Cette semaine ensoleillée, délicieusement printanière, a pu nous éloigner des bruits du monde. Avec un peu de recul, la politique, autant nationale qu’internationale, a pu apparaître comme un théâtre où des personnages en représentation gesticulent au milieu des journalistes, où les grandes déclarations cachent mal un jeu médiocre, où le public ne se lève que pour applaudir ou quitter la salle. On a depuis longtemps cessé de croire en la sincérité du jeu politique et en la neutralité des médias mais à quoi bon s’en faire, on est tellement loin de la scène. Après tout, le conformisme a ceci de bien qu’il assure une certaine paix sociale. On a presque envie de s’en contenter. De ne s’occuper que de soi. De respirer la vie, en pensant que tout cela ne nous regarde pas. Sauf que cela nous regarde, évidemment.
L’avenir de la Wallonie avec la France, on se dit qu’il serait temps d’y penser, vu ce qui s’annonce, mais ce n’est pas à l’agenda des politiques, et les médias font tout pour rendre la question complètement saugrenue, hors de propos, ridicule. Alors, regardons ailleurs, profitons des beaux jours quand ils sont là. Le retour des fleurs dans les jardins, voilà ce qui doit nous occuper. Laissons parler ceux qui se battent pour que la Belgique vive. Ils ne sont pas plus rassurés que nous. Peut-être même sont-ils plus à plaindre que nous, s’ils sont engagés dans un combat perdu d’avance.
Cette semaine, La Libre a publié sur son site un texte de Gilles Vanden Burre, un des représentants habituels de B Plus, le mouvement qui veut donner un nouveau souffle à la Belgique. Lui aussi s’en prend aux médias francophones, leur reprochant d’agiter la menace du séparatisme alors que la Flandre est loin d’y penser. Néanmoins, le succès de la N-VA pose un gros problème à B Plus, qui ne pourrait se résoudre à une Belgique « coquille vide », réduite à quelques symboles. Voici la conclusion de Gilles Vanden Burre :
« …le concept de séparatisme est en train de perdre du terrain en Flandre mais, chassé par la porte, il pourrait revenir par la fenêtre des réformes envisagées par la N-VA.
« En conclusion, il est urgent de changer de stratégie par rapport au péril indépendantiste. Sortons de l’émotionnel et du « les Flamands ne nous aiment pas » ressassés par les médias francophones. Aussi haut qu’ils portent les couleurs belges, ce ne sont ni Stromae ni les Diables Rouges qui pérenniseront l’avenir du pays. Celui-ci passe par un débat politique permettant de démonter les arguments socio-économiques des nationalistes, en sortant des raccourcis et des simplismes. Parallèlement à cela, les responsables politiques wallons et bruxellois se doivent de continuer à incarner un autre modèle de société, solidaire et efficace, qui ancre nos Régions dans le XXIe siècle tout en cassant les clichés flamingants à leur égard. C’est bien cela le cœur du scrutin du 25 mai prochain et de la campagne qui va précéder. »
Ce printemps sera-t-il celui de B Plus et des auteurs de Good Morning Belgium ? Quel temps fera-t-il sur la Belgique au soir du 25 mai ? Les oiseaux chanteront-ils la Brabançonne ou le Vlaamse Leeuw ?
Faut-il s’en inquiéter ?
G.R.
Toutes celles et tous ceux qui suivirent le débat entre Magnette et Bart De Wever savent que la NVA appliquera son programme même « si cela doit prendre dix ans ». B plus peut commencer à cauchemarder. A chacun son tour!
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