Par Paul Mélot
Suite à mes billets d’humeur, un de mes amis a récemment publié des commentaires tentant à démontrer qu’existe un grand complot contre PUBLIFIN… et que, tout en reconnaissant du bout de la langue les exagérations relatives aux jetons de présence-absence, il trouvait mes termes excessifs. J’ai, et je maintiens mes propos, qualifié certains mandataires de concussionnaires corrompus !
Un nouveau démissionnaire, après EMONTS, MANZATO…, Claude PARMENTIER, qui n’est en rien un second couteau comme les autres, vient de faire un « aveu » qui sent la bombe à fragmentation à retardement à plein nez… MANZATO était le président de la Fédération PS Huy-Waremme. D’autres présidents de fédérations devraient commencer à s’inquiéter…
Explications : pour rappel, revenons à l’existence du décret wallon anti-cumuls que PS, CDH, MR entendaient revoir il y a vraiment peu de temps mais qui a subi depuis un rétropédalage extraordinaire de la part des mêmes qui se rendaient compte des dégâts qu’ils allaient faire dans l’opinion publique, pas seulement wallonne (ouille DE WEVER …). Cette existence, donc, dérangeait au plus haut point un certain nombre de mandataires de tous niveaux. Pourquoi ?
L’instauration d’incompatibilité de mandats de directeur d’intercommunale avec celui de bourgmestre ou d’échevin pour éviter tout conflit d’intérêt (les mêmes s’auto-contrôlant) mettait en grande difficulté le bourgmestre d’Ans et directeur chez TECTEO, pour faire bref.
Un grand écart fut trouvé par les stratèges et approuvé par les responsables liégeois du CDH, du PS et du MR, il faut bien le rappeler. L’ex ALE-ALG, TECTEO, VOO, etc…, intercommunale pure, fut divisée en plusieurs morceaux : 1) création de PUBLIFIN, restant intercommunale pure; 2) création de FINANPART, structure intermédiaire à laquelle 3) NETHYS, société PRIVEE, devait rendre des comptes.
Tout cela en faisant main basse sur des fonds de pensions publics… Opération dénoncée à juste titre, en son temps, par les syndicats.
Donc, au départ d’une intercommunale PURE, on créait des entités nouvelles, dont l’une, purement privée (Nethys), permettait à une personne de contourner le décret, puisque devenant chef d’entreprise privée… Ceci allait permettre, entre autres, par après, de racheter consécutivement les Editions de l’Avenir – qui furent précédemment propriété de l’Evêché de Namur – et de racheter également le journal NICE MATIN. On voit tout de suite l’exceptionnel rapport entre l’économie wallonne et un journal méridional ! Et la plus-value que pouvait bien rapporter cette gazette éloignée de plus de mille kilomètres ! Je peux blaguer, tout de même !
Il faut bien encore une fois rappeler l’exceptionnelle récolte que faisaient les partis liégeois PS, MR, CDH : chacun y trouvait son compte, voyons ! Je te tiens tu me tiens par la barbichette, air connu. Donc, chacun y plaçait ses mandataires. Avec la bénédiction, si l’on peut dire, des présidents de partis, tant fédéraux (DEMEYER, BACQUELAINE, PIRMOLIN) que « nationaux » (DI RUPO, LUTGEN…).
Ainsi a-t-on créé et multiplié des comités aussi inutiles que non-décisionnels pour lesquels les heureux participants récoltaient des royalties … sans être présents… Ceci est la très récente actualité.
Mais avec la démission dudit PARMENTIER, un nouvel étage à la fusée intersidérale vient de voir le jour.
Explication : la Loi belge ( celle du parlement, pas celle des baronies locales) limite à tout mandataire local, régional, fédéral et aux grands commis de l’Etat, le plafond de gains publics à une fois et demie l’indemnité parlementaire. PARMENTIER vient de faire une démonstration extraordinaire de l’ingénierie politique. Sa justification : sa participation dans NETHYS est PRIVEE. Donc n’entre pas dans le compte de la Loi… (exactement comme un bourgmestre,vétérinaire ou un échevin, avocat, ou un président de CPAS, enseignant, à titre privé ne relèvent pas, à juste titre, de ce cas).
Comprend-on la chose:
1) je suis membre d’une intercommunale, mandaté par ma commune, mon CPAS ou ma province.
2) cette intercommunale me balance dans « sa » société privée.
3) jackpot !
4) banco: avec l’argent public, je joue privé.
H O R R I B L E !
Donc, PARMENTIER, par ailleurs chef de cabinet-adjoint démissionnaire du ministre FURLAN est le fusible qui saute. Y aura de la joie, demain mercredi, au parlement wallon, où le MR va réclamer la démission du ministre socialiste, alors que son propre parti a admis et profité de la combine. FURLAN sera évidemment soutenu, majorité wallonne oblige, par le CDH qui lui-même a admis et profité de la même combine. Pas un peu hypocrite, l’affaire ?????
