Le Boerenbond et l’ Afsca

Bien sûr, Mme De Becker. Je comprends votre souci. Il est important que le Boerenbond, son parti favori, le très flamand CD&V (parti social-chrétien flamand) et le bancassureur flamand KBC dont vous êtes administratrice (conflit d’intérêt ?) maintiennent une main bien ferme sur l’Afsca (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire) sous pavillon belge (c’est fou ce que vous l’aimez cette Belgique quand elle sert vos intérêts).

Vous évitez de répondre à la question :  » l’agriculture flamande  est très différente de l’agriculture wallonne « .

Permettez dès lors que je ne partage pas votre avis. Le mouvement citoyen, l’ A.W.F., s’intéresse avant tout à l’avenir et à l’intérêt de la Wallonie. Nous préconisons dès lors sans ambiguïté la régionalisation de l’Afsca.

  • A remarquer aussi que le fipronil est interdit dans plusieurs pays (dont la France) pour tout ce qui concerne la production alimentaire.

Paul Durieux

Lire ci-après l’interview de la présidente du Boerenbond parue sur le site du quotidien « La Libre » :

La présidente du Boerenbond : « Régionaliser l’Afsca, c’est une mauvaise idée » 

Sonja De Becker s’exprime sur la crise des œufs et sa gestion, sur l’état et l’avenir de l’agriculture flamande.Sonja De Becker est la toute première femme à occuper le poste de présidente du Boerenbond, le puissant syndicat agricole flamand. Elle jette un regard averti sur les agricultures wallonne et flamande et estime que l’Afsca (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire) a correctement réagi à la récente crise des œufs.

La Flandre a perdu les deux tiers de ses exploitations agricoles entre 1980 à 2015. Comment voyez-vous le futur de l’agriculture flamande ?

Elle emploie encore 60 000 personnes et a un avenir solide. Notre sol et notre productivité sont bons; nous sommes bien positionnés pour les exportations. Si le nombre de fermes a chuté, ce n’est pas le cas de la production ni de la surface agricole. Les fermes sont devenues plus grandes, plus spécialisées, plus professionnelles. Le problème, ce sont les coûts de production qui augmentent et que l’on ne peut pas répercuter sur les consommateurs.

L’agriculture en Flandre est différente de celle pratiquée en Wallonie : des fermes plus grandes, plus tournées vers l’intensif, le grand export. Est-ce encore un modèle pertinent ?

L’agriculture flamande est très diversifiée, avec aussi de petites exploitations qui sont dans les circuits courts, et c’est sa force. Il y a beaucoup de possibilités, de flexibilité.

Une autre grosse différence Nord-Sud, c’est le bio. La Wallonie concentre la plupart des fermes bio. En 2015 : 1 347 contre seulement 370 en Flandre. Ne serait-il pas temps de prendre le train en marche ?

Ça commence à se développer chez nous, mais pas aussi vite qu’en Wallonie. Je vois plusieurs raisons : notre agriculture couvre plus de produits agricoles différents, nous avons moins de surfaces agricoles et les réglementations sont très strictes. Mais le gouvernement flamand et le Boerenbond soutiennent le développement du bio.

La crise des œufs contaminés au fipronil, qui touche particulièrement la Flandre, ne va-t-elle pas entraîner une prise de conscience des consommateurs sur des pratiques agricoles industrielles un peu effrayantes ?

Cette crise n’a rien à voir avec les pratiques de production. En Belgique, il n’y a heureusement eu aucune contamination dans des exploitations bio, mais cela aurait pu arriver, comme c’est le cas aux Pays-Bas.

Les agriculteurs qui ont utilisé l’insecticide incriminé n’auraient-ils pas dû se poser des questions sur ce produit ?

Non. Ils ont été victimes d’une fraude par rapport à un insecticide qui aurait dû être biologique et ils demandent à savoir comment cela a pu arriver, malgré tous les contrôles.

Le système d’autocontrôle de l’Afsca (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire) vous paraît-il efficace ?

Oui puisqu’il a permis de détecter en Belgique la présence de fipronil, contrairement aux autres pays.

Etes-vous favorable à une régionalisation de l’Afsca, comme cela a été suggéré au sud du pays ?

C’est une mauvaise idée. En cas de crise, il y aurait deux agences de gestion et ce serait trop compliqué. Pour être efficace, mieux vaut garder une seule agence fédérale. Historiquement, le Boerenbond n’était pas pour une régionalisation des compétences de l’agriculture mais vu les différences entre la Flandre et la Wallonie, il est tout de même important de pouvoir positionner ses propres accents dans la gestion.

En Wallonie, certains disent que l’Afsca ne défend pas assez les petits producteurs, qu’elle est plus à l’écoute du discours du Boerenbond. Etes-vous d’accord ?

Je ne vois pas de différence faite entre les petits et les grands producteurs, entre la Flandre et la Wallonie. L’Afsca ne fait qu’appliquer les mêmes règles à tout le monde. La santé publique ne fait pas de différence entre grands et petits, entre Nord et Sud.

