Le Royaume est sauvé

On ne nous l’avait pas dit. Nous ne l’avions pas compris. Cela ressemble à une illumination soudaine. Une étude universitaire, menée il y a un an dans les travées du Parlement, révèle que, dans le secret de leur conscience, la majorité de nos élus souhaiteraient revenir à une Belgique plus unitaire. Il semblerait que leur attachement à la Belgique soit de plus en plus fort.

C’est une exclusivité La Libre Belgique.

Pour de nombreux parlementaires, les Régions et les Communautés ont reçu trop d’autonomie

Parlement

Il s’agit des résultats d’une étude universitaire. Depuis 2011, l’identité belge s’est renforcée dans tous les partis, flamands et francophones, à l’exception de la N-VA et du Vlaams Belang.

De 1970 à 2011, la structure de l’Etat belge a été réformée à six reprises. L’opération a toujours suivi le même cours, accentuant la décentralisation, renforçant sans cesse l’autonomie des Régions et des Communautés. Ce faisant, le pouvoir politique a-t-il été trop loin ? De nombreux parlementaires le pensent, si l’on en croit une enquête universitaire dont les résultats sont publiés ce lundi.

La recherche a été menée par trois professeurs de sciences politiques – Dave Sinardet (VUB), Min Reuchamps (UCL) et Jérémy Dodeigne (ULg). Entre novembre 2014 et février 2015, ils ont soumis un questionnaire à tous les parlementaires du pays, afin de recueillir leur sentiment sur l’identité belge et la structure de l’Etat.

Par le passé, plusieurs enquêtes ont mesuré le degré d’appartenance des citoyens à la Belgique, à l’Europe, à leur commune ou à leur région. L’exercice, en revanche, avait rarement été entrepris auprès des députés eux-mêmes. D’où la valeur de l’étude présente, d’autant plus intéressante qu’elle a été menée de façon anonyme, ce qui garantit en principe la sincérité des réponses.

Une évolution saisissante

Les parlementaires ont été invités à se positionner sur une échelle de 0 à 10. Le chiffre 0 indique le désir d’un effacement total de la Belgique. Le chiffre 10 marque la volonté d’un retour vers l’Etat fédéral de toutes les compétences gérées par les Régions et les Communautés. Le statu quo institutionnel correspond à 5.

Comme attendu, les moyennes les plus basses s’observent au Vlaams Belang (0,4) et à la N-VA (0,6). Suivent le CD&V (4,5) et le FDF, rebaptisé Défi (5). Mais le résultat le plus spectaculaire est ailleurs : les députés de tous les autres partis, sans exception, voudraient une refédéralisation partielle. La tendance s’observe surtout au PTB (8,5), au SP.A et chez Groen (5,8), ainsi qu’au MR (5,7). Même les représentants de l’Open VLD, un parti qui s’est déclaré confédéraliste jusqu’en 2013, se situent à 5,2. Le score est identique parmi les élus PS, qui a jadis été le creuset d’un régionalisme wallon parfois radical.

L’évolution est saisissante si l’on se reporte à la précédente enquête du genre, réalisée en 2011. A l’époque, les députés de tous les partis, francophones et néerlandophones, souhaitaient une autonomie accrue. Avec 4,9 à peine, Groen détenait le plus haut score.

–> La suite de ce dossier est à lire dans La Libre Belgique de ce lundi 25 janvier. 

7 réflexions sur « Le Royaume est sauvé »

  1. C’est sans doute par le plus pur des hasards, au moment même où la Belgique française est frappée de divers maux de mobilité (mais rien n’est dû au hasard, précisément), qu’une enième offensive belgicaine, comme celle-ci, tente d’envahir les esprits. La précédente date de la semaine passée : les jeunes flamands seraient de moins en moins nombreux à souhaiter l’indépendance de la Flandre. Il est vrai qu’ils sont déjà repus dans le vlaams belgoland…

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  2. Les partis flamands sont en-dessous de 5 ou légèrement au-dessus!!! Les partis francophones espèrent encore… Rien de bien nouveau, à part, encore une fois, essayer de laisser croupir l’opinion publique dans une certaine image de la Belgique qui n’existe plus!!! « On nous aurait menti…à l’insu de notre plein gré »!!!