Que faut-il déduire de tout cela? D’abord que les partis qui dénoncent le populisme sont évidemment ceux qui le construisent. Dégâts (irréversibles?) dans l’opinion publique…
Que les grands chefs (DI RUPO,…), sous peine de se discréditer complètement, doivent mettre les mains dans le cambouis : comment? Faire démissionner tous les corrompus, à tous niveaux et rembourser les sommes de la corruption à l’intercommunale. Ne pas leur permettre de se représenter aux prochaines élections. Obliger les présidents des fédérations concernées (DEMEYER, BACQUELAINE, PIRMOLIN) à faire modifier les statuts pour empêcher toute récidive et faire en sorte que NETHYS, extirpant les scories (Avenir, NICE MATIN, etc…) retrouve un statut PUBLIC, sans quoi ils s’exposent eux-mêmes directement à la démission (rappel : ils ont « couvert » toutes les opérations, rien ne s’est fait sans leur accord).
Si les grands chefs (DI RUPO…) ne procèdent pas de la sorte, ils seront inévitablement assimilés aux autres concussionnaires corrompus! C’est le prix à payer pour que l’opinion publique maintienne sa confiance dans les pouvoirs publics.
Que faut-il faire en sus ? Réexpliquer le rôle essentiel des intercommunales dans lesquelles il faut investir pour les services que le citoyen a le droit d’obtenir. C’est tout le contraire d’une attaque du système que les poujadistes vont faire sans aucun doute. Heureusement que le front national n’existe pas ici ! On voit d’ici tout le parti qu’il en tirerait…
Encore une chose: j’agis en homme LIBRE, en conscience, dénonçant la gabegie et l’hypertrophie d’une CERTAINE administration, au sens large. La Wallonie vaut mieux que tout cela! J’y crois! Je ne roule pour personne, je ne roule contre personne. Simplement, pour le respect de la démocratie.
1) Que faut-il déduire de tout cela? D’abord que les partis qui dénoncent le populisme sont évidemment ceux qui le construisent. Dégâts (irréversibles?) dans l’opinion publique…(lire ci-avant)
2) Que les grands chefs (DI RUPO,…), sous peine de se discréditer complètement, doivent mettre les mains dans le cambouis (…) (lire ci-avant)
3) Si les grands chefs (DI RUPO…) ne procèdent pas de la sorte, ils seront inévitablement assimilés aux autres concussionnaires corrompus! C’est le prix à payer pour que l’opinion publique maintienne sa confiance dans les pouvoirs publics. (lire ci-avant)
Cet article cerne parfaitement les dérives d’un système politique non contrôlé et ses conséquences funestes en terme de démocratie bafouée par ceux qui se targuent à chaque élection de la respecter pour le bien du peuple. Ah! Le bien du peuple.
L’ histoire ne repasse pas les plats mais les humains sombrent de manière cycliques de dérives en révolutions réformatrices. Triste mais réel.
Qui paie toujours la facture ? Toute la population qui ne grenouille pas dans les travées du pouvoir politique et financier.
L’espoir d’améliorer les choses existe – t – il ? Oui, de génération en génération, lorsque Brutus poignarde César, lorsque le fils tue le père et ainsi de suite parce que le pouvoir corrompt.
Qui ne serait pas tenté ?
Malheureusement, en Wallonie, qui donc pourrait tenir symboliquement le rôle de Brutus ? En faudrait-il un par parti? La vie politique italienne semble devenir l’exemple en Europe du moins là où les rênes du pouvoir ne sont pas tenues fermement.
Comme l’écrit monsieur Mélot, Bart doit se gondoler de plaisir…
Serait-ce une chance ?
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Bien d ‘accord avec cette analyse. Les populistes et l’extrême droite, même divisée, et aussi l’extrême gauche vont profiter de la situation que crée notre particratie. C’est elle, celle qui gouverne et qui tient ce pays, qui est responsable de cette dérive. Nos partis de pouvoir sont devenus des institutions qui existent d’abord pour elles-mêmes.
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Toutes leurs magouilles font simplement grimper des PTB (en Belgique) et des FN (en France) dans les sondages!!!!!! Quand vont-ils enfin comprendre et arrêter de nous prendre pour des idiots, tous partis confondus!!!!
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De quelle « révolution » pourrait-il encore s’agir, sinon morale? Des institutions, qu’attendre encore? toutes, des mutuelles aux syndicats, des media aux « églises » et autres « chapelles », en passant par le parti fédérateur, elles sont toutes à la solde! Des individus, de celles et de ceux qui ont peur d’un quotidien devenu incertain, de la précarisation économique, tous, ils sont aussi les « assujettis » du système! L’école les a éloignés du savoir potentiellement critique, la presse est trop chère, les media trop ludiques…Tout a été construit pour les rendre amnésiques, comme hypnotisés. La médiocratie est partout, qui banalise tout. Seuls des prophètes sont encore capables de modifier le cours des choses…avec tous les risques qui vont avec, depuis toujours! Même le mandataire de Olne a été menacé d’expulsion du CdH: les lanceurs d’alerte sont les nouveaux pestiférés!
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Si tout cela conduit à la fin de la Belgie tant mieux
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Je ne vous le fait pas dire!!!
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