Combien va coûter cette crise des œufs aux producteurs flamands ? Le gouvernement, comme en Région wallonne, va-t-il débloquer des budgets d’indemnisation ?

Notre estimation se monte à au moins 10 millions d’euros. Le gouvernement flamand a prévu des crédits-ponts et payera pour les analyses du fumier mais il n’y a pas de décision concernant d’autres indemnisations à ce stade. Nous espérons que les mesures d’aide prises par le fédéral, qui sont bonnes, seront suffisantes.

Le gouvernement fédéral a-t-il bien géré la crise ?

Oui. Nous avions rapidement demandé un entretien avec le Premier ministre et les ministres compétents et nous l’avons obtenu deux jours plus tard. Nous avons fait part de nos demandes et le paquet de mesures a été une réponse adéquate à toutes nos questions.

Mme De Becker, vous êtes la première femme à présider le Boerenbond. Est-ce difficile de s’imposer dans ce milieu très masculin ?

Non, pas du tout. Je n’ai jamais rencontré de problèmes de discrimination parce que je suis une femme. Les agriculteurs demandent juste la connaissance des dossiers et du métier.

Et quels sont vos objectifs en tant que présidente ?

Renforcer nos agriculteurs sur le plan économique en les aidant à améliorer leurs compétences d’entrepreneur.

Le Boerenbond était proche des sociaux-chrétiens flamands. Est-ce toujours le cas ?

Oui, avec le CD&V, nous partageons une philosophie, un intérêt fort pour l’agriculture, mais nous parlons avec tous les partis politiques, hormis le Vlaams Belang.

L’ancrage comme mot-clé

 Sonja De Becker est née le 21 mars 1967 à Erps-Kwerps dans le Brabant flamand, là où ses parents avaient une exploitation agricole. Elle y habite toujours, fidèle à sa terre d’origine. L’ancrage est un mot qui revient souvent chez cette juriste qui a étudié à Louvain, décrochant sa licence avec grande distinction. On la sent ancrée dans ce Brabant flamand où se trouve le siège du Boerenbond, la plus grande fédération agricole flamande rassemblant 16 000 agriculteurs et horticulteurs.

Elle parle aussi d’ancrage pour le bancassureur KBC dont elle est administratrice et où elle représente le MRBB (le véhicule financier du Boerenbond) actionnaire à concurrence de 11,6 % de la banque. « C’est très important de pouvoir assurer cet ancrage », nous explique-t-elle. Une alliance avec un groupe étranger est-elle d’office exclue ? C’est « une question pour le conseil d’administration », répond-elle. Sonja De Becker est aussi une femme prudente.

Isabelle Lemaire et Ariane van Caloen

6 réflexions sur « Le Boerenbond et l’ Afsca »

  1. Bravo Monsieur Durieux. Je souhaiterais que l’alliance wallonie france
    se montre plus offensive, Pourquoi ne pas adresser une lettre
    à tous les partis wallons pour les contraindre á prendre position
    pour ou contre la régionalisation de l’AFSCA belgicaine donc
    flamande, Dans un autre d’ordre d’idées supprimer le Grand
    Prix de Belgique pour créer un grand Prix de Wallonie a Francorchamps
    Sus a tout ce qui reste belgicain donc flamand

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  2. En réalité, en Wallonie, personne n’ignore la mainmise du Boerenbond sur l’économie, l’agriculture et le sol wallons. Le Boerenbond n’est qu’une pieuvre. Il illustre à merveille la colonisation d’une population sans occupation guerrière. Les armes de destruction massive s’appellent contrats de prêts, contrats d’assurances, contrats d’aides matérielles, contrats de fournitures alimentaires imposées, etc. sans oublier les achats de terres et de fermes pour de bons fermiers ou coopérateurs au service de Mère Flandre. Jamais, le CD&V, pas plus que le CDH, ni la KBC, pas plus que la CBC, ne lâcheront la Belgique car cela perturberait leurs affaires. Il faut espérer que les nationalistes flamands se montreront assez courageux pour défier ce monstre économico-politique qui barre aussi l’accès du peuple de Flandre à l’indépendance!

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  3. Une bonne nouvelle la vente des oeufs produits par des poules
    incarcérées s’effondre tandis que le bio progresse. Il faut
    soutenir ceux qui exigent la libération des poules et la fermeture
    de ces camps de concentration surtout situés en Vlaanderen. Attention
    a toute la malbouffe flamande et hollandaise les charcuteries de
    Ter Beke les speculoos au fipronil de Lotus bakkerij. Ah si le
    consommateur wallon était conscient…

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  4. Je vous assure, chers lecteurs, cela ne vient pas de moi malgré mon précédent commentaire…

    Le CD&V confirme son rapprochement avec le cdH
    Le Vif
    01/09/17 à 13:52 – Mise à jour à 13:52
    Source: Belga
    Deux mois après la rupture entre le cdH et le PS, le CD&V a confirmé vendredi un rapprochement avec le parti humaniste francophone.

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