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    1. Tout cela n’est qu’une offensive coordonnée des belgicains et des médias francophones
      qui les soutiennent. Cela prouve simplement qu’ils commencent à avoir peur. Menaçons
      de ne plus lire le Soir et la Libre et de ne plus écouter le journal de la « première » et ils
      commenceront à réfléchir.
      Adrien Lhomme

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  3. Ne nous énervons pas. Seuls les faits démontrent le contraire de tout ce qui se dit ou s’imprime en « francophonie belge ». Pour vous en convaincre suivez plutôt la saga de la SNCB et les avatars du RER en Wallonie, cela vous remontera le moral.

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    1. Merci de votre sagesse, cher Valmy.
      Toute façon, en ce qui me concerne, j’ai déjà dit à mon épouse (qui est française) que lorsque tous nos enfants seront partis de la maison (indépendants), si elle le veut, on ira s’installer en France, dans l’Nord (comme elle est bien venu en Belgique pour moi, je pourrais très bien faire le chemin inverse). Et une fois passé le délai légal sur le territoire bleu-blanc-rouge, je demanderai la nationalité française… alors que ça passe par la Wallonie ou en allant m’installer en France, ma conviction est que ça se fera tout de même, si Dieu le veut! Bien que pour la Wallonie, je préfèrerais que ça passe par un rattachement à la France… enfin on verra bien…

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  4. Permettez-moi de reprendre ici quelques éléments éclairants d’une analyse de Philippe Walkowiak (RTBF, le 26/01/2016):

    Dans la foulée (…) de 1958 à Bruxelles (…)  » la Belgique (…) investissait massivement dans son réseau routier, fermant dès cette époque de nombreuses lignes de chemins de fer, essentiellement déjà en Wallonie. Les trains étaient censés amener principalement les travailleurs (le plus souvent flamands) vers ce qui allait devenir (aussi) la capitale de la Flandre (…). Se développaient dans le même temps de véritables autoroutes urbaines à Bruxelles, mais aussi à Liège, Charleroi, etc…
    (…) les transports en communs négligés. Avec la régionalisation de l’essentiel de la Mobilité (seuls les trains sont restés fédéraux, routes, canaux, bus étant transférés) (…).
    Lors de la régionalisation de la vénérable administration des Travaux Publics, le réseau autoroutier était pratiquement complet en Flandre, en cours de réalisation en Wallonie (E411, A8 , etc…) (…).
    La répartition des moyens ne tenait pas compte des spécificités wallonnes (ouvrages d’art liés à la topographie, météo plus rude, etc…). De plus la Wallonie (…) optait pour un désinvestissement dans l’entretien du réseau routier (…).
    Dans le même temps, le chemin de fer connaissait un engouement sans pareil. La SNCB est passée en 20 ans de 140 à 230 millions de voyageurs transportés par an.
    Le RER était censé faciliter le transport autour de Bruxelles. Seules les lignes vers/depuis la Flandre sont quasi-opérationnelles.
    De même, la SNCB avait privilégié la Flandre dans la répartition des ateliers. On voudrait préparer avantageusement la scission de la SNCB que l’on ne s’y prendrait pas autrement ; les ministres francophones qui se sont succédé à la tutelle de l’entreprise (Di Rupo, Durant, Magnette, Galant etc…) ont rarement eu prise sur les différentes directions, généralement flamandes.

    Monsieur Walkowiak pleure la Belgique. Emigré wallon à Bxl, je pleure ma Wallonie et j’enrage de constater le manque de patriotisme wallon des ministres censés la défendre, même dans le cadre de la loi !

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