Les conflits Flandre, Bruxelles, Wallonie ne sont pas que linguistiques

Par Claude Roland

Contrairement à ce que nos médias bruxellois francophones veulent nous faire croire, les conflits Wallonie / Bruxelles / Flandre ne sont pas que linguistiques.

C’est un problème de DOMINATION nationaliste, économique, régionale, communautaire, sociétale et … linguistique.
La Flandre veut TOUS les avantages à son profit exclusif et ce, au détriment de la Wallonie.

Quand la SNCB avantage la Flandre au détriment de la Wallonie (voir notamment l’exemple du R.E.R.), ce n’est pas suite à un problème linguistique. C’est plus simplement et brutalement suite à un accord entre les Flamands de la SNCB, du Voka , du Boerenbond, du OVV, de UNIZO, de In De Warande, du gouvernement flamand, de toutes ces organisations nationalistes flamandes, qui font en sorte que la Flandre gagne à tous les coups et dans tous les domaines.

Mais c’est aussi suite à la mollesse des Wallons, qui pour garder la « Belgïe unie  » et la solidarité avec Bruxelles ( le brol Wallo-Brux/communauté française ), n’osent pas contrarier les Flamands, de peur d’être accusés de séparatisme et de peur de fâcher les bruxellois francophones si proches des Flamands bruxellois.

Nos décideurs wallons sont paralysés par la peur du séparatisme, alors que la Flandre est déjà plus loin et vise la séparation économique mais avec la colonisation de la Wallonie.

D’ une part, la Flandre progresse dans son union avec la Hollande. Elle ne s’en cache d’ailleurs plus, fusion des ambassades, fusion des armées etc..
Mais d’autre part, la Flandre et les Pays-Bas manquent d’espaces vitaux pour leur habitat, leurs industries et leur agriculture. Pas question donc de lâcher la Wallonie et ses espaces vierges.

Au contraire, il leur faut garder la Wallonie au sein du même territoire, avec une coquille Belgique, fût-elle vide.

Par contre, mettre la main sur les territoires wallons ne veut pas dire s’occuper des Wallons.
Le séparatisme économique aura donc lieu mais sans séparatisme territorial. Les Wallons seront, le processus est déjà bien entamé, les parias d’une Belgique flamande unie aux Pays-Bas sous un régime confédéral.

Où sont les voix en Wallonie des responsables politiques, économiques, sociétaux, syndicaux et culturels qui s’élèveront pour dénoncer ce montage mortifère pour la Wallonie ?Claude Roland


4 réflexions sur « Les conflits Flandre, Bruxelles, Wallonie ne sont pas que linguistiques »

  1. TOUT LE PROBLEME EST LA : Où sont les voix en Wallonie des responsables politiques, économiques, sociétaux, syndicaux et culturels qui s’élèveront pour dénoncer ce montage mortifère pour la Wallonie ?

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  2. Il existe pourtant un moyen d’accélérer les événements. Certes un sondage ne signifie pas nécessairement un vote similaire mais…
    Sur base du dernier baromètre du 24/04/2019 voir RTBF INFO, en Flandre la NVA et le VB totalisent 37,2% d’intentions de vote (excellent vote nationaliste ! ); en Wallonie le PS et Ecolo totalisent 46,7% ( quel épouvantail pour la Flandre !); à Bruxelles le PS et Ecolo totalisent 40,5% ( quel épouvantail pour la Flandre! ).
    Par contre à Bruxelles la NVA et le VB totalisent 5,5% cela signifie que pour sauver la Wallonie des griffes belgo-bruxelloises, il faut absolument soutenir la NVA et VB afin qu’ils doublent ensemble le score. Bloquer Bruxelles signifierait bloquer la BELGIQUE;
    D’accord, c’est tordu mais ce serait efficace !

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  3. Voici un article du Standaard qui vaut la peine d’être partagé et lu :

    La frontière linguistique, un éternel mur du chômage (De Standaard) Daardaar 02/05/2019
    Auteur Karel Verhoeven Traducteur Fabrice Claes

    Certes, la Wallonie n’est pas la seule région d’Europe à connaître des taux de chômage désastreux. Il est vrai également que les écarts peuvent être énormes en fonction des provinces. Le taux de chômage du Hainaut (10 %) est le double de celui de la province du Luxembourg (5,4 %). Mais malgré ces divergences, la situation binaire de la Belgique demeure dramatique.
    La frontière entre l’Europe latine et l’Europe germanique marque la séparation entre les pays à chômage élevé et peu élevé. De plus, l’écart entre ces deux mondes ne rétrécit pas : le nord s’envole tandis que le sud reste bloqué au sol.
    La frontière linguistique risque bien de devenir un mur du chômage permanent autant qu’un piège à pauvreté.
    C’est la crise insidieuse qui, depuis tant de temps, mine la construction belge.
    Nul besoin des clairons nationalistes pour le savoir : la crise deviendra institutionnelle si, dans cinq ans, par l’effet de la sixième réforme de l’État, on s’approche d’un système où les entités fédérées sont financées à hauteur de ce que rapporte l’impôt sur les personnes physiques dans les régions.
    Etant donné leurs besoins financiers, Bruxelles et la Wallonie seront en position de demandeuses : une aubaine pour les confédéralistes.
    Cependant, les chiffres sur le fossé grandissant de la Belgique en matière de chômage de longue durée, de ménages où personne ne travaille, de pauvreté infantile, d’espérance de vie et de qualité de vie posent la question suivante : quel est le véritable intérêt de la Flandre ? Une Wallonie immobile, découragée, puis abandonnée ? Certainement pas. Si, pendant longtemps, on a parlé de solidarité interrégionale, aujourd’hui, c’est d’un problème de stabilité nationale (sic) qu’il s’agit. En termes de chômage, Bruxelles fait partie des plus mauvais élèves d’Europe, derrière des pays comme la Bulgarie. Notre capitale se situe au niveau désastreux de la Grèce et du sud de l’Italie, en plein désarroi économique.
    Au cas où quelqu’un, en pleine crise d’hallucination, le proposerait : non, la Flandre ne peut pas abandonner Bruxelles à son sort. Ne serait-ce que pour la richesse produite par la ville-région.
    La seule manière de mener des discussions positives sur ce qu’il convient d’entreprendre, c’est de mettre ouvertement sur la table la question de l’intérêt flamand.
    La régionalisation, qui a commencé il y a trente ans, a ceci de paradoxal : plus on transfère aux régions des leviers économiques et des compétences, moins le fédéral dispose d’outils pour intervenir. Le malaise wallon est profond.
    Toutes les tentatives de relance politique ont échoué. Les milliards d’euros de fonds européens et les moyens investis dans les différents plans Marshall sont épuisés. Les réussites sont trop rares. L’espoir ne suffit plus, il faut changer de stratégie.

    La Flandre, dont les caisses se vident petit à petit, parle désormais de « fédéralisme de responsabilisation ».

    Un bel euphémisme pour dire que dorénavant, les transferts nord-sud seront liés à des objectifs vraiment contraignants. C’est un exercice périlleux que d’utiliser sa suprématie avec sagesse.

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