Par Georges-Henry Simonis
Les problèmes des intercommunales liégeoises donnent lieu à des réactions nécessaires et salutaires. Mais celles-ci règlent-elles les deux problèmes dont souffre la Wallonie depuis longtemps : l’hypertrophie politique et administrative, et la politisation abusive des services publics ?
Certes, il faut agir vite. Mais la précipitation peut être mauvaise conseillère à défaut d’une vision claire et du sens d’un long terme institutionnel.
Ainsi, je m’inquiète quand je lis que le conseil d’administration de Publifin passerait de 28 à 10 membres, « six pour la Province de Liège, et quatre pour les commune associées »; « deux PS, deux MR, un CDH, un écolo » pour la Province, « deux PS, deux MR, un CDH » pour les communes… (Le soir du 1/2/17). Voilà que réapparaissent les comptes d’apothicaires au mépris du choix de personnes choisies d’abord pour leurs compétences et leur honorabilité personnelle !
Je note que les réformes en cours n’ont pas été précédées d’une évaluation pourtant nécessaire du rôle des provinces au sein d’un système fédéral, ni d’une réflexion sur la place des intercommunales entre les pouvoirs locaux que sont les communes et la Région. Faut-il encore qu’existent ces échelons intermédiaires qui contribuent à la complexité institutionnelle de la Wallonie ? Quelle est la nécessité actuelle de toutes ces intercommunales héritées du passé, qu’il s’agisse d’eau, de gaz, d’électricité, de médias, ou encore d’hôpitaux… ?
Faut-il que se créent à travers la Région des espèces de holding économico-financiers, semi-publics, semi-privés (?), censés contribuer aux finances communales déficitaires ?
Autre question : faut-il vraiment que chaque province wallonne dispose d’un département « agriculture », coincé entre le ministre régional, et le ministre fédéral… ?
Dans une région de 3.500.000 habitants, la charge administrative est lourde, de même qu’est fragile la productivité de tous ces organes dispendieux.
A défaut d’analyses détaillées qui demandent réflexion, et qui peuvent prendre un certain temps, on risque de bâtir sur du sable…
En même temps, il faut régler pour de bon ce problème qui devient lancinant de la Fédération Wallonie-Bruxelles (enseignement, culture), et des matières toujours fédérales qui seraient mieux gérées au niveau régional. Par exemple, en matière de justice, il devient de plus en plus évident de penser régionalisation ! On n’a pas le même sens de la justice au nord et au sud du pays… Et de nombreuses matières ont déjà glissé vers la Région (aide à la jeunesse, aide aux détenus et aux victimes, sécurité routière…).
On parle beaucoup, et c’est heureux, de renouveau démocratique.
En Wallonie, nous vivons une étape importante : la conjoncture actuelle permet d’espérer une vraie redéfinition institutionnelle à long terme. C’est l’une des clés de l’avenir de la Région.
Faudrait-il un nouveau Congrès régional wallon ? A défaut d’élections à la française qui donnent vraiment la parole aux citoyens, pourquoi pas ?
Un constat que je partage largement! Aucune évaluation du « système » en place depuis les lois communale et provinciale de…1839, des rabibochages ponctuels, comme les fusions, au gré des rapports de force politiques de l’époque qui ont dicté la nouvelle cartographie administrative. Le débat, nécessaire alors, entre « fusions » et « fédérations » de communes n’a pas été encouragé par Joseph MICHEL obnubilé par la seule approche politique. En terres romanes de Belgique, l’évaluation n’a jamais eu bonne presse, ni institutionnelle, d’où la lasagne si appétissante aux estomacs gloutons, ni scolaire, d’où la piètre performance d’un enseignement que l’on prétend toujours « rénové, qui ne l’est plus,victime de son embonpoint…Intercommunales et provinces? Une question d’échelle et de périmètre géographique que l’on se refuse d’étudier, en s’inspirant par exemple du principe de subsidiarité. Un péché contre l’esprit que sacrifient nos notaires au profit du ronronnement sécurisant!
J’aimeJ’aime
Moi, quand j’vois qu’ils se donnent les pouvoirs de pères en fils (ou de père en fille chez les Le Pen en France), les Michel, Mathot, Daerden, Ducarme et j’en passe… C’est affligeant!
Et maintenant Fillon (en France) que je pensais au-dessus de tout ça!!!
S’il doit se retirer, qui va bien pouvoir aller à sa place??? Juppé (qui a déjà dit non), Baroin, retour de l’autre excité (Sarko)??? Ca serait un boulevard pour la Marine!!!
J’aimeJ’aime
Faudrait-il un nouveau Congrès régional wallon ? (lire ci-avant) Sans jeter l’opprobre uniquement sur la Wallonie, notre « petit monde politique » est retombé « agréablement dans les pratiques de l’Ancien Régime d’ où Napoléon Bonaparte l’en avait sorti par la force. Oh! Le monde politique en France ne montra pas toujours le bon exemple au cours des différents régimes qui suivirent l’effacement de l’ Empereur mais une certaine notion de l’Etat demeura jusqu’à nos jours. Cette notion de l’Etat n’existe plus chez nous en Wallonie pour la simple raison que le « provincialisme », descendant des vieux duchés, comtés et principauté, a repris vigueur. L’exemple de l’organisation du PS et des syndicats est éclairant. On comprend dès lors mieux pourquoi, tous partis confondus, nos élus préfèrent une vie de cocagne au sein du Belgium et du Benelux que de subir les lois et les Cours de Justice de la République française.
Bien évidemment un nouveau Congrès régional wallon devra, à terme, se tenir. Toutefois, sauf bouleversements au sein des partis et des syndicats, l’appel à un nouveau congrès sera lancé lorsque l’orchestre jouera « Plus près de toi mon Dieu ».
J’aimeJ’aime
Tous minables et cela tant en France qu’en Belgie. Comme le disaiT
De Gaulle ils vont à la soupe.
J’aimeJ’aime