L’évolution des limites de Bruxelles-Capitale

scission BHVElio Di Rupo a beau se vanter d’avoir « stabilisé le pays », force est de constater qu’en Belgique il n’y a pas de stabilité durable. On n’a pas encore appliqué la sixième réforme de l’Etat qu’on en réclame une septième en Flandre, à moins que la N-VA n’accélère le processus de démembrement de l’Etat belge. Etant donné l’enjeu que représente Bruxelles, cœur de la Belgique et ville internationale où l’anglais pourrait très bien supplanter la langue française, il faut se défaire au plus vite de l’idée que tout y est cadenassé. Pour agir sur la réalité, il faut savoir la comprendre et l’imaginer différente. Après Jacques Lenain, avec lequel il est en contact, voici un autre citoyen français qui s’intéresse de près à l’avenir de Bruxelles, au point de consacrer une étude à L’évolution des limites de Bruxelles-Capitale. Franck Oster, c’est son nom, se présente ainsi sur le blog qu’il a créé pour y mettre son étude en ligne :

 « Habitant en région parisienne, cadre en entreprise, je suis originaire de Lorraine, à la frontière de l’Allemagne et du Luxembourg, en face de Schengen, où ont été signés les accords de libre circulation en Europe. Le brassage des langues dans ma région natale m’a donné très tôt le goût de la géographie linguistique et m’a amené à m’intéresser à la spécificité de Bruxelles, enclave à majorité francophone en territoire flamand. »  

carte BruxellesLe travail de Franck Oster sur l’évolution des limites de Bruxelles-Capitale ne tient pas en quelques pages et n’est pas davantage verrouillé, cadenassé, refermé sur lui-même que le sujet qu’il traite.  Des mises à jour sont possibles à tout moment. Nous ne pouvons dès lors faire mieux que d’encourager nos lecteurs à découvrir cette étude à l’adresse qui lui est réservée :

http://limites-de-bruxelles.blogspot.fr/2013/09/evolution-des-limites-de-bruxelles.html.

En voici toutefois un aperçu, avec le sommaire et la conclusion.

Sommaire

A. Quel futur pour la Belgique ?

   1. Aperçu de la Belgique

   2. La Flandre est devenue une nation

   3. Indépendance ou quasi-indépendance pour la Flandre ?

   4. Bruxelles, enclave francophone et internationale en territoire flamand

   5. Les scénarios pour le futur de la Belgique

B. La nécessité d’une évolution des limites de Bruxelles

   1. Un territoire exigu et enclavé

   2. Le sujet des limites de Bruxelles

C. Les principes clés pour une évolution des limites administratives

   1. Le rattachement des communes ou quartiers francophones de la Périphérie

   2. Le désenclavement et la maîtrise des voies de communication

   3. Des échanges ciblés de territoires inhabités

D. Les francophones en Périphérie bruxelloise

   1. 128 000 belges francophones en Périphérie

   2. Les francophones dans les six communes à facilités

   3. Les francophones dans les treize communes sans facilités du Rand

   4. Les seize quartiers présumés francophones dans les communes sans facilités

   5. Les modalités de rattachement des communes ou quartiers francophones

E. Le désenclavement et la maîtrise des voies de communication

   1. Les liaisons terrestres avec la Wallonie, à travers le Corridor

   2. Le Ring autour de Bruxelles

   3. L’aéroport de Bruxelles

F. Des échanges ciblés de territoires inhabités

G. Les scénarios pour l’évolution des limites de Bruxelles

   1. Scénario central : communes à facilités et voies de communication

   2. Scénario optimal : territoires francophones et voies de communication

   3. Scénario de repli : les seules voies de communication

H. Esquisse d’un projet pour les partis francophones

I. Conclusion

Carte 1 : Bruxelles-Capitale

Carte 2 : l’enclavement de Bruxelles (Corridor, Ring et aéroport)

Carte 3 : les quartiers francophones de la Périphérie

Carte 4 : les liaisons terrestres à travers le Corridor

Carte 5 : des échanges ciblés de territoires inhabités

Carte 6 : scénario central

Carte 7 : scénario optimal

Carte 8 : scénario de repli

Annexe 1 : historique des limites administratives de Bruxelles

Annexe 2 : dénombrement des francophones de la Périphérie

Annexe 3 : liste des quartiers présumés francophones dans les communes sans facilités

Conclusion

Dans l’hypothèse tout à fait envisageable d’une évolution institutionnelle de la Belgique vers un système de type confédéral, voire d’une partition du pays, il importera que la région de Bruxelles-Capitale, actuellement enserrée dans des limites administratives étriquées et totalement enclavée en Flandre, puisse faire évoluer ces limites. Et ce, qu’elle obtienne une quasi-indépendance (dans un cadre belge minimaliste), qu’elle devienne état-cité ou qu’elle soit fédérée à la Wallonie, en union ou non avec la France.

En premier lieu pour corriger une anomalie historique, en obtenant que les communes et quartiers majoritairement francophones de la Périphérie, laissés de l’autre côté de la frontière linguistique lors de sa fixation en 1963, puissent opter démocratiquement par référendum pour Bruxelles. De multiples arguments plaident en faveur d’une validation de ce principe par la communauté internationale.

Ensuite pour rectifier certaines incongruités héritées du tracé actuel des limites administratives, en procédant à des échanges de parcelles inhabitées entre Bruxelles et la Flandre, comme cela s’est pratiqué régulièrement entre la France et la Suisse au cours des dernières décennies.

