalan était pour l’indépendance, alors que la Lombardie et la Vénétie demandent plus d’autonomie. Attention, donc, à ne pas interpréter les référendums de dimanche comme l’amorce d’une saison indépendantiste ».
Question : 1) Depuis quand un référendum serait-il illégitime en démocratie ? 2) Pourquoi l’Espagne serait-elle plus unitaire que l’Italie, alors que ces deux Etats se composent de régions autonomes ? 3) Où se situe la frontière intellectuelle, en Catalogne, Vénétie et Lombardie, entre « indépendance » et « une large autonomie financière » ? 4) Où l’Italien Antonio Tajani place-t-il la problématique du Belgium ? 5) Rejetterait-il un referendum dans l’une des quatre régions linguistiques ( NL, Fr, D, NL/FR) composant le puzzle belge ? 6) Considérait-il le royaume de Belgique, fabriqué de toutes pièces par la force des armées étrangères depuis le 16e siècle jusqu’ au 19e siècle, comme unitaire à la sauce espagnole ?
Il faudrait le savoir parce que la « culpabilité » de « l’Europe » dans la création de l’Etat belge est indiscutable !
La seule tactique pour clouer le bec à cet « éminent » membre de l’Union européenne et à l’Union européenne c’est étudier la réunion (fédérale ou confédérale ou unitaire) de la Flandre aux Pays-Bas et de la Wallonie à la France. Y penser, c’est l’essayer …
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