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Aujourd’hui 06h00 – Dominique VELLANDE – L’Avenir

Les Aéroports de Paris détiennent un quart du capital de Liege Airport mais risquent de mettre les voiles.-Belga
Sauf miracle, les Aéroports de Paris vont quitter Liege Airport. Sous pression, le ministre Di Antonio les rencontre une dernière fois aujourd’hui.
Des observateurs attentifs le pressentent : d’ici quelques jours, un quart du capital de Liege Airport sera à vendre. L’actuel propriétaire de ces 25%, les Aéroports de Paris, ont enclenché la procédure qui leur permettra de sortir de l’actionnariat de l’aéroport liégeois. Que s’est-il passé pour que les relations, pourtant louées par les gestionnaires liégeois, se dégradent subitement ? La plupart des regards se tournent vers la Région wallonne et en particulier son ministre en charge de la politique aéroportuaire, Carlo Di Antonio. Sous la pression des règles européennes en matière de concurrence, la Région a diminué ses subsides pour la sûreté et la sécurité. Avec, fatalement, un impact sur la rentabilité des aéroports. Et, dans la foulée, des dividendes moins intéressants pour les actionnaires. À l’occasion du renouvellement de la convention d’actionnaires pour Liege Airport, les Aéroports de Paris ont fait le forcing pour obtenir un «geste» de Di Antonio.
« Apparemment, on n’était pas loin d’un accord mais le ministre a changé la donne», nous dit une source. En tout état de cause, les Aéroports de Paris ont donc claqué la porte il y a trois semaines. La date-butoir pour un accord, c’est ce vendredi. À défaut d’un accord aujourd’hui (voir ci-dessous), le gouvernement wallon devra retrouver un nouvel actionnaire pour ces 25% du capital.
Qui pour reprendre?
Ceux pour qui la messe est dite quant au départ des Aéroports de Paris spéculent sur le futur actionnaire. Plusieurs possibilités existent. 1: un nouvel actionnaire privé (peu probable à court terme). 2: une reprise en main par la Région le temps de trouver une solution (techniquement possible à condition que cette opération soit calibrée aux exigences de l’Institut des comptes nationaux). 3: une reprise par l’actionnaire principal, TEB Participations, filiale de Nethys (possible mais pas du goût de ceux qui trouvent que l’aéroport est déjà trop liégeois et pas assez wallon). 4: le rachat de ces parts par la Sowaer qui est le bras armé de la Région pour la gestion de ses deux aéroports (mais la Sowaer n’aurait la capacité de le faire que si la Région la recapitalise solidement). En clair, aucun scénario ne s’impose.
Dire que Carlo Di Antonio joue sur du velours serait mentir: sa marge de manœuvre est quasiment inexistante car accéder aux revendications des Français l’exposerait à d’autres qui, immanquablement, risqueraient de débouler de l’aéroport de Charleroi… Or, en mai dernier, le ministre avait clairement affiché son souci de plus de transversalité entre les deux structures au point d’évoquer une fusion possible. La réponse a été immédiate : le sous-régionalisme s’est encore plus radicalisé.
Une réunion de la dernière chance
Ce mardi, une réunion de la dernière chance se tiendra à l’Élysette en présence du ministre-président Paul Magnette et du ministre Carlo Di Antonio.
Les Aéroports de Paris y enverront leurs émissaires. Dernière chance car il est acquis que les Parisiens n’ont pas l’intention de séjourner dans la capitale wallonne pour y faire un brin de tourisme. Que cette réunion se déroule au cabinet de Paul Magnette peut s’interpréter de deux façons. L’optimiste y verra que le gouvernement wallon, ministre-président en tête, met les mains dans le cambouis. Le pessimiste verra plutôt l’expression d’un parti socialiste qui veut encadrer (voire contrôler) le cdH Di Antonio. Lorsque ce dernier avait suggéré que José Happart ne reste pas président de Liege Airport, les socialistes avaient râlé. Et l’empressement de TEB Participations pour rétorquer que Happart restera encore un an de plus le traduisait vertement. Au passage, on signalera que le conseil d’administration de Liege Airport n’a toujours pas entériné cette prolongation.
Commentaires : quel gâchis ! Nous retrouvons ici les ingrédients qui, entre autres, polluent la vie économique wallonne : 1. Intervention de la Commission européenne en matière de concurrence 2. particratie wallonne 3. sous-régionalisme wallon
Nous nous plaçons du côté des optimistes et espérons que le ministre-président wallon Paul Magnette arrivera à imposer une solution acceptable par chaque partie.