Souvent, nous disons sur notre site que nous savons pertinemment bien que la France n’est pas le paradis sur terre pour tous les Français. Autre chose est de dire la vérité aux Français, notamment par rapport au « french bashing » pratiqué par une certaine presse anglo-saxonne, mais aussi par les médias hexagonaux dont certains ajoutent un véritable « Hollande bashing » relevé samedi soir par Laurent Ruquier, pourtant peu habitué à passer la brosse à reluire quand il s’agit des Présidents de la République française, dans son émission « On n’est pas couché ».
Beaucoup d’entre nous savent que la France reste un pays bien agréable à vivre, soit parce qu’ils sont allés grossir le bataillon de Wallons et de Bruxellois de langue française qui ont décidé d’y installer leur résidence principale ou secondaire, soit parce qu’ils aiment y passer leurs vacances et y retrouver leurs amis, soit encore parce qu’ils vont y voir leurs enfants qui travaillent en France ou ont épousé un conjoint d’Outre-Quiévrain.
Cette fois, c’est une journaliste portugaise qui nous donne son sentiment sur la France, ce pays qui laisse rarement indifférent et que d’aucuns se complaisent à dénigrer.
Paul D.
Paris est ma ville passion mais j’ai une préférence pour trois régions en particulier selon les saisons : en été, j’aime la Bretagne avec à son extrémité le Finistère, fin de la terre et début de l’inconnu, pour des lieux tels que Roscoff et la pointe du Raz, qui me rappellent, par les couleurs sombres de leurs roches, la côte nord du Portugal.
En automne et au printemps, mon cœur balance entre la Corse – l’île de beauté a un “je-ne-sais-quoi” spécial –, et le Périgord, pour la chaleur de ses habitants, ses longues tablées, sa gastronomie généreuse, ses châteaux, son histoire anglo-française à chaque coin de route et ses feux de cheminée.
A l’arrivée en France, dès que vous montez dans un taxi à Roissy ou à Orly, vous reconnaissez tout de suite quelque chose. Quel que soit l’accent, vous retrouvez cette réserve à la française, parfois teintée d’humour. Il ne s’agit pas ici de flatter vainement, mais bien de ce que j’éprouve face à un pays riche d’une merveilleuse mixité culturelle. Attention cependant à ne pas minimiser les énormes difficultés auxquelles ses habitants font face.
J’en parlais il y a peu avec un ami brésilien, la France est un paradis. Il faut le dire plus souvent aux Français, qui semblent parfois l’oublier. Quant aux vacances portugaises, que l’on prend d’un seul tenant, elles sont souvent littorales et familiales. On lézarde sur la plage plus qu’on ne cherche à découvrir l’arrière-pays.
La météo a sans aucun doute une part de responsabilité. Les vacances “bleu-blanc-rouge” sont quant à elles plus morcelées, sans doute de par la flexibilité des congés accordés. Grâce à elles, les Français sont plus libres et indépendants. Elles sont indéniablement plus culturelles et dynamiques.
Ana Navarro Pedro – Correspondante à Paris du magazine Visão (Portugal)
Cet article est repris sur le site du Courrier international.
Il n’y a pas de paradis sur terre!!! Mais bon, la France est certes un beau pays, c’est vrai, très diversifié géographiquement, gastronomiquement et accueillant. Aux régions citées plus haut, j’y ajouterais: l’Alsace (en particulier le Haut-Rhin), le Languedoc-Roussillon (en particulier l’Hérault), et j’oublierais pas non plus la région de mon épouse: le Nord – Pas de Calais (et en particulier le Ch’Nord). Ces ch’tis sont très accueillants (je l’ai vérifié personnellement…) et il y a de très beaux coins à voir également (Cambrai, Arras, la baie de Somme, la côte d’Opale, etc…). J’oublie les Côtes-d’Armor, le Vercors, le Massif Central, l’Ardèche, la Côte-d’Azur (Fréjus), les Pyrénées-Orientales,…
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Je me demande ce que dirait Ana Navarro Pedro si elle savait que des Wallons aiment la France au point de vouloir que leur Région soit intégrée à la République française, malgré « les énormes difficultés auxquelles ses habitants font face », malgré aussi la propension à l’autodénigrement qui caractérise ces derniers. Car nous n’aimons pas tout à fait la France comme l’aiment des touristes portugais, brésiliens ou japonais, nous l’aimons comme la Patrie dont nous sommes politiquement séparés par les pesanteurs de l’Histoire, et comme des patriotes qui estiment que le malheur engendré par cette séparation n’est pas fatal. Charles Plisnier, à la clôture du Congrès de 1945, s’était exclamé : « Ce sera aussi le résultat de ce Congrès d’avoir dit à la France que nous existons et que nous l’aimons, non pas comme des étrangers qui aiment sa culture, son art, ses grands hommes, mais que nous l’aimerions quand même sans culture, sans art et peut-être même sans grands hommes, même si son éclat ne rayonnait pas sur le monde, parce que non seulement notre âme fait partie de son âme mais aussi que notre corps est partie de son corps ! » Voilà la traduction parfaite de mes sentiments, qui sont ceux de tous les membres de l’AWF, j’en suis sûr !
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Tout à fait. Un cordial merci pour la citation de Plisnier. En 1979, l’UWEA édita « Nationalisme wallon » (un texte inédit) de Charles Plisnier. Il reste surprenant de constater que biens des lecteurs wallons se cabrent lorsque l’on cite un passage de cet ouvrage qui, pourtant, devrait devenir une sorte de catéchisme pour tout vrai Wallon. Mais, dans les contrées belgiques, on ne peut plus, question de conformisme ambiant , citer les mots tels que race, langue, religion, frontières, ennemis héréditaires, France, etc.
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