Quel argent pour l’enseignement ?

Refinancer l’enseignement supérieur sur le dos du secondaire et du fondamental

Par Paul MELOT

Refinancer l’enseignement supérieur…en bouffant la soupe des autres ? Julien NICAISE ( grand chef de l’ARES : Académie de Recherche de l’Enseignement Supérieur, gros machin made in Marcourt and Co) vient d’enfoncer une bien belle porte ouverte ( LE SOIR de ce 30/1).

Sur le constat – bien réel – que l’enseignement supérieur manque de moyens, il suggère, et ce n’est pas la première fois, notamment après les dires des recteurs d’universités, qu’il faudrait aller rechercher des centaines de milliers d’euros dans l’école secondaire, entre autres fadaises, en remontrant les normes des options. Passer d’une « moyenne » de 10 à 13 élèves par classe, résultat d’une stricte division mécanique de budget de l’enseignement par le nombre d’emplois. Tout en ne revendiquant pas de modifier le décret du supérieur -faut pas déplaire ! – (enveloppes fermées, mais qui donc a voté cela ? ) il souhaite ainsi récupérer de l’argent alors que l’école secondaire ne consomme déjà pas les moyens dont elle disposerait puisque la pénurie d’enseignants fait économiser de l’argent à cette pauvre Communauté française désargentée…

Rappelons à ce sujet que DEMOTTE, en juin, était allé pleurer chez JUNCKER pour obtenir un prêt de 600 millions d’euros auprès des institutions financières proches de l’Europe pour maintenir la tête de la Communauté française hors de l’eau !

Rappelons aussi que le « pacte » d' »excellence » pour l’enseignement ET fondamental ET secondaire qu’il soit par ailleurs bon ou mauvais, pas d’importance (!) ,de toute façon inacceptable pour moi, ne dispose déjà pas des moyens pour mettre ses propres exigences en place ( ou plutôt les exigences de Mc KINSEY…) Tellement vrai qu’il devrait trouver en interne des économies en supprimant des pans entiers de l’enseignement spécialisé, par exemple…Bref, les pauvres paient pour les pauvres ! Faut-il rappeler que, dès 2025, les finances de la Communauté française vont à nouveau plonger dans l’abîme vu les montants astronomiques de la « cotisation de responsabilisation » des pensions.

La seule solution immédiate, puisque les élections régionales sont proches et qu’un nouveau gouvernement wallon ( et de la C.F.) verra le jour: régionaliser totalement les compétences de la Communauté française et repenser l’école par un autre bout de lorgnette. De ce côté, cela semble bouger. Hier encore, toujours dans « LE SOIR », le Ministre CRUCKE vient de faire un gros appel du pied à tous les régionalistes convaincus de cette nécessité. Bravo l’artiste ! Même chez le nouveau président du CDH, l’idée percole un peu mieux ! Un petit effort sera quand même souhaitable au sein du PS puisque DERMAGNE, concession faite aux communautaristes DEMOTTE et DI RUPO, écarte un transfert total, tout en se prononçant sur le transfert de l’école et de la culture.

Cependant , il ne faut pas se cacher, la Région wallonne, elle-même, tout en disposant de capacités financières propres et à venir (fonction contributive disponible) est en grave péril dès 2025 également, dès le moment où les dispositions transitoires de la Loi de financement cesseront et que les pleins effets de la suppression progressive des transferts Nord-Sud joueront.

Comme dit et écrit à d’autres moments, les partis wallons occultent cette réalité alors qu’il ne reste qu’une seule législature – régionale et communautaire – pour que notre Wallonie se mette en ordre de combat pour faire face à l’impérialisme flamand et belgo-flamand. Peut-on, donc, sur la pointe des pieds, un peu parler d ‘une solution française ? qui ne serait en aucun cas une solution NICAISE, avec ou sans C ? Chiche ?

Une réflexion sur « Quel argent pour l’enseignement ? »

  1. Quand on n’a pas les moyens d’appliquer sa politique et surtout si elle dérive au courant d’ idéologies les plus foireuses, on devrait en revenir aux méthodes, bien moins coûteuses mais efficaces, de l’enseignement primaire des années cinquante qui permettait d’apprendre efficacement à lire, écrire et calculer.
    Foin des matières « ludiques » qui troublent les esprits et retour aux manuels et atlas.
    Les instituteurs à l’époque parvenaient intelligemment à marier le cours d’histoire et de géographie nationales avec le cours de français. Aujourd’hui, l’Ecole Normale lance sur le marché des instituteurs et des régents incapables d’écrire sans fautes ( pour rester poli).
    Outre l’examen, sérieux, en fin de primaire délivrant le certificat d’étude, un examen d’entrée ouvrait ou interdisait l’enseignement secondaire en Humanités.
    Cette méthode dirigeait les élèves vers des d’autres institutions comme celles des Arts et Métiers tout aussi exigeantes, prestigieuses et valorisantes.
    Seule l’idéologie aberrante de l’égalitarisme de partis politiques démagogues détruisirent cette conception de l’enseignement qui demeure valable tout en admettant, bien sûr, l’adaptation et la création de nouvelles matières enseignées selon l’évolution de la société.

    Mais les principes restent inchangés car l’égalité naturelle n’existe pas même pas dans les rêves !

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