« Il manque 343 millions pour financer l’enseignement supérieur à l’horizon 2024, met en garde Jean-Paul Lambert, ancien recteur de l’Université Saint-Louis mercredi dans les colonnes du Soir. »
Est-il besoin de rappeler que l’argent conduit le monde et qu’un pouvoir désargenté est un pouvoir fragilisé ?
Gouverner c’est prévoir. Certes, le temps de la politique est souvent raccourci par les échéances électorales. Il se peut que les élus, même en s’élevant vers les sommets du pouvoir, manquent cruellement de hauteur. Reconnaissons toutefois que certains d’entre eux, plus visionnaires, ont su faire à temps des choix qui se sont révélés décisifs, parce qu’ils ont ouvert des perspectives de développement là où l’inertie aurait précipité le déclin. Gageons que nos dirigeants sont toujours mieux informés que nous-mêmes, qu’ils sont abreuvés de chiffres et que l’idée d’inscrire la Wallonie dans l’espace français fait son chemin dans leur esprit.
Quoi qu’il en soit, une démocratie ne fonctionne pas seulement avec des élus. Les responsabilités sont collectives. Il faut donc répéter ce qu’en principe, on n’a plus le droit d’ignorer en Wallonie : on peut remodeler la Belgique autant qu’on veut, l’équilibre est impossible à atteindre. L’évolution de la Wallonie vers une plus grande autonomie financière est une fuite en avant dangereuse, elle augmente en réalité le risque d’une plus grande dépendance économique et politique à l’égard d’une nation flamande qui nous est de plus en plus étrangère et poursuit ses propres objectifs.
Gagner du temps, c’est parfois le réflexe ou le calcul de ceux qui poussent et repoussent les problèmes hors de leur champ de vision. Mais le temps lui-même a un prix. Sinon celui de l’aggravation des problèmes, du moins celui du compromis, tant qu’il restera possible, en fonction du rapport de force et des priorités des uns et des autres, plus ou moins symboliques ou financières. Il ne faut plus compter sur la Flandre pour équilibrer les comptes publics. Quant à la sécurité sociale, dont on se plaît à répéter qu’elle est le dernier véritable ciment de l’Etat belge, on peut déjà voir qu’elle s’effrite, et ce ne sont pas les mouvements sociaux actuels qui vont consolider l’édifice. On imagine ce que cette agitation sociale pourrait donner dans une Wallonie plus autonome et asséchée financièrement.
La Flandre occupe l’essentiel du pouvoir en Belgique. Elle décide et elle observe. Dans le Vif/L’express de ce vendredi, un chroniqueur de Knack fait le constat suivant : « Les actions dans le sud du pays nuisent surtout à la société wallonne. Entre-temps, on travaille en Flandre. Le nord et le sud s’éloignent encore plus. Sur le plan socio-économico-financier, nous sommes déjà une confédération. » Dans son texte, il fait référence aux chiffres de notre ami Jules Gazon. Ceux-ci deviennent un élément de la réflexion politique. Il ne suffira pas d’une orgie de football, ni même d’une fête prolongée aux Diables rouges, pour gommer la réalité des chiffres. On en revient à la seule vérité qui soit vraiment déterminante : celle de l’argent. Le risque de l’étranglement existe, même dans un contexte économiquement stable, ce qui n’est déjà pas garanti.
Bref, revenons à l’information de départ, concernant le financement de nos universités. La voici, telle que résumée sur le site du Vif/L’Express :
« M. Lambert parle d’un définancement structurel du supérieur qui pourra nuire à terme à la bonne performance et réputation du système francophone. « Je tire le signal d’alarme : si on ne veut pas voir les courbes s’inverser, il faut refinancer massivement le secteur. Jean-Claude Marcourt vient de faire un premier effort de 10 millions en 2016 et promet 41 millions dans trois ans, il fait ce qu’il peut avec les moyens actuels, mais ça ne suffira pas », déclare-t-il dans le quotidien.
Selon ses estimations, les universités n’auront pas assez avec 41 millions d’euros d’ici 2019 pour garder la tête hors de l’eau face à la croissance ininterrompue d’étudiants, mais nécessitent 100 millions. Pour corriger le définancement structurel en quatre législatures, 142 millions sont nécessaires en 2019 et 343 millions en 2024, estime encore M. Lambert dans le journal Le Soir. » (G.R.)
Les Wallons veulent rester belges sous un parapluie rouge et vert…ils en arriveront à la révolte ou à tendre la sébile.
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Moi, Français, j’ai une bonne opinion des universités francophones, des publications en math statistique et informatique des FAC wallonnes et bruxelloises.
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Les universités wallonnes rivalisent sans discussion avec leurs homologues de par le monde, malheureusement, elles tiennent à leurs particularismes de « province » et ne prennent pas en compte l’avenir et l’existence du peuple qui assure leur financement et qui attend de leur part, en bonne logique, des idées et des options pour le futur. Quant à l’ULB qui se veut belgo -bruxelloise, elle ne doit pas oublier sa nombreuse population estudiantine wallonne !
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Le Général de Gaulle aurait dit qu’un « Etat est un monstre froid » (l’idée y est mais peut-être pas toutes les mots). Si on accorde un éclair de lucidité à certains de nos politiques wallons, on peut supposer qu’ils se rendent compte que pour faire plier les réticences, les craintes, les habitudes d’une population et les rigidités de certaines institutions, il faut passer par la case pauvreté. Cela écrit, il semble bien que l’argent manque dans les caisses mais pour un Etat cette particularité ne présente pas la même importance que pour tout un chacun. Donc, dans l’optique de plus en plus en réflexion, d’une Belgique à quatre composantes autonomes, quel meilleur moyen pour forcer la régionalisation de l’enseignement en Communauté (pseudo) française alias Wallonie-Brussel que de lui couper les vivres ?
A voir …
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