Quelle Wallonie fêtons-nous ?

Un éditorial de Georges-Henry SIMONIS

fêtes de Wallonie 2Deux parlementaires Wallons libéraux, Jean-Luc Crucke et Pierre-Yves Jeholet, viennent de signer dans le Soir du 18 septembre 2015 une carte blanche particulièrement intéressante en dépit de son titre : « …Osons l’avenir : un pays uni » !

Sans doute prennent-ils un peu leurs rêves pour des réalités !  La poussée du Mouvement flamand reste constante et impose une réflexion qui tienne compte de l’imminence d’un pays dont le nord et le sud seront séparés.

Néanmoins, leur analyse est importante et ne peut que nous réjouir.

« Qu’on le veuille ou non, réformes institutionnelles, essor économique, et donc accroissement de l’emploi et de la richesse, sont étroitement liés », écrivent-ils.  C’est très précisément le sens de mon intervention lors du congrès récent de l’Institut Destrée, le 10 septembre à Namur  sur le thème « Gouvernance et croissance ».

Voilà donc en Belgique le retour de l’institutionnel comme accompagnement nécessaire de la croissance économique.  « On ne peut plus faire l’économie d’une refonte en profondeur de nos institutions francophones », disent en chœur nos deux parlementaires, ce qui contraste avec l’ancien « Nous ne sommes demandeurs de rien » que serinait l’ancienne majorité.

« Wallons et Bruxellois doivent choisir leur destin et non  le subir » : nous sommes bien d’accord avec cette proclamation courageuse.

Nous serons aussi d’accord sur le fait que quatre régions autonomes existent bel et bien : oublions un instant la Flandre, qui gère son avenir, et la région de langue allemande, bien ancrée en Wallonie avec un statut spécial favorable, pour constater que la Région bruxelloise a acquis un  statut de région à part entière, même si ses contours géographiques et institutionnels mériteraient raisonnablement quelques aménagements liés à ses spécificités évidentes : c’est le problème des Bruxellois ! On peut encore penser à 25 communes au lieu de 19, et à la nomination des bourgmestres francophones évincés…! Un bon statut pour Bruxelles est de toute évidence une chance pour tous !

Par contre, comme l’observent nos parlementaires wallons, l’articulation Wallonie-Bruxelles devrait changer de nature tout en maintenant l’existence de ponts jetés entre Wallons et Bruxellois dans différents domaines spécifiques.

L’émergence d’un statut rénové de la Région wallonne ne peut que réjouir celles et ceux qui, dans une phase ultérieure mais pas trop lointaine, ont fait le choix de se tourner vers la France pour toutes les raisons historiques, économiques, culturelles et autres qui feraient judicieusement des Wallons des citoyens français à part entière, d’origine belge ou wallonne.

La Wallonie ferait une très belle région de France, comparable à la Bretagne ou à  la Normandie.

Une Wallonie rénovée et performante pourra s’insérer plus facilement au sein d’une République française qui reconnaîtra ses spécificités de Région dont la gouvernance et la croissance auront ainsi été sensiblement améliorées. Intégration et autonomie : telles sont nos principaux axes de réflexion réunioniste.

Nous ne pouvons donc que nous réjouir du fait que ce débat institutionnel vienne rejoindre et compléter les analyses  économiques qui conduisent, elles aussi, vers une solution française.

Vive la culture du débat démocratique et transparent au sein des forces vives et des différentes composantes politiques de la Région wallonne !  

C’est le sens de l’appel que nous lancerons au Palais des Congrès de Liège le dimanche 11 octobre prochain, renouvelant ainsi celui du « Congrès national wallon » de 1945, dont on n’a pas osé, à l’époque, tirer toutes les conclusions. Il n’est jamais trop tard…

Il va de soi que messieurs Crucke et Jeholet y seront les bienvenus !

Et bonne fête à la Wallonie !

5 réflexions sur « Quelle Wallonie fêtons-nous ? »

  1. Tout ce qui permet à la Wallonie de s’éloigner de la Belgique (et la Fédération Wallonie-Bruxelles en est le dernier avatar) est bon à prendre.

    J’aime

Laisser un commentaire