Il suffit que nous parlions de régionalisme pour que certains confondent allègrement et avec une certaine mauvaise foi identité (caractère permanent et fondamental d’une personne) et culture (ensemble des productions artistiques et intellectuelles d’une société, ensemble des comportements qui caractérisent celle-ci). (*)
Se dire, se sentir wallon devient pour eux inacceptable et aussitôt, ils vous taxent d’affreux ultra régionalistes. Ils acceptent mal que des regards, mais aussi et surtout des actions se portent en direction de la Wallonie dont la situation exige pourtant que nous lui portions toute notre attention. Ils restent le regard figé sur ce que dit et fait la Flandre. Ils verraient bien ces deux entités gérer ensemble – au plus grand profit de nos voisins flamands, la dynamique nationaliste et démographique jouant en leur faveur – une Région bruxelloise qui deviendrait une sous-région. N’est-elle pas d’ailleurs dès aujourd’hui considérée comme telle dans l’Etat belge ?
Mais voilà, la constitution belge consacre le statut de Bruxelles, région à part entière au même titre que la Flandre et la Wallonie. Ah, que cela est gênant pour ceux, Flamands mais aussi francophones (suivez mon regard…) qui veulent que le français perde sa place tant enviée de langue d’usage d’environ 90 % des Bruxellois.
Geert Bourgeois, mais aussi de nombreux leaders flamands, et pas seulement de la N-VA, prennent leurs rêves pour des réalités et décrètent que le français devient minoritaire à Bruxelles. C’est leur façon à eux de fêter la francophonie !
Comme Wallon, nous défendons le régionalisme parce qu’il est le mieux approprié à tracer un avenir à la Wallonie, mais aussi à Bruxelles.
Je ne résiste pas au plaisir de citer M. Robert Collignon : « cette volonté d’affirmation identitaire ne pourra avoir lieu qu’en proclamant notre appartenance à la grande culture française, celle des Droits de l’Homme, qu’en cherchant avec et au sein de la République une union respectant nos particularités, notre passé, qu’en nous débarrassant de tout complexe. »
Allez, M. Bourgeois, et si demain vous vous trouviez en face de Wallons qui sont demandeurs, demandeurs d’un véritable projet politique qui rassemble droite, centre et gauche politique ainsi que partenaires sociaux et culturels… Cela changerait drôlement la donne, non…?
De tout cela, nous allons en parler lors de notre conférence-débat de demain. Vous trouverez dans l’article en forme d’affiche ci-dessous tous les renseignements utiles. Il vous appartient à vous, Citoyens intéressés par l’avenir de la Wallonie de venir faire entendre votre voix.
Paul Durieux
(*) Le Robert 2015
Lire ici les déclarations de Geert Bourgeois, reprises sur le site de la RTBF :
« Bruxelles n’est pas une Région, le français y devient minoritaire »
« Bruxelles n’est pas une Région, c’est la capitale des deux communautés de ce pays, d’ailleurs le français, comme le néerlandais, y deviennent minoritaires », déclare le ministre-président flamand Geert Bourgeois (N-VA). Une considération faite en dépit de l’évidence des faits puisque, rappelons-le, la Constitution belge consacre bien le statut de région à part entière de Bruxelles et que le français y est la langue d’usage d’environ 90% de la population, ce que confirment toutes les dernières études réalisées sur le sujet.
Geert Bourgeois insiste sur le fait qu’il ne faut « surtout pas couper les liens » entre Bruxelles et la Flandre, et estime que « ceux qui affirment que Bruxelles est une Région à part entière se trompent », explique-t-il dans une interview publiée samedi dans L’Echo. Un slogan devenu credo des nationalistes flamands depuis des années.
« Relancer un processus de révision constitutionnelle »
« Bruxelles est la capitale des deux communautés qui composent ce pays. Ce n’est pas un bastion francophone, mais une ville multiculturelle », prétendant que le français y devient minoritaire, comme le néerlandais. Ce dernier ne devient pas minoritaire à Bruxelles mais l’a toujours été. Il serait la langue d’usage d’entre 7 et 10% de la population selon les études disponibles en la matière.
Le nationaliste répète qu’il sera « loyal » sur la pause communautaire convenue jusqu’en 2019 mais qu’il faudra ensuite « relancer un processus de révision constitutionnelle ». « Nous visons toujours la mise en place d’un Etat confédéral couplé à une responsabilisation accrue des entités fédérées. Notre ADN n’a pas changé ».
Pour rappel, en entrant dans le gouvernement fédéral, la N-VA avait promis à ses partenaires de coalition (CD&V, Open Vld et MR) une mise au frigo du communautaire pour toute la législation. Depuis lors, les sorties à caractère communautaire de mandataires et de ministres N-VA se sont pourtant multipliées avec régularité.
Geert Bourgeois manque de souplesse intellectuelle. Il devrait se rendre compte que permettre à Bruxelles le devenir d’une région autonome lui donnerait bien plus d’occasions de la soumettre. Bruxelles dépend géographiquement et financièrement de la Flandre bien plus que de la Wallonie…
Le politique se confronte parfois à réalités qui limitent ses ambitions sauf s’il peut accomplir sa mission à la manière de Tamerlan ou de Gengis Khan; ce qui n’est heureusement pas le cas présentement.
Lorsque la Belgique se composera de quatre régions autonomes, elle aura atteint le palier rêvé par les nationalistes de Flandre. A partir de cette situation d’action, il sera possible de dégraisser Bruxelles d’un maximum d’institutions fédérales restantes et de reloger ailleurs le personnel (donc pas mal de familles qui redynamiseront des localités wallonnes).
Ce sera aussi l’occasion de régionaliser graduellement (question d’efficacité) les corps de police, de justice, de défense, etc. Il ne faut pas perdre de vue que cela pourra s’exécuter dans un cadre de collaboration en mode international.
Et puis, il ne faut pas omettre de toucher au symbolique comme le partage du patrimoine culturel fédéral ( les collections communales ou privées demeurent intouchables) entre les régions selon des clés précises ( exemple: à chacun ses peintres).
Lorsque Bruxelles aura perdu l’aura de capitale, les Wallons regarderont ailleurs.
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De toute façon, la capitale de la Wallonie (et futur chef-lieu de Région française…), c’est Namur!!! Et puis il fallait y penser avant, d’étendre le territoire géographique de Bruxelles vers le Brabant-Wallon (à moitié-moitié avec la Flandre). Maintenant, c’est un peu tard! Mais ce M. Bourgeois, se trompe, effectivement, on dit bien (jusqu’à nouvel ordre): REGION Bruxelles-Capitale! Mais les flamands voudraient se l’approprier… moi, personnellement, si le prix à payer était « d’abandonner » Bruxelles (en tant que territoire) pour devenir français, j’accepte de suite! Namur et Paris suffiraient à mon bonheur!!!
Et puis, à vrai dire, l’arabe ne devient-elle pas la 1ère langue à Bruxelles??? (à prendre avec humour et au second degré, merci MDR).
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