Politique et indignation

Un billet d’humeur signé Adrien Lhomme

Haro sur la France !

Incapables de réfuter les arguments avancés en faveur d’une intégration-autonomie de la Wallonie à la République française, nos cénacles politiques recourent à une stratégie vieille de deux siècles : le dénigrement systématique et obsessionnel de la France.

Elections_Regionales_2015C’est encore ce qui se passe après le premier tour des élections régionales françaises. Placés devant l’éventualité d’une victoire du Front national dans les deux régions limitrophes de la Belgique, J.C. Marcourt et R. Demotte ont de nouveau sauté sur l’occasion pour noircir la France. Hier, sur les antennes de la RTBF, c’est tout juste si les fascistes n’étaient pas massés sur notre frontière Sud. Ils ressortent leur thème des valeurs sur lesquelles on ne peut pas transiger. Ces deux régions deviennent infréquentables. Comment peut-on imaginer devenir Français ?

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ont la mémoire courte et des valeurs à géométrie variable. Avant nos élections de 2014, tous nos partis politiques juraient que leurs valeurs leur interdisaient de gouverner avec la NVA. Depuis les élections, la NVA règne en maître sur la Flandre et mène le gouvernement fédéral par le bout du nez. J. Jambon, Ministre de l’Intérieur, a même été considéré comme persona non grata à Charleroi. Aujourd’hui, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il paraît même que les Ministres Présidents des Régions flamande et wallonne se téléphonent régulièrement. Il n’y a plus de danger fasciste sur notre frontière Nord et, tout compte fait, nos compatriotes flamands sont bien plus sympathiques que nos frères français.

Ce manque d’objectivité vis-à-vis de la France est indigne et profondément injuste. Faut-il qu’ils soient affolés à l’idée de la fin de la Belgique pour en arriver là ? La France ne se réduit pas au général Boulanger, à Pétain et à Marine Le Pen. La Belgique ne se réduit pas à Léon Degrelle et à Henri Deman. De 1936 à 1946, 26 députés rexistes ont sévi sur les bancs du Parlement. Et malgré cela, la Belgique n’est pas devenue infréquentable.

Enfin, menacer de boycotter ces deux régions françaises est puéril. Où sont les initiatives wallonnes dans les relations transfrontalières ? Que sont devenues les initiatives des Collignon, Hazette et Van Cauwenberghe ? Ce serait intéressant d’en faire l’inventaire et l’évaluation. Osons le dire, il n’y a pas de volonté politique pour promouvoir des réalisations communes avec la France.

Au Nord, nous ne sommes demandeurs de rien.

Au Sud, nous ne sommes promoteurs de rien.

Et multiplier les projets transfrontaliers, ce serait risquer de redonner aux Wallons le goût de la France.

2 réflexions sur « Politique et indignation »

  1. Charles Quint nous voilà ! C’est le « syndrome de l’ommegang ». A tous ces pleutres la Toison d’Or; les moutons cela s’égorge en silence.

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  2. Si le FN semble devenir le premier parti de France, il y a à mon sens deux causes.
    1. L’abandon de toute originalité et volonté politique par les partis dominants au profit d’une doctrine européiste inspirée par les anglo-saxons et qui tourne le dos à ce qui a fait l’originalité de L’Europe d’avant la CEE…
    2. L’éparpillement du au manque de débat au sein de ces mêmes partis dominants. Quand on se divise, on disparaît. C’est là un phénomène que nous avons trop bien connu au sein du mouvement wallon (et de la mouvance rattachiste en particulier, hélas !). Unis, même sur une position minimale; nous serions présents et plus forts.
    « La Gauche », comme « La Droite » françaises, unies pourraient, l’une comme l’autre proposer des projets mobilisateurs clairs pour leur Peuple et renvoyer le FN aux scores anecdotiques qui auraient du rester les siens.

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