Enfin pour limiter les effets de l’enclavement géographique et fonctionnel subi actuellement par Bruxelles.

Le désenclavement géographique sera rendu possible par la création d’un lien territorial avec la Wallonie, cette dernière acquérant le périmètre fonctionnel de la forêt de Soignes en échange d’autres territoires forestiers frontaliers à céder à la Flandre.

Quant au désenclavement fonctionnel, il pourra être obtenu d’une part grâce à un système de souveraineté extraterritoriale sur les voies de communication terrestres autour de Bruxelles et vers la Wallonie (à l’instar de la « Vennbahn »), d’autre part avec une formule de cogestion par Bruxelles et la Flandre de l’aéroport de Bruxelles-National, situé en Flandre (sur le modèle de l’aéroport de Bâle-Mulhouse).

Ces quelques mesures de désenclavement ne lèseront pas les intérêts de la Flandre (en tant que région quasi-indépendante ou en tant que pays), qui bénéficiera de compensations territoriales et conservera une souveraineté au moins partielle sur les axes de communication nécessaires à son trafic intérieur.

Et elles constitueront le minimum indispensable pour que Bruxelles puisse bénéficier d’une autonomie fonctionnelle acceptable.

Les partis politiques belges francophones auraient tout intérêt à se pencher collectivement sur le sujet, pour aboutir à une vision partagée et l’exprimer sous forme de projet commun.

6 réflexions sur « L’évolution des limites de Bruxelles-Capitale »

  1. Félicitations sincères et admiratives à Monsieur Oster. Lorsqu’on se rend compte de la qualité des travaux effectués par Messieurs Lenain et Oster, on ne peut que regarder les politiques wallons et bruxellois-francophones qu’avec « tristesse ». Comment réveiller nos « représentants constitutionnels » réduits à l’état de zombies à oeillères, décervelés, lobotomisés, apparemment
    réduits mentalement, bref incapables de concevoir quoi que ce soi excepté la « préservation » de cette « Belgique » quasi biblique mais en état d’évaporation ?
    Dans le prolongement de la pensée de Destrée (W. Churchill avait fait la même observation en 1914), serait-ce une caractéristique des germains qu’apprès victoire ou defaite leurs dossiers soient tenus à jour en prévision d’une future conquête ou reconquête, ce qui leur donne toujours une longueur et une ardeur d’avance ?

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  2. Je serais curieux de lire un jour le point de vue flamand sur ce dossier. Après tout, ce sont eux les premiers intéressés par tous ces projets d’élargissement territorial…

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  3. A la célébration du centième anniversaire de la « Ligue wallonne de la Région de Bruxelles », bien sympathique et remarquablement organisé par la Présidente actuelle Mme M-C. Daloze-Williquet, il faut bien reconnaître que l’assistance ne comptait aucun jeune.
    Une historienne, Mme Ch. Kesteloot a, entre autres, bien rappelé que les diverses Ligues wallonnes qui se sont succédées étaient des manifestations du désarroi de wallons se considérant comme des « exilés » à Bruxelles.
    Mais, depuis, les enfants, petits enfants et arrières petits enfants de ces « exilés » sont devenus des « francophones » de Bruxelles sans réelles racines wallonnes.
    Le grand danger pour les rattachistes est là. Ne pas se rendre compte qu’il est vain de compter sur eux et se laiser séduire par les propos communautaristes francophones.
    Nous sommes des Wallons, notre identité participe de l’identité française. Y compris territoriale. Surtout.

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  4. Je fais suite à mise au point de ce 03-11-2013 ou le meilleur compromis pour une Belgique unitaire et paisible au niveau linguistique serait de plutôt que créer une région bruxelloise serait de recréer un seul brabant bilingue (obligatoire depuis l’enseignement primaire) . Et nous pourrions à nouveau crier haut et fort « l’union fait la force » VIVE LE BELGIQUE

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  5. Beste De Belder,

    Comme beaucoup de personnes n’ayant que peu en commun avec l’Histoire, vous n’hésitez pas à relayer cette proposition de « recréer » (sic !) un seul Brabant blingue qui n’est qu’une utopie née de l’ignorance de l’Histoire. Un mensonge.
    Les communes (pourquoi ne pas fusionner tout ça ?) de Bruxelles étaient unilingues flamandes jusqu’au XXII-XXIIème siècles et même après. Le Brabant flamand également (forcément). Par contre l’arrondissement de Nivelles devenu le Brabant wallon grâce au combat de militant wallons dont un docteur en Histoire (J.-E. Humblet) n’a jamais fait partie de l’aire linguistique thioise. La frontière linguistique remonte à la conquête romaine.
    La province de Brabant unitaire (ancien département de la Dyle) est un artifice créé (lui !) de toute pièce. Cette province n’a jamais été bilingue. Et ne le sera jamais.

    Pour votre information, voici le tableau des recensements linguistiques depuis 1830 : http://users.skynet.be/fb289365/le_recensement_linguistique_069.htm sur le site Internet d’un de vos coreligionnaire belgicain : http://users.skynet.be/fb289365 , Stéphane Rillaerts.

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    1. Exact Monsieur Daly, la province de Brabant version « belge » fut une BOURDE malheureuse de l’administration française (1795/1814). Le plus triste de l’Histoire et dans l’histoire, les limites de l’espace roman en Europe occidentale étaient parfaitement connues des monarques français. Louis XIV ne voulut pas en tenir compte (voir la frontière naturelle du Rhin) et Napoléon s’ingénia à l’imiter. Aujourd’hui nous en payons encore le prix.

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